Archives par mot-clé : Philippe

French wishful thinking

Aux Etats Unis, un peu moins de deux mois après sa prise de fonction, le taux d’approbation global de la politique de Trump est de 45% (Source CNN, sondage du 6 au 9 mars). Ce taux est exactement le même que celui de 2017, deux mois après sa précédente prise de fonction, bien que, dans tous les domaines,  les mesures prises récemment soient beaucoup plus drastiques que celles de la période précédente. Avec un taux de 45% d’approbation, on peut se dire qu’on est encore loin de la dictature, mais aussi qu’il ferait rêver bien des chefs d’États européens. 

Le détail de cette approbation ? Le voici :  Continuer la lecture de French wishful thinking

Recherche diplomates expérimentés – Oligarques et Milliardaires s’abstenir

Une conférence de presse a été donnée à Djeddah par Marco Rubio et Michael Waltz, respectivement Secrétaire d’Etat et Conseiller à la Sécurité de Trump,  pour annoncer une proposition de cessez-le-feu -feu. Elle m’a laissé une impression étrange, mitigée. 

Du soulagement d’abord : il y avait un plan de cessez-le-feu, présenté par Zelensky, accepté par les USA qui allaient le présenter à la Russie. Zelensky avait donc réussi à surmonter la séance de la Maison Blanche et à se faire accepter à nouveau par Trump comme interlocuteur. Bravo ! Formidable ! 

Et puis j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de conférence de presse commune Ukraine/USA, et puis que les envoyés de Zelensky semblaient beaucoup moins satisfaits que ceux de Trump. J’ai remarqué enfin que les seuls détails Continuer la lecture de Recherche diplomates expérimentés – Oligarques et Milliardaires s’abstenir

Go West ! (78)

(…)Et le dictaphone ? Ah ! Le dictaphone ? Eh bien, mais… ça venait d’une pièce de théâtre… de Steinbeck, oui c’est ça, de Steinbeck, Mort d’un Lion de Montagne ; quand j’étais à Flagstaff, j’avais rencontré une fille qui devait jouer la pièce avec une troupe amateur ; j’avais enregistré le monologue pour aider la fille à l’apprendre ; comme elle admirait Marylin, elle essayait de jouer comme elle ; pas plus compliqué que ça !
Voilà ce que j’allais raconter à Mansi et Fran et tout le monde serait content. On pourrait continuer à fumer, à boire et à faire la fête. Mais encore une fois, ça ne s’est pas passé comme ça. Pas du tout comme ça…

Ça ne s’est pas passé comme ça parce que, au moment où je commençais à raconter le vol du pick-up, Bob et Brenda sont entrés dans la chambre. Bob a allumé la lumière et pris un temps pour contempler le tableau que nous formions, Fran et Mansi, assises sur le lit côte à côte, adossées au mur et le drap du dessus remonté jusqu’aux épaules, et moi, assis de biais au bout du lit, toujours vêtu de mon peignoir trop grand. Brenda avait posé sur ses épaules la grande chemise à carreaux que Bob portait hier soir en arrivant. Lui, il avait noué une serviette de bain autour de sa taille.
Bob a dit que nous n’avions Continuer la lecture de Go West ! (78)

Pronostic vital

L’existence  aux USA d’une droite très conservatrice n’est pas une chose nouvelle. Provisoirement effacée de notre champ de vision hexagonal pendant quelques mandatures démocrates ou républicaines modérées, elle était revenue en force avec Ronald Reagan. Mais Ronald Reagan n’avait pas défait ce qui avait été fait avant lui en matière sociale et sociétale. En plus, il était personnellement plutôt sympathique. Et surtout il n’était pas tombé sous la coupe de l’URSS.
La droite extrême coexistait alors avec une droite modérée qui, elle, arrivait à conclure des compromis avec les démocrates.
Mais un accident s’est produit : l’arrivée au pouvoir d’un populiste sans scrupule ni conviction politique, qui ne pensait qu’à éviter la débâcle de ses affaires. Un accident de l’histoire totalement  fabriqué  avec l’aide intelligente, massive et notoire de l’ennemi héréditaire de l’Amérique. Sous l’empire de cet homme, sous sa menace directe et précise de représailles, la partie modérée des Républicains s’est laissée aspirer dans l’extrême-droite. En même temps, les électeurs de divers bords se laissaient séduire par les programmes et promesses populistes maniées à la louche. En Amérique aujourd’hui, c’est un peu comme si les Gilets jaunes Continuer la lecture de Pronostic vital

A torts partagés ? 

Critiquer l’Europe, la France, Zelensky pour ce qu’ils ont fait avant ou même pendant la guerre d’Ukraine n’a ni sens ni utilité. Pas de sens parce que jamais la France, ni l’Europe, ni l’OTAN n’ont menacé d’intervenir en Russie et que c’est la Russie asservie à Poutine qui dans sa mégalomanie a décidé d’envahir un pays souverain. Pas d’utilité, car les choses sont ce qu’elles sont à l’instant où nous sommes ; rien ne sert de ressasser ; ce qu’il faut, c’est étudier et décider des mesures à prendre sans considération du passé ni de la part de responsabilité éventuelle des agressés. 

Pas de sens, pas d’utilité. C’est pourtant ce que font tous les jours les soutiens, les sympathisants de Poutine, et donc de Trump, puisque désormais c’est la même chose.  

Dans son interview sur Valeurs Actuelles, François Fillon approuve J.D. Vance et désapprouve V. Zelensky, reprend Continuer la lecture de A torts partagés ? 

Go West ! (77)

— Ça va, Phil ! dit Mansi sans me regarder. Tu as bien dormi ?
— Ça s’est bien passé avec Brenda ? demande Fran en pouffant dans son oreiller.
Phil ! Elle a dit Phil ! Je bafouille quelque chose comme :
— Pourquoi tu m’appelles comme ça ?
— Phil, c’est pas le diminutif de Philippe ? demande-t-elle, les yeux toujours au plafond.
Je m’approche du lit. Le petit livre ouvert devant Fran, c’est mon passeport.

— Donne-moi ça ! Tu n’as pas le droit…
Je me suis penché en avant vers Fran en essayant d’attraper le petit livre bleu, mais elle a été plus rapide que moi : elle a glissé mon passeport sous son ventre.
— Viens le chercher, dit-elle en affectant un air provocateur.
— Écoute, Fran. Je n’ai pas envie de jouer. C’est mon passeport, c’est important, rends-le-moi !
— Sinon ?

Je ne sais plus quoi faire, alors j’attrape vivement son bras et entreprend de la retourner sur le lit pour dégager le passeport. Fran n’est pas bien lourde et ça ne m’est pas Continuer la lecture de Go West ! (77)

L’Amérique en questions

Cette série de questions a été écrite il y a une semaine, mais l’actualité récente a fait que leur programmation à été repoussée jusqu’à aujourd’hui. A leur relecture avant publication, elles me paraissent bien légères, voire anodines, quand je les considère en relation avec ce qui s’est passé vendredi dernier dans le chausse-trappe de la Maison Blanche. Mais, je ne peux pas effacer ce que je me suis donné un mal de chien à écrire sous le prétexte que je n’arrive pas suivre le tempo que donne Trump au basculement du monde ou que, depuis que j’ai écrit, l’Agent russe Orange a doublé la mise dans le domaine de l’ignoble. Alors, voici quand même mes questions, hier graves, aujourd’hui presque dérisoires. 

That is the question

Les déclarations de Trump sur l’Ukraine constituent une grande victoire pour Moscou (La Presse).
Il y a encore un mois, une victoire pour Moscou aurait été une défaite pour Washington.  Depuis le 20 janvier 2025, c’est devenu une victoire commune de Poutine et de Trump, un désastre pour l’Ukraine, l’Europe et les démocraties en général.

Pas question

Une élue américaine propose que l’anniversaire de Donald Trump devienne un jour férié. Continuer la lecture de L’Amérique en questions

Le brutaliste, la baudruche et le certain universel

The brutalist

Heureusement que je ne fais plus de Critique aisée, sans ça j’aurais été obligé d’écrire sur Le Brutaliste, le film multi-récompensé, et de vous dire que je l’avais trouvé plutôt long, plutôt glauque et plutôt ennuyeux.  Bon… je n’y allais pas pour m’amuser, ni pour voir un feel good movie, mais je m’attendais à quelque chose de plus orienté sur l’architecture, sujet plus que rare au cinéma. Brutaliste, je ne connaissais pas le mot ; c’est le film qui m’a appris et le mot et sa signification. Il eut été intéressant d’exposer, à travers la biographie de cet architecte fictif, les principes de cette architecture, ses difficultés à être acceptée, ses réalisations, etc… Mais, on ne nous montre finalement que le caractère impossible de l’architecte-artiste à travers le jeu monotone d’Adrian Brody. Bon, me voilà reparti à faire de la Critique aisée. Il faut donc que j’arrête là, car il faut bien que je garde du temps pour m’occuper du Président des États Unis.

Gonflé, le mec !

Depuis qu’il a pu faire ses preuves lors de ses diverses fonctions ministérielles, j’ai toujours considéré Dominique de Villepin comme une arrogante baudruche, c’est à dire un volume artificiellement gonflé et plein de lui-même, c’est à dire de vent.
Cet homme a eu la chance d’être né dans la haute bourgeoisie, d’avoir une belle gueule, une silhouette avantageuse, et grâce à cela d’avoir impressionné l’homme du peuple qu’était Chirac, ce qui lui a valu d’avoir à prononcer un beau discours Continuer la lecture de Le brutaliste, la baudruche et le certain universel

Les trois, mon Général !

Il y a trois ou quatre jours, j’avais écrit un article intitulé « La brute, le brutaliste et la baudruche ». Il devait paraitre ce matin et traiter en trois parties distinctes 1) de la Brute orange, 2) du film du même titre et 3) d’une certaine baudruche. Compte tenu du spectacle de télé-réalité que nous a donné la Maison Blanche l’autre soir, j’ai décidé de reporter à plus tard le Brutaliste et la Baudruche. J’ai décidé aussi d’augmenter le texte de la partie qui devait révéler quelques aspects supplémentaires de la brutalité présidentielle d’outre-atlantique. Aux paragraphes «La Brute (1) : Baiser les USA ? » et « La Brute (2) : Presse autorisée, ligne éditoriale contrôlée » j’ai ajouté « La Brute (3) : Les trois, mon Général »

La Brute (1) : Baiser les USA ?
Trump dit que l’Europe a été construite pour baiser (screw) les USA et qu’elle y a réussi pendant des années. Mais maintenant, etc…etc…
Trump n’a jamais été aussi brutal avec la Chine, et encore moins avec la Russie.
On a le sentiment très fort que l’Union européenne est l’ennemi à abattre. Même le député de Corrèze Continuer la lecture de Les trois, mon Général !

Harris, Fallon, Colbert & Co

Comme Kamala Harris pendant sa campagne, comme les comiques de Saturday Night Live, comme les Fallon, les Colbert, les Springer et les Kimmel, les meilleurs d’entre nous ont aimé rire de l’ignorance, de la vulgarité, des bourdes, âneries et gros mensonges proférés par Donald Trump. Comme ces politiques et journalistes américains, tous gens bien élevés, policés, cultivés, nous aimions bien en sourire entre nous, en bonne compagnie. Nous aimions bien regarder de haut la brute épaisse et définitive  se débattre dans ses phrases mal foutues, ses incohérences, ses scandales sexuels et ses malheurs financiers à répétition. 

Eh bien, regardez un peu où il en est, le clown orange et Continuer la lecture de Harris, Fallon, Colbert & Co