Le mot d’ordre est « époustouflant ».
Mais qui le dira :
Cette cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Paris était longue et ennuyeuse. Certes, la pluie battante n’a pas facilité les choses aux exécutants, athlètes autant qu’artistes. Certes, il y a eu quelques belles images, le Paquebot France, le cheval d’acier descendant la Seine, la Marseillaise chantée du haut du Grand Palais, Raphael Nadal aux anges reprenant la flamme, l’instant d’humour avec le cartoon des Minions, un très bel Hymne à l’amour par Céline Dion et quelques jolis débordements de lumière jaillissant de monuments…
Mais que de spectacles faiblards entr’aperçus entre Austerlitz et le pont d’Iéna. Pauvres artistes sans spectateurs, exécutant un numéro subliminal pour des caméras maladroites, le long de quais apparemment déserts en arrière plan de cette armada trop lente.
Mais surtout, que de longueurs ! Mon Dieu, cette procession de bateaux trop lents et trop nombreux hérissés de petits drapeaux ! Cette cavalcade mécanique qui n’en finissait pas ! Mon Dieu, ce défilé de mode ! Cette remontée du fleuve par la flamme en hors-bord entre le Trocadéro et le Louvre ! Cette interminable transmission de la torche entre la pyramide du Louvre et le bassin de Tuileries !…
On nous avait promis du jamais vu, on l’a eu, mais on ne nous avait pas dit que ce serait aussi ennuyeux. Certes, il n’y a pas eu d’accident, ni même d’incident et, malgré les mauvaises conditions, l’exécution fut parfaite (bravo à la logistique et aux artistes!). Je n’en dirai pas autant de la mise en images de ce spectacle, pourtant visiblement et uniquement conçu pour la télévision. C’est la conception même qui a été défectueuse par le choix d’un étirement sur plusieurs kilomètres, éloignant le public des artistes et des athlètes et farcissant la cérémonie d’interminables temps morts. Mon Dieu ! Qu’ils ont du s’ennuyer à la tribune d’honneur !
Manque de rythme, manque de simplicité, manque d’humour et de joie et, incroyable, manque de belles images de Paris.
Et puis je ne peux m’empêcher de me demander combien d’athlètes auront attrapé hier soir le rhume de leur vie.