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Critique littéraire
par Lorenzo dell’Acqua
Une façon d’aimer
Dominique Barberis, 2023
A la différence de Modiano, D. Barberis, l’auteur du roman « Une façon d’aimer », ne se nourrit pas de bribes de souvenirs mais de bribes de témoignages. Son imagination comble les vides pour inventer une histoire cohérente alors que celles de Modiano restent toujours floues. Son roman, plus proche de Maupassant, est criant de vérité en particulier sa description de la vie coloniale en Afrique à la fin des années cinquante ; on s’y croirait.
« Une façon d’aimer » est une histoire banale comme en vivent beaucoup de gens dont on n’entendra jamais parler et qui ne seront jamais des héros. Aux yeux de son auteur, ils le sont autant que Madame Bovary. Ses personnages obscurs, pour ne pas dire quelconques, ressentent un jour la même chose que les personnages de romans : la passion. D. Barberis nous dit que la passion existe aussi chez ceux qui, intellectuellement, culturellement, socialement, n’en sont pas les protagonistes classiques. Elle redonne leurs titres de noblesse à tous ceux qui ont connu pour de vrai ce que les romans racontent pour de faux. Eux, ils l’ont vécue, ils en ont souffert et parfois ils en sont morts. Qui le dit, qui le raconte, qui le sait ? C’est surement une de ses qualités de réussir à intéresser les lecteurs à des gens banals dont l’histoire n’est exceptionnelle Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec une façon d’aimer