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BLIND DINNER (Extrait)

Un diner Place des Vosges à Paris. Un message sms sur tous les smartphones des invités vient d’annoncer un couvre -feu absolu à partir de toute suite. Mais que se passe-t-il donc ? 

(…)

— Mais, vous n’avez pas encore compris, Monsieur Longchamp ?

C’est moi qui viens de parler. Comme il n’y a plus de siège disponible, je me suis assis d’une fesse sur la grosse table de ferme qui occupe le centre de la pièce. Je trouve que c’est une position avantageuse. Au cinéma, on la voit souvent adoptée par le héros dans les scènes d’explication finale. Elle donne une image de décontraction, de sagesse et de confiance en soi tout à la fois. D’un ton paternel et patient, je poursuis :

— Vous n’avez pas encore compris que c’est le gouvernement qui contrôle toutes les radios ? Faut pas être grand clerc, quand même…

J’aime bien ces expressions un peu désuètes. J’essaie d’en apprendre une ou deux nouvelles par semaine. Il y a un site pour ça. En attendant, l’assistance est suspendue à mes lèvres. Raison de plus pour continuer : Continuer la lecture de BLIND DINNER (Extrait)

Blind dinner (extrait)

Ce soir, il y a un blind dinner dans un bel appartement de la Place des Vosges. C’est Renée qui reçoit. C’est Gérald qui raconte. Christiane entre dans le salon, en retard. Elle est grosse, très grosse… Renée fait les présentations.

(…) « Et voici Christiane, claironne Renée, triomphale. Nous allons pouvoir passer à table. Il faut lui pardonner son retard, explique Renée tout sourire. La pauvre m’expliquait dans l’entrée qu’elle avait eu un problème de dernière minute pour faire garder son fils Marc-Antoine.

—Pas mon fils, mon chien… Marc-Antoine. Je n’ai pas d’enfant, Dieu merci !

—Marc-Antoine ? C’est un chien ? demande Renée, stupéfaite. J’ai toujours cru…

—Un Koochie d’Afghanistan, l’interrompt Christiane. Quatre-vingt kilos, quatre-vingt-dix centimètres à l’encolure… une bête splendide. Il vous tue un mouton en moins de trois secondes… il déteste les moutons.

—Mon Dieu ! s’exclame Anne malgré son athéisme intransigeant.

—Il n’aime pas beaucoup les gens non plus, poursuit Christiane. C’est pour ça que j’ai du mal à trouver quelqu’un pour garder Marc-Antoine quand je sors le soir.

—Mais vous ne pouvez pas le laisser seul ? demande Marcelle.

— Impossible ! Marc-Antoine ne supporte pas la solitude. Ça le rend neurasthénique. Après, j’en ai pour deux jours à Continuer la lecture de Blind dinner (extrait)

Banderilles et mise à mort

Voici un nouvel extrait de Blind dinner :

(…)
— Admettons, admettons. Mais voyons… si j’ai bien compris, tous les grands labos, ou la plupart, ou beaucoup, ou plusieurs — on n’est pas très fixé — ont découvert chacun de leur côté le vaccin, ou le remède — on ne sait pas très bien non plus — et ces laboratoires… »

Là, je commence à sentir au ton doucereux que Mademoiselle Wu emploie qu’il va s’en prendre plein ses baskets à autographes, le François.

« …ces laboratoires s’entendent pour retarder l’annonce de leurs découvertes, le but étant bien entendu de faire monter les prix…

— C’est cela, confirme l’agneau qui vient de naître.

— Voyons voir, poursuit le loup en se léchant les babines, prenons un grand labo, n’importe lequel. Non ! Prenons Schmurtz, par exemple. Docteur, vous qui travaillez pour eux, pourriez-vous nous dire combien de personnes Continuer la lecture de Banderilles et mise à mort

Gérald, je t’emmerde !

Extrait gratuit du chapitre 1er de
Blind dinner

(…)

Nous roulions en silence dans notre taxi depuis une bonne demie heure quand, alors que nous longions le musée du Louvre, Anne déclara tout d’un coup qu’elle n’arrivait pas à comprendre ; à la suite de quoi elle laissa planer quelques points de suspension et puis se tut. C’était sans doute une manière pour elle de solliciter une question de ma part afin d’établir une conversation. En effet, comme la plupart des femmes, Anne supporte mal le silence. J’aurais pu rester muet ou lui faire remarquer que chez elle, ne pas comprendre, c’était plus une habitude qu’un évènement, mais la soirée risquait d’être assez pénible comme ça sans que je déclenche tout de suite les hostilités. Je pris donc mon ton le plus patient et le moins ironique pour lui demander :

« Mais qu’est-ce donc que tu ne comprends pas, ma chérie ? »

Elle me le dit. En fait, ce qui lui échappait, c’était comment Renée pouvait s’y prendre pour que ses invités ne se rencontrent jamais deux fois.

Comme je ne m’attendais pas à une interrogation existentielle fondamentale, je ne fus pas surpris par l’inanité de la question. Je répondis aimablement, avec une légère note de nonchalance teintée Continuer la lecture de Gérald, je t’emmerde !

Dans le monde de l’édition (16)

Au cours de la semaine écoulée, les commandes de mes livres ont fait un bond assez spectaculaire, puisque le nombre des ventes de La Mitro est passé de 10 à 11, tandis que celui des ventes de Blind dinner campait résolument sur sa position de 39.

Quant aux nombres des avis, ils sont tout aussi inébranlables : 9 pour Blind dinner et 1 pour La Mitro.

C’est sur cette note encourageante que je m’apprête à publier mon « Histoire de Dashiell Stiller » dont je relis actuellement les épreuves. Continuer la lecture de Dans le monde de l’édition (16)

Un souper aveugle

temps de lecture : 1 minute 30

C’est R. qui parla la première. Elle n’avait guère de mérite car elle en avait déjà fait un livre, un livre sur son père qui avait déclenché la fureur de sa mère et de sa sœur avec lesquelles elle était désormais fâchée. Cependant les larmes lui vinrent et l’on sentit bien que ce n’était pas une affaire résolue. Elle nous demanda alors de parler à notre tour de la plus grande Continuer la lecture de Un souper aveugle