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 La matinée de Sainte Firmine d’Amelia (Extrait)

(…) Une dizaine d’années auparavant, un évènement était survenu dans ma vie personnelle. Il m’avait bouleversé et, malgré le temps qui avait passé, il était encore présent à mon esprit. Peu enclin aux confidences, je n’en avais jamais parlé à personne. Sans doute considérais-je cette histoire trop intime pour que je puisse la raconter sans honte, même à de très proches amis, à supposer que j’en eusse. Elle était assez banale et bien loin d’être passionnante, mais elle m’avait marqué. À l’époque, j’étais persuadé qu’elle avait constitué l’une de ces rares étapes par lesquelles un homme doit passer au cours de son existence et qui le laisseront différent de ce qu’il était avant de les franchir. Cette nuit était sans doute l’occasion de la partager enfin avec quelqu’un. Voir comment ces deux étrangers recevraient le récit de cet évènement m’intéressait et m’inquiétait tout à la fois. Comprendraient-ils l’importance qu’il avait revêtue pour moi ou le jugeraient-ils banal et sans intérêt ? Y trouveraient-ils l’indice d’une sensibilité de bon aloi ou d’une sensiblerie ridicule ?  J’étais conscient du risque de moquerie ou même de déconsidération que je courais, mais, tout au long de la soirée, Bauer et Fitzwarren m’avaient parus exempts de préjugés et plutôt bienveillants. Je décidai donc de passer cet épisode au crible de leur jugement. De toute façon, je n’avais rien d’autre à leur raconter. Je me lançai :

 La matinée de Sainte Firmine d’Amelia

« Ça s’est passé à Paris, il y a neuf ans, en novembre. Continuer la lecture de  La matinée de Sainte Firmine d’Amelia (Extrait)

Un soir à Monte-Carlo…

Dernière heure :
La participation aux élections s’annonce forte, encore plus forte que prévu. C’est notre seule chance pour réduire l’ampleur de la victoire aujourd’hui certaine du RN et le priver d’une majorité absolue. Ne la gâchez pas : sitôt que vous aurez fini de lire l’article d’aujourd’hui, allez voter !

Extrait de « Bonjour, Philippines ! et autres rencontres« 


1971, Manille, Roxas Boulevard

(…) Notre taxi prend la contre allée du boulevard et s’arrête devant le quatrième qui porte le nom de The Monte Carlo.

Devant l’entrée, deux vigiles armés et un grand costaud en costume gris foncé nous accueillent et nous ouvrent la première porte à côté de laquelle une petite pancarte avertit :

Unaccompanied ladies and deadly weapons prohibited 

Nous pénétrons dans une sorte de sas. Nous avons droit à une fouille à corps symbolique et à l’ouverture d’une deuxième porte vers un nouveau sas. Cette fois, pas de fouille à corps mais ouverture de la troisième porte qui donne enfin sur l’intérieur du restaurant. C’est une seule grand salle très éclairée. Au premier plan, il y a une dizaine de tables rondes habillées de nappes blanches tombant jusqu’au sol. Quelques-unes sont dressées et un petit nombre de clients y sont installés en train de diner ou Continuer la lecture de Un soir à Monte-Carlo…

Errare ? Perseverare ? Hoc est quaestio

A propos des erreurs de mémoire …
par Lorenzo dell’Acqua

Je crois qu’il existe deux sortes d’erreurs de la mémoire :

l’erreur involontaire, conséquence directe des erreurs de transmission neuronales. C’est un mécanisme physico-chimique.

l’erreur inconsciemment volontaire qui nous arrange. C’est un mécanisme psychologique appelé refoulement par les psychanalystes

Selon la théorie que l’on privilégie, on peut éliminer une de ces deux causes d’erreur mais je ne sais pas sur quels arguments.

Dans les films qui sont des repères indiscutables car non modifiés par le temps, j’en ai trouvé deux qui illustrent ces deux types d’erreurs de la mémoire.

Dans « Que la bête meure » de Jean-Claude Chabrol, j’ai le souvenir que Jean Yanne meure poussé à la mer par Michel Duchaussoy. C’est faux et pourtant j’en étais absolument certain. Là, en raison de mes ressentiments envers mon père ou de ceux que j’ai ressentis bien après sa mort, on peut évoquer, je l’admets, une raison psychologique bien que Continuer la lecture de Errare ? Perseverare ? Hoc est quaestio

Marylin

A propos de Go West !, Jim a émis hier un commentaire qui comportait des photographies. Pour des raisons techniques, les photographies ne peuvent être insérées dans les commentaires. Le sien est donc publié sous forme d’article. 

 

Depuis le début du récit, je le lis avec plaisir, une aventure bien américaine avec ses ingrédients indispensables, l’immensité et la diversité du territoire, la police, les truckers, un révolver, etc…, et Marilyn, la belle et fragile Marilyn que j’ai toujours aimée, pas seulement dans ses films et ses photo dans les magazines. Il y a trois portraits dessinés qui m’ont toujours interpellé. Le premier est le portrait peint par Andy Warhol. Le deuxième est l’affiche du film « Quand la ville dort » (The asphalt jungle) dans lequel elle joue un tout petit rôle de débutante et pourtant c’est elle qui tient la place prémonitoire de star sur l’affiche. Je ne connais pas l’origine du troisième mais il exprime parfaitement qui était Marilyn. Paix à son âme!

Les trois premières fois !

Très chers lecteurs du Journal des Coutheillas, c’est aujourd’hui que parait mon dernier livre. Après Blind dinner, La Mitro, Histoire de Dashiell Stiller, Bonjour, Philippines !, Histoire de Noël et Les disparus de la rue de Rennes, voici enfin :

Les trois premières fois
et autres nouvelles optimistes

Gratuitement, je vous en livre la table des matières :

Les trois premières fois
La lucarne
Monsieur Minette
Les fleurs jaunes
Le téléski des Merles
Incident de frontière
Mexican hat
Sari
Points de vue
Un jour sans fin
Wetbacks
Les choses de la vie
Guillaume n’aime pas l’avion
À l’enterrement d’Alexis

Sur deux cents pages, Continuer la lecture de Les trois premières fois !

Gratitudes

Cela fait près de 5 mois que Lorenzo m’a adressé pour publication la première version du texte ci-dessous, première version suivie de 4 ou 5 autres. J’aurai pu publier sur le champ cette action de grâce tant elle est de toutes les saisons, mais j’ai pensé que le jour de Thanksgiving était préférable à tout autre, même si nous ne sommes pas de culture américaine, car la traduction de Thanksgiving, selon Art Buchwald tout au moins, c’est « Merci donnant ». Alors…

*

On ne dit jamais assez merci à ce qui compte pour nous, à ce qui nous émeut, à ce qui force notre respect comme la générosité, la gentillesse, le charme, le courage, la dignité, l’élégance, la gaité, l’honnêteté, le respect, la gratitude, le souvenir, l’humour, le sacrifice, la délicatesse, la poésie, la grâce, le dévouement, la droiture, l’enthousiasme, le génie, la fidélité, l’humilité, l’indulgence, l’intégrité, la loyauté, la modestie, l’écoute, la patience, la rigueur, la sagesse, la sincérité, la tolérance, la bienveillance …

Voilà la raison de ces « Gratitudes » que j’ai voulu Continuer la lecture de Gratitudes

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Extrait du chapitre 2 de La Mitro :

(…)
Quand Félix et le contrôleur-adjoint sont arrivés devant l’escalier du bureau-atelier des Poids et Mesures, il n’y avait là que Mireille Pétugue, la femme du cousin d’Elzéar. Elle fait la secrétaire de mairie deux fois par semaine. A l’énorme bruit de la porte claquée, elle était sortie affolée de son bureau. A présent, elle était plantée deux marches au-dessus de l’entrée et elle parlait à la porte en fer.
— Eh, Gérard, qu’est-ce que tu fais enfermé là-dedans ? Tu sais que t’as pas le droit d’être là ?

Comme la porte ne répondait pas, elle a continué :
— Dis-donc, tu m’as fait une frousse de tous les diables Continuer la lecture de Page de pub