Archives par mot-clé : Mémoire

Errare ? Perseverare ? Hoc est quaestio

A propos des erreurs de mémoire …
par Lorenzo dell’Acqua

Je crois qu’il existe deux sortes d’erreurs de la mémoire :

l’erreur involontaire, conséquence directe des erreurs de transmission neuronales. C’est un mécanisme physico-chimique.

l’erreur inconsciemment volontaire qui nous arrange. C’est un mécanisme psychologique appelé refoulement par les psychanalystes

Selon la théorie que l’on privilégie, on peut éliminer une de ces deux causes d’erreur mais je ne sais pas sur quels arguments.

Dans les films qui sont des repères indiscutables car non modifiés par le temps, j’en ai trouvé deux qui illustrent ces deux types d’erreurs de la mémoire.

Dans « Que la bête meure » de Jean-Claude Chabrol, j’ai le souvenir que Jean Yanne meure poussé à la mer par Michel Duchaussoy. C’est faux et pourtant j’en étais absolument certain. Là, en raison de mes ressentiments envers mon père ou de ceux que j’ai ressentis bien après sa mort, on peut évoquer, je l’admets, une raison psychologique bien que Continuer la lecture de Errare ? Perseverare ? Hoc est quaestio

Les pavés de l’Hôtel de Guermantes

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Morceau choisi

Les pavés de l’Hôtel de Guermantes

Il y a quelques jours, j’ai publié ici le fameux passage de la Recherche du temps perdu qui évoque la Petite Madeleine. Dans mon commentaire d’introduction à ce monument, j’émettais l’opinion que, si relativement peu de monde avait lu ces quelques pages, tout le monde avait entendu parler de cette Madeleine et que pas mal de gens avaient même une idée assez nette de ce qu’elle signifiait.

Mais, dans la Recherche, il est un autre passage qui traite de la mémoire, la mémoire involontaire, la seule qui compte vraiment. Ce passage est tout aussi important, et peut-être même plus que celui de la Madeleine. C’est celui des pavés inégaux de la cour de l’Hôtel de Guermantes. Il est sensiblement plus long que celui de la Madeleine, et à cela je vois deux raisons. Continuer la lecture de Les pavés de l’Hôtel de Guermantes

L’édifice immense du souvenir

Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.

Marcel Proust.  Du côté de chez Swann