Je me souviens de mes premières années de conduite. C’était il y a bien plus de soixante ans (O.M.G. ! Soixante ans !). À cette époque, en France, il n’y avait que très peu d’autoroutes : une trentaine de kilomètres vers l’ouest à partir de Paris, une quinzaine vers le sud, pas davantage au sud de Lille, une vingtaine au sud de Lyon et la même chose au nord de Marseille, et encore, je n’en suis pas sûr. Les routes étaient magnifiques, souvent bombées et bordées de platanes. On parcourait campagnes, villes et villages sans traverser de zone commerciale ou industrielle. Il n’y avait pas de encore de Courtepaille, pas davantage de Novotel ou de Formule 1. Les restaurants de bord de route s’appelaient « Le Lion d’Or », « Chez Angèle », « L’Auberge Saint-Christophe », quelques uns présentaient un panneau spécial bleu et rouge « Les Routiers ». Il y en avait même qui offraient deux salles, une pour les chauffeurs routiers (nappes en papier, verres à moutarde, menu unique) et une pour les voyageurs (nappes en tissu, verres à pieds et carte du jour). Quant aux hôtels, on ne les trouvait qu’au centre des villes, Place de la Gare, Avenue Gambetta, Cours de la République. Ils s’appelaient Hôtel Monopole, Hôtel de Sens et de la Poste, Hôtel des Voyageurs…
On roulait vite, on roulait agressif, on roulait Continuer la lecture de Les routiers sont-ils vraiment sympa ?