(…) Bernard se mit à siffloter l’ouverture de Guillaume Tell, puis à la chanter, de plus en plus fort. « Quand j’entends, quand j’entends l’air de Guillaume Tell, j’ai envie, j’ai envie de danser la samba … » Il ne se souvenait plus de la suite des paroles de cette parodie alors il la poursuivit avec des tagada, tagada, tagada-tsoin-tsoin, tagada, tagada… Les choses avaient failli mal tourner, mais maintenant, ça allait mieux. Dans une heure, deux au maximum, il serait dans un lit, bien au chaud, bien au sec… peut-être même qu’on pourrait lui faire un petit plat de pâtes avant qu’il n’aille se coucher… des spaghettis… à la Bolognaise… avec un verre de vin.
…mais c’est que j’ai faim, moi ! Je n’ai rien mangé depuis midi… et bien sûr, Gisèle ne m’a pas fait mon sandwich ! ah, Gisèle ! bon, c’est pas grave… dans une heure, un énorme plat de spaghettis bolognaise et au lit ! ça s’arrange, ça s’arrange !…
A travers le rideau de neige, une vive lumière vient d’apparaître loin devant lui sur la droite.
« Qu’est-ce que c’est que ça encore ! soliloque Bernard en levant un peu le pied. » La lumière grossit vite et commence à l’éblouir. « Des phares, ce sont les phares d’un type qui arrive dans l’autre sens… Mais ils sont sur la droite, ces phares ! Qu’est-ce qu’il fout sur la droite, ce type ? Il arrive à contre-sens ! Mais ce cinglé arrive à contre-sens ! » Continuer la lecture de GISELE ! (Extrait)