Archives de catégorie : Récit

Un souper aveugle

temps de lecture : 1 minute 30

C’est R. qui parla la première. Elle n’avait guère de mérite car elle en avait déjà fait un livre, un livre sur son père qui avait déclenché la fureur de sa mère et de sa sœur avec lesquelles elle était désormais fâchée. Cependant les larmes lui vinrent et l’on sentit bien que ce n’était pas une affaire résolue. Elle nous demanda alors de parler à notre tour de la plus grande Continuer la lecture de Un souper aveugle

Aventure en Afrique (36)

temps de lecture (sans l’examen des photos) : 2 minutes 

Extraction du sel par les femmes.

     Nous sommes allés à Bengou en week-end mi-février 1973 et y sommes retournés au mois d’août. Bengou se situe à environ 300 km au sud-est de Niamey, non loin de la frontière avec le Bénin.
A Bengou, il y a une grande exploitation, véritable oasis,   gérée par le consul d’Italie, patron de Nicole Simler. Il y avait un campement bien aménagé dans lequel nous avons passés  quelques nuits.
Cette propriété était alimentée par un puits artésien. L’eau ferrugineuse avait une forte odeur d’œuf pourri. Difficile de prendre une douche ! Pour boire notre  jerrican était là ! Nous avons noté la présence, de cultures importantes : de coton, de maïs, de papaye, de bananes-légumes ainsi que celle d’un attelage de zébus (le seul vu au Niger). Continuer la lecture de Aventure en Afrique (36)

Aventure en Afrique (35)

temps de lecture : 5 minutes 

Puisage de l’eau

L’eau source de vie.
Le fleuve Niger traversé par le pays éponyme. De nombreux villages s’égrènent le long ses berges. Il est aussi une voie de communication fluviale avec ses ports et  lieux de pêche. Il alimente en eau potable la capitale et les villages riverains. A Niamey nous filtrions l’eau trouble du robinet pour la consommer. Le débit du fleuve est très irrégulier suivant les saisons et les années. Il peut varier de 5 m³ à la seconde (janvier 1985) à 2716 m3 à la seconde (aout 2020). Soit un écart d’environ 500 fois.

A Niamey il y a un secteur port et un autre blanchisserie.

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Réflexions à travers les âges

temps de lecture : 5 minutes 

« Le matin, je me lève en chantant

Et le soir, je me couche en dansant !

Entre temps je fais la sieste…« 

Voilà ce que chantait Guy Béart, Ingénieur Civil et Dévoyé des Ponts et des Chaussées. Je l’ai beaucoup chanté, moi aussi, cet hymne épicurien, du temps de ma jeunesse où rien, rien n’était jamais sérieux ni définitif. Plus tard, j’ai continué à le fredonner, mais plutôt par dérision de ma réalité. A présent, je ne me souviens plus que des trois premiers vers de cette ode à la paresse. Le reste est tombé dans l’oubli. Mais je suis quand même pratiquement sûr qu’avec le refrain revenait ce conseil de sagesse : « On ne se soigne jamais assez ».

Je dois reconnaitre que, depuis un certain temps, le matin, je ne fais plus du tout comme Guy Béart, plus du tout. Moi, le matin, je me lève en pensant : « Saperlipopette ! Continuer la lecture de Réflexions à travers les âges

Aventure en Afrique (34)

temps de lecture : 5 minutes 

Les hommes Peuls


L’homme Bororo est grand et svelte et a de longues jambes. Les traits de son visage sont fins, lui aussi a été  victime de la sélection naturelle, qui ne garde que les beaux sujets.
Il est sobrement vêtu, généralement d’une jupe faite de bandes verticales de cuir et surtout du célèbre chapeau peul.
L’anthropologue Olivier Kyburz décrit également la démarche et le regard des hommes Peul «   Les hommes l’inverse des femmes, les hommes Peul (nomades) marchent vite en effectuant de grands pas. La rythmicité de la démarche masculine se réalise grâce à un certain espacement des pieds et des jambes durant la marche, ce qui leur permet d’acquérir de la rapidité. Ce rythme rapide s’explique selon les Peuls par les distances parcourues par les hommes dans le cadre de leurs activi­tés. Ces dernières les conduisent la journée à l’extérieur du village, qu’ils regagnent seulement vers les 5 heures de l’après-midi. En marchant, les hommes conservent le dos droit et la tête redressée. Ils ne mettent en mouvement ni leurs hanches ni leur fessier. Les hommes opèrent en revanche un balancement d’avant en arrière de leurs bras. Le mouvement de leurs bras apparaît plus rapide que celui des femmes. Les bras demeurent également parallèles au corps, ils ne le frôlent pas comme pour les femmes. Dans la posture érigée, les hommes  ont la tête redressée, qui fait face à celle de leur interlocuteur. D’après nos observations, un homme regarde ainsi les autres personnes dans les yeux lorsqu’ils conversent. Si la manière de regarder des femmes induit une distance d’ordre proxémique, les hommes établissent une distance plus réduite en regardant leurs interlocuteurs dans les yeux ».
L’homme ne possède pas de case et Continuer la lecture de Aventure en Afrique (34)

Aventure en Afrique (33)

temps de lecture : 8 minutes 

Les Peuls

Présentation
Parmi les ethnies du Niger que nous avons côtoyé, nous nous arrêtons sur les Peuls: peuplade nomade  discrète et mystérieuse qui représente 8,3% de la population (en 2014).On pouvait croiser sur les marchés leurs très belles femmes. Lors de mon séjour dans L’Ader Douchi Maggia nous étions proches. Le premier contact a été la charge des taureaux dans la retenue de Guidanmagagi, puis ma visite aux puits, leur invitation au Charo, plus tard le Geerewol.
Nous allons nous intéresser à un sous-groupe nomade les Wodaabes plus couramment appelés au Niger “les Bororos” qui font pâturer leur bétail dans la zone sahélienne. Il existe plusieurs groupes de peuls sédentaire. Ce qui m’a attiré chez eux est leur Continuer la lecture de Aventure en Afrique (33)

Amélie sur le Pont au Change

temps de lecture  :  2 minutes + vidéo 40 secondes 

J’abordai l’autre jour le Pont au Change. C’était en mars dernier, il faisait beau, il y avait encore peu de circulation, presque pas de touristes et j’étais d’humeur badaude. C’est pas tous les jours…
Un air d’accordéon montait dans le matin calme. C’était une valse, bien interprétée, sans trop de ces fioritures qui font en même temps le charme et la vulgarité du musette. Je connaissais cet air, simple comme bonjour, mais je n’arrivais pas à retrouver son titre ni où je l’avais entendu pour la dernière fois.  En avançant sur le pont, j’avais l’impression de figurer dans un film avec cette valse comme musique de fond.
Un homme était assis sur un pliant. Adossé contre le garde-corps, il jouait d’un accordéon. A coté de lui, Continuer la lecture de Amélie sur le Pont au Change

Incident sur la ligne M10

temps de lecture : 3 minutes 

Ce matin, par extraordinaire, j’ai pris le métro. J’ai descendu le Boulevard Saint Michel jusqu’à la station Cluny, j’ai rechargé mon pass Navigo – oui, je sais faire ça – et trois minutes plus tard, j’étais dans la rame. Il était à peu près 7 heures 30 et « Si ça continue comme ça, me dis-je in petto, je vais être très en avance à Sèvres-Lecourbe. » « Tant mieux, poursuivis-je sur le même ton, j’aurai le temps de petit-déjeuner avant. »

Sur mon strapontin — c’est surprenant comme à cette heure, les rames sont pleines de gens — je suis plongé dans la vérification de ma publication du matin qui sera mon dixième et dernier cours  de mythologie. La rame ralentit, je jette un œil par la fenêtre qui m’indique par retour que nous entrons dans la station Duroc. Quelques passagers descendent du wagon dans lequel je voyage, rejoignent sur le quai ceux des wagons qui nous précèdent et remontent la rame vers la sortie en queue de train. Tout va bien, moi je descendrai à la prochaine…

Et puis, tout d’un coup, tout va moins bien. Continuer la lecture de Incident sur la ligne M10

Aventure en Afrique (32)

temps de lecture : 1 minute trente 

Eclipse de soleil

Au matin du 30 juin 1973, tout le pays était en attente d’un phénomène exceptionnel : l’éclipse totale du soleil.

Elle a été la plus longue du XXe siècle avec ses sept minutes. La prochaine, aussi longue, ne sera qu’au XXIIe siècle.

Ce jour-là je me trouvais dans la cour des Célibatoriums avec des plaques de verre fumés, en attente. Pendant ce temps-là Chantal était à la pharmacie. Peu à peu ciel s’est assombri. Une jeune fille touarègue passa ; je lui fis voir le début de l’éclipse : la lune qui mange le soleil. Puis une élégante jeune femme Djerma, heureuse d’avoir vu disparaître le soleil. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (32)

Aventure en Afrique (31)

temps de lecture : 2 minutes 

Au cinéma

   Il nous arrivait au  moins une fois par semaine d’aller au cinéma, quand nous n’allions pas au Centre Culturel Franco-Nigérien, voir un spectacle ou assister à une conférence. Il y avait sur la ville plusieurs “cinémas poussières” c’est-à-dire en plein air et une salle climatisée le Soni  Ali Ber aussi appelé le “cinéma frigo” par François Charpentier (Cf. : article du 30 juin 1973 dans le Temps du Niger). Nous garions la 2CV. devant le cinéma. Une troupe de jeunes garçons arrivait et se proposait de garder la voiture. Nous en désignons un qui assurait sa protection ; cela évitait, qu’elle soit partiellement décortiquées et que nous Continuer la lecture de Aventure en Afrique (31)