La République de Weimar

Je n’ai pas une grande confiance en Franck Ferrand en tant qu’historien. Ma méfiance est née le jour où j’ai lu un livre qu’un ami qui connaissait mon gout pour l’Iliade m’avait offert. Ce bouquin complotiste dont j’ai vite oublié et l’auteur et le titre était entièrement consacré  à démontrer que la ville de Troie ne se trouvait pas en Turquie, mais quelque part en Angleterre ou en Écosse, je ne sais plus… Il se trouve que Franck Ferrand avait préfacé et promu ce livre ridicule, d’où ma méfiance. D’ailleurs,  je ne connaissais pas F.F. avant de me mettre à écouter Radio Classique comme seule et unique radio d’information. Leur matinale, de 7 heures à 9 heures me convient très bien (mis à part l’invitation du lundi de Luc Ferry). Or, chaque jour, entre 9h et 9h30, Franck Ferrand reprend l’antenne pour raconter un événement historique. Historiquement exacte ou complaisamment amélioré — ça m’est égal — l’évènement est agréablement raconté, parfois instructif, souvent surprenant. 

Le sujet de ce matin du 20 septembre 2025 était la République de Weimar, cette république qui a duré en Allemagne de 1918 à 1933 et qui s’est achevée comme on le sait avec l’avènement du régime nazi. 

Dans plusieurs pays européens, les années 20 ont été le temps d’extraordinaires progrès technologiques et économiques. Elles ont été aussi le cadre d’une radicale évolution sociale et artistique. On les a désignées sous le syntagme années folles. L’Allemagne, et plus particulièrement Berlin, ont été le théâtre le plus actif de cette révolution culturelle et de la libération des mœurs qui l’a accompagnée. Mais cette évolution était surtout l’apanage d’une certaine élite intellectuelle, principalement berlinoise. Elle n’était pas du goût des milieux conservateurs, aristocratie, grande bourgeoisie, monde des affaires, petite bourgeoisie ni même du monde ouvrier. Tous se sentaient méprisés, sans doute à raison, par ce monde fou, fou, fou qu’était alors Berlin.

C’est en grande partie en réaction à cette évolution culturelle, considérée comme la conséquence d’une décadence morale, que le nazisme a bâti sa propagande pour rencontrer le succès massif que l’on sait auprès des électeurs allemands, succès favorisé par les très durs effets de la crise de 1929 sur l’économie allemande. 

C’est en écoutant Franck Ferrand me raconter Weimar et sa chute qu’une analogie est venue s’imposer à moi. Vous avez dit : Évolution culturelle d’une élite radicalisée ? Mépris et incompréhension à l’encontre des autres classes de la société ? Progression d’un populisme réactionnaire ? Victoire électorale ? Mise en place rapide d’un régime autoritaire ? Peur ? Autocensure ? Censure
Bien sûr, comparaison n’est pas raison, mais analogie est logie… 

N.B. : Attention, vous avez ici un exemple typique d’ AUTOCENSURE ! 

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