Ce texte a été diffusé déjà deux fois par le passé, mais le problème avec les coiffeurs, c’est qu’il faut y retourner régulièrement. De plus, par les temps qui accélèrent, un peu de chaleur humaine et humide, de rêve et de poésie ne peuvent pas vous faire de mal.
Dehors, il fait gris sombre, froid humide et triste angoisse. Quand on passe badaudant devant la vitrine floue de la rue Saint Jacques longue, le trottoir est jaune enluminé.
Si on entre dans l’aquarium boutique, c’est encore mieux : il fait blanc lumineux et chaud tropical. Les vents électriques des séchoirs mangeurs de crânes recouvrent à peine les conversations molles et la musique en tube. D’étranges êtres capés immobiles se contemplent assis dans des miroirs lumière encadrés. Des esclaves serviles légers leur reforment la crête luisante hirsute.
Si l’on a pris bonne et due date, c’est le paradis retrouvé. On se place aussitôt parmi les maitres absolus que des serviteurs emblousés arrosent Continuer la lecture de Aux coiffeurs


— Dis-donc, je viens d’en entendre une bonne. Y a un savant, un allemand, Wurtemberg je crois qu’il s’appelle, ou quelque chose comme ça, il a dit qu’en principe, c’est pas possible connaitre en même temps la vitesse et la position d’un truc qui se déplace un peu vite. Non mais, j’y crois pas ! C’qu’ils vont pas chercher quand même ! En tout cas, si c’est vrai, il faudra le dire aux flics ! Parce qu’ils arrêtent pas de m’envoyer du papier pour me dire que, j’sais plus quand, j’étais Porte de la Chapelle à 129 kilomètres-heure sur le Périphérique. Y doivent pas en avoir entendu parler, de Gutenberg ! Eh, garçon ! Un aut’ Calva, siouplait ! Tu r’veux un café ?
(…)
« Messieurs, j’ai beau ne pas être sujet de Sa Majesté le roi Georges V, je me flatte néanmoins d’être un gentleman. A part le fait que le nom de cette jeune fille n’était pas réellement Tavia, vous n’apprendrez rien de plus de ma bouche de ce qui s’est finalement passé entre elle et moi. »