Archives par mot-clé : Lorenzo dell’Acqua

Les corneilles du septième ciel (33)

Chapitre 33

Les Trente Glorieuses ne le furent guère plus pour Fontenay-le-Comte que pour Joigny-le-Pont. Non seulement tous les commerces de première nécessité disparurent du centre-ville mais les stations-service désormais désaffectées étaient devenues des repères de chiens errants. Myriam pensa à juste titre que son beau chevalier allait avoir du mal à trouver un magasin où acheter ce dont il avait besoin et en particulier un cheval. Elle lui proposa l’aide de son jardinier : Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (33)

Les corneilles du septième ciel (32)

Chapitre 32

Pendant sa garde à vue, Ph. apprit les noms des enquêteurs. Non seulement, il connaissait les capacités intellectuelles hors normes de ses anciens camarades de promotion mais il se souvenait aussi de ses expéditions punitives chez les ragondins de la Palmyre avec l’un d’entre eux, Bruno Body, qui était l’auteur d’une thèse remarquée sur l’« Echec de la domestication du ragondin des Andes en Charente-Maritime de 1492 à nos jours ». Il était convaincu que ce dernier ne se laisserait jamais abusé par le scénario, au demeurant fort astucieux, qu’il avait échafaudé pour faire porter la responsabilité de la mort de son maitre chanteur à des ragondins soi-disant Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (32)

Les corneilles du septième ciel (31)

Chapitre 31

Bruno Body et le suspect avaient fait leurs études secondaires ensemble au Lycée Saint Louis, à deux pas du Cyrano qu’ils fréquentèrent assidument dès qu’ils purent remplacer le chocolat chaud de leur goûter par des demis de Leffe. Leurs familles catholiques pratiquantes les avaient inscrits aux scouts de France ce qui leur permit pendant les grandes vacances de visiter notre beau pays à moindres frais. Tous les week-ends de l’année, ils partaient avec leur groupe dormir tantôt dans la forêt de Fontainebleau, tantôt sur les voies ferrées désaffectées de la banlieue nord.

Astreints comme tous leurs camarades au rituel de la totémisation*, ils choisirent le leur avec l’aide de leurs parents bienveillants. Pour Bruno, ce fut l’âne, à cause de Bob, suivi d’ébouriffé, un totem qui ne reflétait pas du tout son Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (31)

Les corneilles du septième ciel (30)

Chapitre 30

A l’Hôtel du Ragondin Bienveillant où il dormit à Fontenay, Ph. s’était levé de bonne heure et avait quitté les lieux avant même l’ouverture de la salle à manger pour le petit déjeuner, fait aussi surprenant qu’inhabituel chez lui. Malgré la saison, il faisait donc encore nuit quand il s’installa au volant de sa voiture. Aux alentours de six heures du matin et de la capitale du Marais, il s’arrêta pour prendre de l’essence et le pompiste, qui n’était pourtant pas un ancien camarade d’Ecole, l’identifia formellement lors de l’enquête ultérieure. A Coulon, un complice l’attendait à l’embarcadère de la Pigouille avec lequel il monta sur une petite barque qui disparut dans un canal latéral. Le responsable affirma que Ph. portait enroulé autour de son poignet droit le même fouet que celui d’Indiana Jones. Pourquoi s’enfonça-t-il dans le marais avec cette arme redoutable ? La perspicacité de nos trois enquêteurs aboutit assez vite à la conviction qu’il s’apprêtait à commettre un vilain forfait. Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (30)

Les corneilles du septième ciel (29)

Chapitre 29

Ce sont trois vieilles connaissances du JdC, les inspecteurs Jim Nastyck, Bruno Body et Edgar Kiné, enfin débarrassé de son nom à rallonge, ceux-là même qui avaient résolu jadis le mystère de l’assassinat de six innocents à Saint Brévin les Pins, que le Procureur de la République commit pour enquêter sur la disparition suspecte de Lorenzo dell’ Acqua, le délicat commentateur et l’intermittent photographe du JdC. A coup sûr, ce magistrat ignorait que nos trois limiers de la PJ rodés aux crimes les plus crapuleux avaient fait leurs études avec l’écrivain goncourtisé Ph. C., le principal suspect du drame survenu dans le Marais Poitevin. Comme lui, ils avaient été les lauréats du prestigieux concours de l’Ecole des Pompes et Chaussettes. Dépêchés sur les lieux du drame, ils y avaient retrouvé Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (29)

Rendez-vous à cinq heures avec Agatha Christie

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temps de lecture : 90 secondes

Le flux et le reflux
Agatha Christie

par Lorenzo dell’Acqua

Dans Le Flux et le Reflux, un des innombrables polars d’Agatha Christie publiés aux Editions du Masque, entre les pages 41 et 47, il y a la plus belle déclaration d’amour que j’ai jamais lue. Et je ne m’y attendais pas.

J’ai un faible pour la saison I de la série télévisée Les Petits Meurtres d’A. C. avec Antoine Duléry et Marius Colucci, le fils Coluche. J’apprécie autant Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec Agatha Christie

Un souper aveugle

temps de lecture : 1 minute 30

C’est R. qui parla la première. Elle n’avait guère de mérite car elle en avait déjà fait un livre, un livre sur son père qui avait déclenché la fureur de sa mère et de sa sœur avec lesquelles elle était désormais fâchée. Cependant les larmes lui vinrent et l’on sentit bien que ce n’était pas une affaire résolue. Elle nous demanda alors de parler à notre tour de la plus grande Continuer la lecture de Un souper aveugle

Les corneilles du septième ciel (23)

temps de lecture : 3 minutes 

Chapitre XXIII

Lors de ses conversations avec Lorenzo, Françoise évoqua un jour la petite madeleine de Proust dont ses collègues spécialistes de la mémoire discutaient sans fin. Était-elle un réel souvenir ou une invention d’écrivain comme l’affirmait une théorie scientifique récente ? A l’appui de cette hypothèse, elle avait lu dans un ouvrage très sérieux que la madeleine de Proust était en réalité une biscotte.

Lorenzo lui confia l’histoire douce-amère de sa madeleine à lui bien qu’elle n’eût aucune relation avec la littérature et la neurologie. Il ne savait ni pourquoi ni d’où lui était venue sa passion pour elle. Sûrement pas de ses relations sentimentales supposées avec Jésus-Christ dont il n’était pas jaloux. Non, Marie-Madeleine le fascinait parce qu’elle avait été la seule vraie femme de chair dans la vie de Jésus. Troublante, n’est-ce pas, cette singularité Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (23)

Rendez-vous à cinq heures au cinéma

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temps de lecture : 4 minutes 

LES CHOSES DE L’AVIS

ou

LES FILMS VIEILLISSENT-ILS MAL ?

par Lorenzo dell’Acqua

A propos d’une polémique d’une rare violence qui a déchiré il n’y a pas si longtemps les pages d’habitude bienveillantes du JdC, j’ai cherché quelles étaient les raisons de ma position non pour la justifier mais pour tenter de l’expliquer. Je rappelle que mon avis sur le film de Claude Sautet, César et Rosalie, m’avait valu une censure certes purement morale mais dont j’ai bien du mal à me remettre.

Dans les films, je vois trois cas de figure : Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures au cinéma

Rendez-vous à cinq heures pour une révolte

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Une révolte
de Lorenzo

Nous sommes plusieurs lecteurs du blog à avoir été contraints d’acheter à nos frais Blind Dinner de Philippe Coutheillas pourtant auréolé de son récent Prix Goncourt. « Better late than never », comme le dit fort à propos The Southiégeoise ! Est-ce l’acquisition de sa somptueuse demeure à Champ de Faye qui en est la cause ? Nous l’ignorons but he is in the red.

Acheter Blind Dinner, oui, le lire, non, and pigs can fly. D’abord, l’idée Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures pour une révolte