Archives par mot-clé : Lorenzo

Rendez-vous à cinq heures à nouveau dans le tunnel

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Art or not art ?
par Lorenzo

Ecrire, comme me le demande Ph., mon sentiment sur les œuvres présentes dans le tunnel des arts équivaut finalement à traiter d’un sujet beaucoup plus vaste qui est celui de la définition d’une œuvre d’art. La question posée est pourtant simple mais sa réponse est d’une complexité inversement proportionnelle. Théoriquement elle est constituée à partir de nos ascendances familiales, de nos origines géographiques et religieuses, de notre éducation et de notre expérience, de notre psychologie, de notre culture qui inclut l’art et son histoire, et sûrement de bien d’autres choses que j’ignore.

De façon provocatrice mais sincère, je trouve artistique une œuvre que j’aimerais mettre sur le mur de mon salon. Toute forme de réflexion sur l’art m’est étrangère, c’est à dire que je ne me sens ni capable ni habilité ni assez cultivé pour oser m’y prêter. En ce qui concerne le tunnel des arts, tout ce que j’y ai vu me déplait, donc ce n’est pas de l’art.

Cette vision simpliste ou simplifiée de l’art, personnelle et non universelle comme elle se doit d’être, est évidemment contredite par Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures à nouveau dans le tunnel

Rendez-vous à cinq heures dans un tunnel

temps de lecture : 4 minutes

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Le tunnel des arts
par Lorenzo

En vertu des pouvoirs  qui m’étaient conférés il y a déjà un bon moment mais dont je me rappelle quelques bribes, je me permets de t’adresser, cher Philippe, cette lettre en forme d’ordonnance. Surtout, je t’en supplie, ne va pas là où je suis allé aujourd’hui. Ton âge et surtout ta sensibilité démesurée ne pourraient s’accommoder d’un tel spectacle et le pire serait à craindre comme un geste criminel visant le département culturel de la Mairie de Paris ou un suicide spectaculaire du haut de la Tour Eiffel. Nous souhaitons tous, ta famille, tes amis, et même certains lecteurs de ton blog, qu’un sort aussi funeste te soit épargné. Donc, parmi les innombrables balades possibles dans Paris, évite de t’aventurer dans ce bouge.

Rappelle-toi, il y eut jadis un tunnel Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures dans un tunnel

Rendez-vous à cinq heures à la chasse

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De nos jours, avouer avoir été chasseur est très mal vu surtout si on ajoute qu’on a aimé ça. En réalité, ses détracteurs ne savent pas ce qu’est la chasse. Des animaux, je n’en ai pas assassiné beaucoup, sauf deux ou trois pour faire plaisir à mon beau-père. Oublié ce chevreuil suicidaire venu à la rencontre de ma cartouche tirée les yeux fermés, oubliés ces canards sauvages impossibles à voir à la nuit tombante, oubliés ces faisans moins tendres que des poulets, oubliés aussi ces sangliers enfuis avant que j’aie eu le temps d’armer mon fusil. La chasse m’a permis de découvrir la nature et je crois ne jamais l’avoir violée. Elle possède une autre vertu que ses détracteurs ignorent : elle abolit les différences sociales. On chasse, on déjeune et on ne parle que de chasse. Entre ouvriers et professeurs, la complicité s’installe immédiatement.

Lorenzo dell’Acqua

Rendez-vous à cinq heures au Luco

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LE JARDIN DU LUXEMBOURG
par Lorenzo dell’Acqua

Le paradis de ma jeunesse n’a jamais eu plusieurs visages. Peuplé d’enfants gais et d’adolescents amoureux, le Jardin du Luxembourg, que les zazous appelaient jadis le Luco, est resté le refuge de mes insouciances. Ses joueurs d’échec, de vieux messieurs tristes mais très intelligents, ne parlent toujours pas, ne sourient jamais et restent vissés pendant des heures à leurs chaises. Sur le grand bassin naviguent des bateaux à voile semblables à ceux que nous louaient jadis nos mamans et que nous poussions avec une longue baguette de bois. Quand il fait grand froid, les canards Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures au Luco

Rendez-vous à cinq heures : cinéma et littérature

temps de lecture : 2 minutes, et encore…
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Aujourd’hui, Lorenzo se pose et nous pose une vaste question que, plutôt que de la paraphraser, je vous laisse découvrir dans ses propres termes. Si vous souhaiter apporter votre pierre dans ce jardin ou votre contribution à la résolution du problème, ne vous gênez pas. Sachez que si votre ami réponse est brève, disons moins de cent mots, elle restera en commentaire de cette page. Sinon, elle sera publiée à son tour dans un prochain Rendez-vous à cinq heures. 

 

Cinéma et Littérature
Lorenzo dell’Acqua

Le film est-il fidèle au roman ? En voilà une question absurde ! C’est comme vouloir comparer une peinture et une sculpture. Tout le monde sait que ce n’est pas pareil. Il est plus intéressant de se demander comment un chef d’œuvre littéraire mis en scène réussit à être aussi un chef d’œuvre dans un autre domaine, le cinéma.

La récente rediffusion du Guépard de Luchino Visconti (TTTT dans Télérama, autant que le Tigre du Bengale) d’après le chef d’œuvre littéraire de Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures : cinéma et littérature

Rendez-vous à cinq heures avec le cinéma indien

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CESAR ET ROSALIE AU BENGALE
(Fritz Lang, 1959)

par Lorenzo dell’Acqua

Je ne regarde jamais la télévision et je vais encore moins souvent au cinéma. De rares exceptions cependant, imprévisibles, comme hier soir sur ARTE, la chaîne des intellectuels et des ingénieurs, qui proposait un chef d’œuvre, « César et Rosalie au Bengale », de Fritz Lang. L’intrigue ne vous surprendra pas car j’ai appris en vous lisant sur le blog que les situations scabreuses réunissant deux hommes et une femme, ou l’inverse, faisaient partie (ou avaient fait partie) de votre quotidien. Le scénario est exactement le même que dans le remake de Claude Sautet sorti en 1972 : les deux personnages principaux aiment la même femme. Ce film m’avait attiré, non pas à cause du résumé de Télérama, mais parce qu’il se déroulait en Inde où mon père Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec le cinéma indien

Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

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LES FLEURS JAUNES DU MALE
par Lorenzo

Après la parution de la seconde partie des Fleurs jaunes, Lorenzo a repris sa plume avec ces « Fleurs jaunes du mâle » dont on peut dire que s’il n’est probablement pas un pastiche, il est à coup sûr un détournement de texte.

Un pote écrivain m’avait refilé un tuyau de première bourre. Il prétendait qu’avec un bouquet de fleurs à la main les nanas que tu croisais dans la rue tombaient comme des mouches. Son trajet entre un fleuriste de la rue de Vaugirard et son domicile fixe fut, à l’entendre, un véritable chemin de croix de feu au cul. Faut reconnaître que des conseils pareils prodigués par un ami ingénieur d’habitude plutôt rigoureux, c’est tentant, ne serait-ce que pour vérifier en cachette la validité de ses théories. J’avais néanmoins de sérieux doutes sur le motif réel des sourires de toutes ces jolies femmes et, bien que Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

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A L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS JAUNES
par Lorenzo

Le 2 décembre dernier, à l’occasion de la publication des « Fleurs jaunes », Lorenzo avait produit un joli pastiche de Marcel Proust. Visible seulement dans les commentaires, ce texte n’a peut-être pas recueilli toute l’attention qu’il méritait. Pour que tout le monde puisse en profiter, le voici donc à nouveau dans cette page de 16h47

Ce matin-là, comme tous les matins de l’année depuis plus de cinquante ans, je terminais mon petit déjeuner préparé avec une invariable méticulosité par ma gouvernante et composé d’un grand bol de café noir avec seulement un sucre et demi mais jamais deux afin d’endiguer une fâcheuse tendance à l’embonpoint fort compréhensible néanmoins à mon âge, d’un grand verre d’eau glacée sensé favoriser un transit intestinal devenu indolent avec les années, et de mes trois petites madeleine dont je ne répéterai pas à des férus de littérature comme vous les origines profondes enfouies dans ma petite enfance et dans la maison rurale de ma grand-mère beauceronne, ni les sensations indéfinissables qu’elles me procuraient depuis cette époque innocente et délicieuse elle aussi.
Au moment où je reculais de quelques centimètres le fauteuil dans lequel je venais de passer ce moment certes physiologique mais aussi bien confortable dont les vertus, avant que ne débute une nouvelle journée pleine des petites obligations dérisoires Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

Rendez-vous à cinq heures avec César, Rosalie, Lorenzo et les autres

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César et Rosalie
Claude Sautet – 1972

Sur les conseils avisés de mon ami Cyrano de Couteillac, un écrivain gascon au physique scandinave, j’ai revu cinquante ans après sa sortie le film de Claude Sautet, César et Rosalie, sous-titré La Belle et les Bêtas, dont il a fait récemment l’éloge. Et il avait raison ce bougre qui ne passe pas pour un romantique d’après son hagiographe ariégeoise ! Couteillac est en effet un matérialiste froid, imperturbable et parfois cruel comme tous les scientifiques issus d’une Grand Ecole d’Ingénieurs qui n’ont pas pour habitude de se laisser aller à la gaudriole. Imaginez une seconde les conséquences d’une négligence infime dans l’exercice de leur fonction : un nid de poule sous les œufs d’une remontée mécanique, un SDF fixé dans le jambage d’un pont ou un marais sans Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec César, Rosalie, Lorenzo et les autres

Photos-souvenir – 16

 Par Lorenzo dell’Acqua

J’ai toujours détesté les mandarins et surtout le professeur Milliez, un médecin de gauche vénéré dans les années 68., dont on faisait semblant d’ignorer qu’il prenait les pires honoraires de Paris. Les derniers temps où j’exerçais à l’hôpital, mon activité principale consistait à obtenir des externes et des internes qu’ils retirent leurs mains de leurs poches, qu’ils ferment leurs blouses ouvertes sur des tee-shirt douteux, et qu’ils ne ricanent pas pendant la visite. Le comble fut atteint le jour où l’un d’entre eux entra dans la chambre d’un malade avec une tasse de café en plastique à la main. Là, je me suis dit que quelque chose avait changé. A la fin de ma carrière, il était devenu impossible de distinguer un brancardier d’un interne en médecine à la cafétéria. Signe des temps, là encore.

 

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