Rendez-vous à cinq heures à la chasse

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De nos jours, avouer avoir été chasseur est très mal vu surtout si on ajoute qu’on a aimé ça. En réalité, ses détracteurs ne savent pas ce qu’est la chasse. Des animaux, je n’en ai pas assassiné beaucoup, sauf deux ou trois pour faire plaisir à mon beau-père. Oublié ce chevreuil suicidaire venu à la rencontre de ma cartouche tirée les yeux fermés, oubliés ces canards sauvages impossibles à voir à la nuit tombante, oubliés ces faisans moins tendres que des poulets, oubliés aussi ces sangliers enfuis avant que j’aie eu le temps d’armer mon fusil. La chasse m’a permis de découvrir la nature et je crois ne jamais l’avoir violée. Elle possède une autre vertu que ses détracteurs ignorent : elle abolit les différences sociales. On chasse, on déjeune et on ne parle que de chasse. Entre ouvriers et professeurs, la complicité s’installe immédiatement.

Lorenzo dell’Acqua

6 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures à la chasse »

  1. On oublie souvent que le chasseur remplace le loup dans l’équilibre de la faune comme pour le lion en Afrique ou le tigre en Asie.

    En fin de vie ou gravement blessé, un animal peut devenir un gibier légitime pour le chasseur en plaine ou pour le berger en montagne.

    Par contre, tuer une laie devant ses marcassins ou une renarde près de ses renardeaux est écoeurant.

    Il reste le cas de la prolifération, sujet délicat ,si le loup doit être évité, à discuter au cas par cas.

  2. Je viens de relire le texte de 2014 et le commentaire fait alors par PatSue, une citation de l’humoriste britanico-américain J.G. Wodehouse: « la fascination de la chasse comme sport dépend presque entièrement du fait que vous soyez devant ou derrière le fusil ». Je pense que Rodrigo Tortilla connaissait ou s’est souvenu de cette citation. En tout cas, moi qui ne suis pas chasseur mais qui en a bien connu, tous des ruraux d’ailleurs, je les comprends mais je n’approuve pas la chasse en tant que sport, comme Wodehouse.

  3. Puisque aucune voix ne s’est élevée pour prendre la défense de ce pauvre Lorenzo, eh bien moi je vais oser le faire. Ce commentaire n’est pas une tentative de justification car je ne chasse plus depuis qu’un chevreuil dépressif s’est suicidé en se jetant volontairement dans mon champ de tir. Chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants sont chassés et meurent aux quatre coins du monde, dans nos forêts, dans nos banlieues et jusqu’à la sortie de nos écoles. Chez nous, certains militent contre la chasse des lapins, qui ravagent les parterres de tomates, contre celle des chevreuils qui détruisent les jeunes futaies et celle des sangliers, qui dévastent les cultures et poussent les paysans au suicide. Est-ce de la naïveté, de l’hypocrisie ou de la bêtise ? Moi, comme vous, j’ai aussi été tiré comme un lapin dans un spectacle quotidien où les chasseurs ne sont jamais punis et qui s’appelle la vie.

    NB : Ce n’est pas de l’humour mais de l’ironie. Pourtant, ce n’est pas de la méchanceté, c’est la vérité.

  4. Oui on peut aimer la chasse, à tout le moins comprendre ceux qui la pratique, à condition qu’elle soit respectable à l’égard des animaux, de la nature et de son équilibre, et des traditions. Arrêtons les postures sans compréhension. Au fait, je ne suis pas chasseur, j’en ai connu de respectables et je les ai parfois accompagnés sur le terrain dans leur passion.

  5. Aimer la chasse… Ouais, pourquoi pas ?
    Mais ça dépend quand même de quel côté du fusil on se trouve.

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