Archives de catégorie : Textes

La Tour Eiffel qui tue !

La Tour Eiffel qui tue !

Dans les années cinquante du siècle dernier, était parue une courte comédie musicale, pleine d’invention et de talents. Le texte était de Guillaume Hanoteau, la musique de Georges Van Parys, l’orchestre était celui de Michel Legrand, la mise en scène d’Yves Robert et parmi les comédiens et chanteurs de la troupe de Michel de Ré, on trouvait Mouloudji, Judith Magre… et j’ai oublié les autres.

L’argument était le suivant : A la fin du XIXème siècle, à Paris, une série de meurtres est attribuée à la tour Eiffel qui vient d’être construite. Le jeune poète Christophe, sa fiancée Marie-Nuage Eiffel, et Hyène de Tigris, une demi-mondaine, refusent de croire à la culpabilité de la tour tandis que trois polytechniciens s’acharnent à soutenir le contraire. Alors Continuer la lecture de La Tour Eiffel qui tue !

Les corneilles du septième ciel (27)

Chapitre XXVII

Comment la jolie Myriam, professeur de lettres à Poitiers, avait-elle bien pu croiser la route du célèbre écrivain Philippe C., une icône de Saint Germain des Prés et du Jardin du Luxembourg ? Tous nos lecteurs interloqués se posent la question.

Issue d’une famille fort cultivée, Myriam avait depuis toujours un goût prononcé pour la littérature. Elle le partageait avec Philippe, son cousin germain, qui s’obstinait à vouloir lui faire lire les œuvres complètes du Marquis de Sade. De tels conseils de la part d’un petit garçon de douze ans obligèrent ses parents à le confier à un spécialiste. C’est aussi ce que Myriam lui avait conseillé de faire en le formulant de façon un peu brutale et dépourvue de la moindre élégance : « Va donc te faire soigner, espèce d’obsédé sexuel ! ».  A sa décharge, Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (27)

Les corneilles du septième ciel (26)

Chapitre XXVI

Comme s’y attendent ceux qui ont eu la gentillesse de lire les chapitres précédents, la relation de Françoise et Pierre devint de plus en plus intime. Sans qu’il soit nécessaire de se livrer à des descriptions triviales au risque de décevoir certaine abonnée pyrénéenne, même les moins perspicaces auront deviné en les voyant enlacés que leur amitié n’en était déjà plus une. Quel nom donner à ce moment irréel que nous avons connu, au moins une fois pour les plus chanceux, où l’on sent que notre vie est en train de basculer vers Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (26)

La planche et les deux canards

temps de lecture : 4 minutes à 22 degrés

Bonjour !

Il est 8h49 et, ce matin, mon bureau, c’est la Fontaine Médicis du Jardin du Luxembourg. C’est assez rare que je vienne m’installer en cet endroit, souvent humide et froid. Mais en cette matinée du 14 juin, à cette heure, la température est idéale pour écrire une fable. Vous allez voir.

J’aime bien cette eau en pente qui semble glisser vers Polyphème surprenant Galatée dans les bras d’Acis. Ce matin, l’eau de la fontaine est noire, un effet de l’éclairage sans doute, et mis à part les imperceptibles ondes concentriques qui entourent trois canards endormis, elle est sans ride. Et la fable ? J’y viens.

Contrairement aux canards de Sologne dont on sait qu’ils s’envolent à l’aube par-dessus les ajoncs dans le soleil levant, le canard parisien n’est pas matinal. Ils sont trois à flotter comme des épaves, comme ça, le bec sous l’aile. Ils dorment. Hésitante, une Continuer la lecture de La planche et les deux canards

8- En un mot comme en cent : OVNI(s)

OVNI(s)
Antony Cordier – 2021 – MyCanal – 2 saisons de 24 épisodes
Melville Poupaud, Michel Vuilllermoz, Géraldine Pailhas, Quentin Dolmaire, Daphné Patakia

 En 1978, un ingénieur du CNES mis au placard après l’échec d’un lancement de fusée spatiale, prend le poste de directeur du Groupe d’Études des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés (GEPAN), un obscur service chargé d’enquêter sur les OVNIs. Le GEPAN n’a pas de moyens et, quoique de bonne volonté, ses trois employés sont pour le moins fantaisistes et l’ingénieur va devoir se débrouiller avec ça.

Tout dans cette série est complètement démodé, désuet, daté, mais c’est bien sûr Continuer la lecture de 8- En un mot comme en cent : OVNI(s)

Aventure en Afrique (38)

temps de lecture : 2 minutes

La Grande Prière

       Le 20 juillet, fête de “la Tabaski” au Niger, appelée aussi “la Fête du Mouton” c’est Aïd el-Kebir,  “le jour du sacrifice” : congé pour tout le monde !.
Des milliers de moutons sont égorgés dans Niamey : dans les cours, sur  les trottoirs, les places. “Le fleuve coule rouge” dit-on. Suivant sa fortune on peut aussi égorger un veau, ou un chameau.
Mahomet ayant dit : «Certes Allah a prescrit l’excellence dans toute chose. Ainsi lorsque vous tuez, tuez de manière parfaite et si vous égorgez, égorgez  de manière parfaite. Que l’un de vous aiguise son couteau et qu’il apaise la bête qu’il égorge. ». Il faut manger la viande du sacrifice, en garder et offrir au moins un tiers aux pauvres, proches, voisins, collègues etc.
Ce matin-là je me trouvais sur une grande place, en terre battue, un peu à l’extérieur de la capitale. J’ai pu m’approcher discrètement sans difficulté, malgré le fait que l’ensemble était gardé par l’armée. Je me disais modestement, que je ne n’étais pas un touriste, que mon visage commençait à être connu au centre-ville m’ayant souvent vu avec Chantal, on me surnommait: «Monsieur Madame   Pharmacie»
Je sortis mon appareil photo.

   Au centre de la place, Continuer la lecture de Aventure en Afrique (38)

Les corneilles du septième ciel (25)

temps de lecture : 3 minutes 

Chapitre XXV

Qu’est la vie d’un neurologue hospitalier comme Françoise Maignan ? Qui le sait ? Qui s’en préoccupe ?

Être neurologue de garde, personne en dehors des intéressés ne sait ce que cela signifie. Personne ne sait la contrainte d’être réveillé à trois heures du latin pour se rendre en quatrième vitesse au CHU tenter de sauver une vie humaine. Non, personne ne sait la détresse du médecin dans un couloir au sous-sol en train de pousser son chariot sur lequel il y a les instruments thérapeutiques les plus sophistiqués qu’il va devoir utiliser, mais seul, à trois heures du latin, sans personne pour l’aider. De toute façon, ce sera un cauchemar ; il le sait mais il y va parce que, à ce moment-là, il est la seule et dernière chance du patient qui vient Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (25)

Aventure en Afrique (37)

temps de lecture : 4 minutes et plus si affinité

Le marché d’Ayorou
Un dimanche matin nous avions décidé de nous rendre dans ce bourg au nord-ouest du pays, sur la rive gauche du fleuve, proche de la frontière du Mali. Ce village se trouve dans la zone tristement célèbre  des “ trois frontières “où sévissent aujourd’hui des  massacres de populations perpétrés par les djihadistes. Pour s’y rendre il faut emprunter la nationale N°1 sur environ 200 km. Celle-ci était goudronnée sur une trentaine de kilomètres jusqu’au niveau de Boubon. Elle se continuait en latérite, très abîmée et poussiéreuse. La route passait Continuer la lecture de Aventure en Afrique (37)

La disparition de l’Esperluette

temps de lecture : 4 minutes 

C’est à John Clipperton (1671-1768) que l’on doit la disparition définitive de l’esperluette. Cet évènement regrettable et historique s’est produit au tout début du XVIIIème siècle sur une ile perdue à plus de six-cents milles marins au Sud-Ouest du Mexique. John Clipperton est, on le sait, l’un des plus fameux pirates qui aient jamais sillonné les mers. Après avoir écumé la Mer des Caraïbes et le Golfe du Mexique et considérant que la concurrence régionale y devenait trop importante, Clipperton décida de se délocaliser dans le Pacifique. Il fit donc route vers le Panama qu’il traversa à pied avec armes et bagages mais sans sa frégate The Despicable, qu’il fit reconstruire à l’identique de l’autre côté de l’isthme par les indigènes du coin. En quelques années, Clipperton accumula un trésor que, dans son ouvrage « A new guide for treasure islands and other fiscal paradises », Sir Alfred Fink-Nottle (1884—1977) n’hésita pas à qualifier de « joliment colossal ». La place à bord venant à manquer, il accosta la première île venue pour y cacher son trésor. Elle ne figurait sur Continuer la lecture de La disparition de l’Esperluette