Aventure en Afrique (38)

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La Grande Prière

       Le 20 juillet, fête de “la Tabaski” au Niger, appelée aussi “la Fête du Mouton” c’est Aïd el-Kebir,  “le jour du sacrifice” : congé pour tout le monde !.
Des milliers de moutons sont égorgés dans Niamey : dans les cours, sur  les trottoirs, les places. “Le fleuve coule rouge” dit-on. Suivant sa fortune on peut aussi égorger un veau, ou un chameau.
Mahomet ayant dit : «Certes Allah a prescrit l’excellence dans toute chose. Ainsi lorsque vous tuez, tuez de manière parfaite et si vous égorgez, égorgez  de manière parfaite. Que l’un de vous aiguise son couteau et qu’il apaise la bête qu’il égorge. ». Il faut manger la viande du sacrifice, en garder et offrir au moins un tiers aux pauvres, proches, voisins, collègues etc.
Ce matin-là je me trouvais sur une grande place, en terre battue, un peu à l’extérieur de la capitale. J’ai pu m’approcher discrètement sans difficulté, malgré le fait que l’ensemble était gardé par l’armée. Je me disais modestement, que je ne n’étais pas un touriste, que mon visage commençait à être connu au centre-ville m’ayant souvent vu avec Chantal, on me surnommait: «Monsieur Madame   Pharmacie»
Je sortis mon appareil photo.

   Au centre de la place, les notables politiques et religieux étaient entourés par des gardes du corps et des militaires. Autour, des milliers de personnes essentiellement des hommes. Une prière spéciale pour cette  fête était dite. Chacun avec sa paire de chaussures  posée devant lui. L’impressionnant fut la ferveur des fidèles, le recueillement, le grand silence pendant les pauses.

Le site Wikipédia explique : « Cette fête commémore la force de la foi d’Ibrahim (Abraham dans la tradition judéo-chrétienne) à son Dieu, symbolisé par l’épisode où il accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son fils Ismaël, quoique le Coran ne précise pas s’il s’agit d’Isaac ou d’Ismaël. Dans la tradition judéo-chrétienne, cet épisode est appelé ligature d’Isaac, car le fils à sacrifier s’appelle Isaac»
Après cette  acceptation de l’ordre divin, Dieu envoie l’archange Gabriel qui, au dernier moment, substitua à l’enfant un mouton qui servira d’offrande sacrificielle. En souvenir de cette  dévotion d’Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal selon les règles en vigueur. Notamment : «le  musulman doit se comporter au mieux avec l’animal».

Cela a été pour moi un grand moment car c’était la première fois que j’assistais à une grande cérémonie religieuse autre que pratiquée dans la mienne, mais m’a confirmé que les religions monothéistes basée sur les mêmes faits étaient sœurs.

J’étais loin de me douter que quelques décennies plus tard des fanatiques de cette religion, égorgeraient, dans mon pays, prêtres et innocents, comme ces moutons !

A SUIVRE

2 réflexions sur « Aventure en Afrique (38) »

  1. Ph chauffeur de salle…
    Mais oui , Geraud densifie son témoignage ; la partie technique de son récit avait la rigueur de l’ingénieur ;
    Il nous livre à présent des scènes de la vie quotidienne : après le marché, LA FÊTE religieuse de la religion musulmane : avec toujours sobriété et objectivité, il nous fait sentir la puissance spirituelle de la » fête du mouton »
    Loin des clichés véhiculés à loisir, grâce à ses photos siderantes , nous appréhendons la force spirituelle qui sous tend, ce sacrifice , en plein desert , comme aux temps bibliques….
    Et puis , Monsieur et Madame Pharmacie…. Quelle absence de machisme….
    On attend la suite de ces aventures avec toujours autant de plaisir…

  2. On passe au grandiose, au grand spectacle ! Quelles photos !

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