Archives par mot-clé : Géraud

Aventure en Afrique (36)

temps de lecture (sans l’examen des photos) : 2 minutes 

Extraction du sel par les femmes.

     Nous sommes allés à Bengou en week-end mi-février 1973 et y sommes retournés au mois d’août. Bengou se situe à environ 300 km au sud-est de Niamey, non loin de la frontière avec le Bénin.
A Bengou, il y a une grande exploitation, véritable oasis,   gérée par le consul d’Italie, patron de Nicole Simler. Il y avait un campement bien aménagé dans lequel nous avons passés  quelques nuits.
Cette propriété était alimentée par un puits artésien. L’eau ferrugineuse avait une forte odeur d’œuf pourri. Difficile de prendre une douche ! Pour boire notre  jerrican était là ! Nous avons noté la présence, de cultures importantes : de coton, de maïs, de papaye, de bananes-légumes ainsi que celle d’un attelage de zébus (le seul vu au Niger). Continuer la lecture de Aventure en Afrique (36)

Aventure en Afrique (35)

temps de lecture : 5 minutes 

Puisage de l’eau

L’eau source de vie.
Le fleuve Niger traversé par le pays éponyme. De nombreux villages s’égrènent le long ses berges. Il est aussi une voie de communication fluviale avec ses ports et  lieux de pêche. Il alimente en eau potable la capitale et les villages riverains. A Niamey nous filtrions l’eau trouble du robinet pour la consommer. Le débit du fleuve est très irrégulier suivant les saisons et les années. Il peut varier de 5 m³ à la seconde (janvier 1985) à 2716 m3 à la seconde (aout 2020). Soit un écart d’environ 500 fois.

A Niamey il y a un secteur port et un autre blanchisserie.

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Aventure en Afrique (34)

temps de lecture : 5 minutes 

Les hommes Peuls


L’homme Bororo est grand et svelte et a de longues jambes. Les traits de son visage sont fins, lui aussi a été  victime de la sélection naturelle, qui ne garde que les beaux sujets.
Il est sobrement vêtu, généralement d’une jupe faite de bandes verticales de cuir et surtout du célèbre chapeau peul.
L’anthropologue Olivier Kyburz décrit également la démarche et le regard des hommes Peul «   Les hommes l’inverse des femmes, les hommes Peul (nomades) marchent vite en effectuant de grands pas. La rythmicité de la démarche masculine se réalise grâce à un certain espacement des pieds et des jambes durant la marche, ce qui leur permet d’acquérir de la rapidité. Ce rythme rapide s’explique selon les Peuls par les distances parcourues par les hommes dans le cadre de leurs activi­tés. Ces dernières les conduisent la journée à l’extérieur du village, qu’ils regagnent seulement vers les 5 heures de l’après-midi. En marchant, les hommes conservent le dos droit et la tête redressée. Ils ne mettent en mouvement ni leurs hanches ni leur fessier. Les hommes opèrent en revanche un balancement d’avant en arrière de leurs bras. Le mouvement de leurs bras apparaît plus rapide que celui des femmes. Les bras demeurent également parallèles au corps, ils ne le frôlent pas comme pour les femmes. Dans la posture érigée, les hommes  ont la tête redressée, qui fait face à celle de leur interlocuteur. D’après nos observations, un homme regarde ainsi les autres personnes dans les yeux lorsqu’ils conversent. Si la manière de regarder des femmes induit une distance d’ordre proxémique, les hommes établissent une distance plus réduite en regardant leurs interlocuteurs dans les yeux ».
L’homme ne possède pas de case et Continuer la lecture de Aventure en Afrique (34)

Aventure en Afrique (33)

temps de lecture : 8 minutes 

Les Peuls

Présentation
Parmi les ethnies du Niger que nous avons côtoyé, nous nous arrêtons sur les Peuls: peuplade nomade  discrète et mystérieuse qui représente 8,3% de la population (en 2014).On pouvait croiser sur les marchés leurs très belles femmes. Lors de mon séjour dans L’Ader Douchi Maggia nous étions proches. Le premier contact a été la charge des taureaux dans la retenue de Guidanmagagi, puis ma visite aux puits, leur invitation au Charo, plus tard le Geerewol.
Nous allons nous intéresser à un sous-groupe nomade les Wodaabes plus couramment appelés au Niger “les Bororos” qui font pâturer leur bétail dans la zone sahélienne. Il existe plusieurs groupes de peuls sédentaire. Ce qui m’a attiré chez eux est leur Continuer la lecture de Aventure en Afrique (33)

Aventure en Afrique (32)

temps de lecture : 1 minute trente 

Eclipse de soleil

Au matin du 30 juin 1973, tout le pays était en attente d’un phénomène exceptionnel : l’éclipse totale du soleil.

Elle a été la plus longue du XXe siècle avec ses sept minutes. La prochaine, aussi longue, ne sera qu’au XXIIe siècle.

Ce jour-là je me trouvais dans la cour des Célibatoriums avec des plaques de verre fumés, en attente. Pendant ce temps-là Chantal était à la pharmacie. Peu à peu ciel s’est assombri. Une jeune fille touarègue passa ; je lui fis voir le début de l’éclipse : la lune qui mange le soleil. Puis une élégante jeune femme Djerma, heureuse d’avoir vu disparaître le soleil. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (32)

Aventure en Afrique (31)

temps de lecture : 2 minutes 

Au cinéma

   Il nous arrivait au  moins une fois par semaine d’aller au cinéma, quand nous n’allions pas au Centre Culturel Franco-Nigérien, voir un spectacle ou assister à une conférence. Il y avait sur la ville plusieurs “cinémas poussières” c’est-à-dire en plein air et une salle climatisée le Soni  Ali Ber aussi appelé le “cinéma frigo” par François Charpentier (Cf. : article du 30 juin 1973 dans le Temps du Niger). Nous garions la 2CV. devant le cinéma. Une troupe de jeunes garçons arrivait et se proposait de garder la voiture. Nous en désignons un qui assurait sa protection ; cela évitait, qu’elle soit partiellement décortiquées et que nous Continuer la lecture de Aventure en Afrique (31)

Aventure en Afrique (30)

temps de lecture : 4 minutes 

Le chantier de Saadia (suite 2)

      Quelque temps après, un jour à midi, une Mercédès noire était garée devant le bureau. Le chauffeur nous dit que monsieur le Ministre souhait nous voir. Nous indiquons que notre état ne nous permettait  pas de se présenter devant le Ministre. Nous étions transpirants, couverts de poussière. Que nous voulait donc le Ministre ?
Nous voilà parti en direction du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, pas très tranquilles. Pourquoi voulait-il nous voir si rapidement ? À l’arrivée nous sommes accueillis par une française, d’un certain âge avec un accent alsacien « les gars qu’avait vous fait, quelle est cette histoire de prière ? Le Ministre est furieux » C’était donc pour cela. Le Ministre arrivait passablement énervé. Il a été un peu surpris de nous voir dans notre tenue de travail sur les tapis de son bureau. Il nous dit : Continuer la lecture de Aventure en Afrique (30)

Aventure en Afrique (29)

temps de lecture : 4 minutes 

Ce texte fait suite au 5ème épisode d’Aventure en Afrique : Le Chantier de Saadia, dont le lien est :  https://www.leblogdescoutheillas.com/?p=33002

Le chantier de Saadia (suite 1)

Le chantier avançait, mais lentement et cela commençait, Michel Granges et moi à nous inquiéter.
La grande difficulté, s’agissant de la réalisation de rizières sur des terrains presque plats (lit majeur du fleuve), résidait dans les différences des niveaux, pour que l’eau coule dans les canaux.
Mon prédécesseur avait quadrillé le chantier de grosses bornes en béton, parfaitement nivelées, sur lesquels nous nous rattachions en permanence. Pour avoir une homogénéité de précision sur l’altimétrie de ces repères : Il avait adopté dans les calculs une méthode de compensation dite par “les moindres carrés“. Méthode mathématique complexe à mettre en œuvre mais qui se justifiait Continuer la lecture de Aventure en Afrique (29)

Aventure en Afrique (28)

Temps de lecture : 5 minutes 

Captif ou esclave?

J’ai été perturbé par la rencontre fortuite avec une jeune fille captive dans le Camp du Lazaret. Je n’imaginais pas que cela existait encore de nos jours, la devise de notre pays étant “Liberté Egalité Fraternité” depuis deux siècles (abolition de l’esclavage: le 4 février 1794).

Henri et Bernard nous avait dit qu’un de leur collègue du Service du Cadastre était ingénieur géomètre, mais en tant que descendant d’esclaves, bien qu’affranchi, ne pouvait donner aucun ordre à quiconque y compris à une femme de ménage. Il devait travailler seul. On lui faisait uniquement calculer les coordonnées géographiques de points particuliers à partir de la position du soleil (faire un soleil). Un grand gâchis pour le pays pauvre en ingénieur. J’ai croisé une autre femme captive dans le camp du Lazaret. Celle-ci était chargée de jouer de la musique avec Continuer la lecture de Aventure en Afrique (28)

Aventure en Afrique (27)

temps de lecture : 4 minutes 

Le marché de Filingué

Filingué se trouvait à 185 km au nord-est de Niamey. Chantal et moi nous y sommes rendus une fois en saison sèche et une fois en saison humide. Nous empruntions une piste en latérite à partir de la capitale qui était si déformée qu’elle avait pris la forme de tôles ondulées. Ce phénomène particulier fait d’ailleurs encore l’objet d’études par d’éminents chercheurs du CNRS et n’a toujours pas encore révélé tous ses secrets quant à sa formation.

La ”tôle ondulée” ébranlait fortement le véhicule. Les vibrations étaient telles qu’on avait l’impression que celui-ci allait finir par se démanteler à tout moment. C’était épuisant pour le véhicule, le chauffeur et les passagers. Avec les 2 CV, il fallait atteindre la vitesse de 60-65 km à l’heure pour que le véhicule passe à la crête des irrégularités. C’est seulement à ce moment-là que la direction devenait plus molle et l’adhérence presque nulle. Le freinage et le changement de direction étaient très délicats. À cette vitesse la caisse subissait peu de vibrations mais les suspensions souffraient. Pour effacer provisoirement la tôle ondulée, les services de la voirie passaient un gros balai cylindrique, en général tiré par un tracteur. Ce balai de 2.5 mètres de long faisait un petit angle par rapport aux ondulations. Ses poils étaient constitués de morceaux de câble métallique qui à la longue s’usaient et libéraient Continuer la lecture de Aventure en Afrique (27)