Archives de catégorie : Textes

Plaidoyer pour les Cons et pour les Corneilles

première diffusion : 16 avril 2016

Comme pour une vulgaire épreuve de Philo au baccalauréat, le Journal des Coutheillas vous offre le corrigé de l’épreuve d’avant-hier, qui était, rappelons-le : rédiger un texte pour la défense d’une cause quelconque en respectant scrupuleusement la structure et les débuts de paragraphes d’un texte en 19 points. (Les mots en caractères gras étaient les mots imposés)
Pour ce corrigé, le JdC a choisi une cause que tout le monde connait bien : la connerie.

Plaidoyer pour les cons 

 1-Il y a de cela de nombreux siècles, les hommes vivaient sans la connerie.

2-Certes, ils pratiquaient allègrement la bêtise, la stupidité et l’ignorance, mais ils ignoraient la connerie. Cela ne dura pas.

3-En dépit des efforts constants des prêtres et des précepteurs, des professeurs et des instituteurs, des philosophes et des écrivains, des journalistes et des chroniqueurs, ou peut-être à cause de leurs efforts constants, la bêtise, la stupidité et l’ignorance allaient sans cesse en croissant, et cela ne dérangeait personne.

4- Cependant, de plus en plus fréquemment, depuis quelques dizaines d’années, il arrive que la bêtise, la stupidité et l’ignorance, ensemble ou séparément, rencontrent la méchanceté. Il suffit alors d’une étincelle ou d’une goutte d’alcool pour que se produise un étrange phénomène de symbiose qui donne naissance à la connerie.

5-Certains vont même jusqu’à prétendre que le même phénomène peut se produire quand la jalousie ou l’envie sont mises en présence d’une dose suffisante de méchanceté. Je n’irai pas jusque là, mais j’étudie la question et je constate Continuer la lecture de Plaidoyer pour les Cons et pour les Corneilles

Les corneilles du septième ciel (38)

Chapitre 38

L’inspecteur B. Body avait perdu de vue depuis longtemps son camarade devenu une icône de l’intelligentsia littéraire germanopratine. Ils ne s’étaient revus que de loin en loin aux fêtes de bienfaisance de leur Ecole où ils avaient échangé quelques souvenirs mémorables de leurs chasses en forêt de la Palmyre. Bien sûr, au moment de la disparition de Lorenzo, il ignorait comme ses collègues l’horrible chantage que ce dernier exerçait sur lui. C’est grâce aux confidences bienveillantes de Louis-Charles qu’il fut mis sur la voie en apprenant les zones d’ombres du passé de l’écrivain. A l’époque de ses débuts en littérature, Ph. montrait tout ce qu’il écrivait à son ami Louis-Charles qui, bien que n’étant pas un littéraire, fut à plusieurs reprises surpris par certaines similitudes entre ses romans et d’autres œuvres comme par exemple entre sa Bicyclette Rose et Autant en emporte le Vent. A son avis, il y avait une forte probabilité que Blind Dinner soit aussi un plagia. Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (38)

Formulaire pour un bon discours


Les discours officiels nous paraissent souvent prévisibles. Qu’il s’agisse de la promotion de la chasse aux papillons dans les territoires d’outre-mer ou de l’inversion du sens giratoire dans les ronds-points de Gueret dans la Creuse, les formules sont toujours les mêmes, consacrées (con-sacrées aurait dit RJR).

Bien que nous ne soyons pas en confinement, mais qui peut dire ce qui nous attend, je vous propose donc ce jeu : Imaginez que vous êtes un notable, Maire de Champignac ou Président de l’association des copocléphiles de Seine Inférieure, choisissez une cause, n’importe laquelle, et rédigez un texte pour sa défense en respectant scrupuleusement la structure et les débuts de paragraphes d’un texte en 19 points.

Si vous manquez d’idées pour des sujet brulants, je peux vous proposer  : les embarras de Paris, le Wokisme à travers les âges, l’exposition comparée Monet/Mitchell, les vacances au Cap Ferret, la photographie en tant qu’art brut, la culture des fraises à Plougastel d’Aoulas…

Mais attention, ne seront pris en compte que les textes entrant strictement dans le cadre formel prescrit plus haut et ci-dessous :

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HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 10

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 10 : Dashiell Stiller

Dashiell a fait sa guerre, il y a rencontré Antoine. En quelques heures, il a noué les liens d’une amitié très forte avec lui. Et puis il y a eu Berchtesgaden, le drame et, enfin, le retour en Amérique. Pourtant, il revient à Paris. Pour quoi faire ?

(…)

Le DC 6 s’est posé sur la piste du Bourget. Il n’était pas loin de midi et la visibilité était excellente. Pendant l’approche, Dashiell a pu contempler la ville qui s’étalait sur sa gauche avec la silhouette de la Tour Eiffel pointant vers le ciel sans nuages. Il n’a que très peu dormi durant les seize heures de vol entrecoupées des escales à Terre Neuve et à Shannon. Maintenant il a chaud, il a mal à la tête et il sent sur sa peau ses vêtements collés par la transpiration. La traversée du tarmac en plein soleil et la longue attente devant le guichet de la douane ont achevé de l’épuiser et c’est comme un somnambule qu’il est monté dans le vieux taxi rouge et noir.

Il a demandé au chauffeur de le conduire rue Cujas, puis il s’est affalé sur la banquette. Il s’est endormi dès la sortie de l’aérogare et quand le taxi a traversé la plaine Saint Denis et les quartiers nord de Paris, il n’a rien vu des ruines des bâtiments bombardés. Il s’est réveillé au moment où la voiture contournait la Gare de l’Est. Il a ouvert la vitre, il s’est approché de la fenêtre pour sentir le vent de la course sur son visage. Arrivé devant Notre-Dame, il se sentait mieux. Quand le taxi a monté la rue Saint Jacques pour s’arrêter à l’angle de la rue Cujas, Continuer la lecture de HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 10

Les corneilles du septième ciel (37)

Chapitre 37

Quand Philippe Premier apprit le mariage de Françoise, il en fut abattu, pour ne pas dire déprimé. S’envolait la belle jeune fille, intelligente et drôle, qu’il était convaincu ne jamais retrouver. Pour un célibataire ayant dépassé la quarantaine, les chances de rencontrer la compagne idéale s’amenuisaient de jour en jour. Il savait sa situation quasiment désespérée même si, chaque matin, il côtoyait de jeunes internes parfois belles, parfois intelligentes, parfois drôles, mais rarement les trois à la fois. Là n’était pas la principale difficulté qui se présentait à lui, la plus importante étant en réalité leur âge : elles avaient moins de trente ans. A cet âge-là, elles devaient le prendre pour un vieux de la génération de leurs parents, ce qui n’était pas faux, et, à ses yeux, elles n’étaient que des gamines immatures. Question de génération, se disait-il avec inquiétude. Restaient bien quelques célibataires de son âge qu’il rencontrait grâce aux efforts louables de tous ses amis, mais c’était des ragotons glaciales pour lesquelles il ne ressentait ni élan amoureux, ni encore moins physique. A ces difficultés bien réelles venait s’ajouter une angoisse nouvelle due à ses états d’âme. Depuis toujours il tenait à avoir des enfants et d’ailleurs ils les adoraient. Mais plus il avançait en  âge, plus la responsabilité de leur éducation et de leur entrée dans le combat de la vie moderne lui faisait peur. Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (37)

Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (8)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?

Des écrivains vous répondent...

3 juillet 2023, Champ de Faye, Aisne

Je viens de finir de corriger les épreuves d’Histoire de Dashiell Stiller, et je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu.

Philippe C, romancier inachevé

 

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Aventure en Afrique (42)

temps de lecture : 5 minutes 

Voir la mer (3)

Nous passons la frontière, en fin de journée à Kétao, à l’approche du poste de  douane, j’entends : « trois 2CV Renault, laisser passer ».Ce sont probablement les petites feuilles roses qui nous ont aidées. Nous sommes au Togo ! Nous arrivons  à 19h à Kara et logeons au Laura Kara Hôtel. (Culture: palmeraie)

Le lendemain matin, dès que le soleil a pointé derrière les volets, je descendis lentement et discrètement de mon lit de camp et pousse un cri lorsque mes pieds nus touchent le sol. Il était tapissé de plusieurs cm. d’épaisseur de grosses fourmis sur toute la surface de la pièce que nous occupions. En sautillant j’arrive à la porte, aux volets et à prévenir les logeurs. Le spectacle était impressionnant ! Pendant plus d’une heure, armés de pelles nous avons rempli des poubelles de fourmis non agressives. Elles avaient été attirées par le sucre et les sirops que nous transportions.
Après avoir rechargé les voitures, nous nous dirigerions à nouveau vers l’Atacora par Natitingou et Kandé. La route empruntait un pont polyvalent très  particulier: il était utilisé par les voitures, les trains et les piétons. Un peu plus loin je remarquais, surpris,  au bord de la route un petit panneau: Dapango… à quelques km. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (42)

HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 9

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 9 : Mattias Engen

Mattias Engen, le Suédois, n’est pas présent sur la photo du Cujas, mais il est un peu partout dans cette l’histoire de Dashiell Stiller. Il est le patron respecté et craint de Sammy, Casquette et Simone, mais il connait aussi Cambremer, la patronne du Cujas, l’ébéniste de la rue Monsieur le Prince… C’est lui qui viendra au contact de Stiller pour lui apprendre beaucoup de choses, et surtout ceci, que le gens ne disent jamais, jamais, la vérité vraie. Mais lui, la dit-il vraiment ? Et pourquoi ?

 

(…)

Vous savez, Dashiell, les gens adorent parler d’eux, mais ils ne disent jamais, jamais, la vérité vraie. Ils racontent ce qu’ils ont envie que vous croyiez d’eux. C’est humain, mais faut le savoir. Marteau, il ne tenait pas à ce que vous sachiez qu’il s’était fait virer comme un malpropre du lit d’Antoinette. Il préférait faire le fier, le mystérieux, le genre « ça me regarde », l’homme d’honneur plutôt que le cocu prêt à aller se plaindre à la police. Pareil pour Antoinette : elle vous a joué la veuve méritante alors qu’elle s’envoyait en l’air avec le joyeux personnel et la moitié du quartier pendant qu’elle s’enrichissait dans le marché noir.

Mais attendez ! Pour ce qui est de vous avoir raconté des histoires, les plus forts, c’est pas ceux-là. Vous allez voir. Bon, je passe sur Simone. C’est une brave fille, mais c’est sûr que c’est pas une épée… Alors, comme elle ne comprend Continuer la lecture de HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 9

Les corneilles du septième ciel (36)

Chapitre 36

Comme à tous leurs collègues, la Mésopotamie posait un problème insoluble à Annick et Pierre. Avant même les destructions systématiques de Daech, les vestiges de cette civilisation avaient déjà en grande partie disparu. A l’époque de leurs fouilles amoureuses, il ne restait déjà pas grand-chose de cette civilisation qui rivalisait jadis avec sa voisine égyptienne. Chez les Mésopotamiens, tout reposait sur la terre cuite : l’habitat mais aussi l’écriture. Or la terre cuite ne résiste pas aux éléments et encore moins au temps. Aux archéologues de combler ces manques en faisant preuve d’imagination pour lui redonner une mémoire ! La plupart n’en avait pas beaucoup. Annick et son compagnon, Pierre Lepovre, en avaient à revendre. Malgré tout, ils se demandaient chaque matin s’ils parviendraient un jour à restituer l’extraordinaire culture de la Mésopotamie alors que celle de l’Egypte s’était transmise sans difficulté grâce à la pierre.

En détruisant bon nombre de sites archéologiques, Daech Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (36)

Aventure en Afrique (41)

temps de lecture : 5 minutes 

Voir la mer (2)

A 19h15 nous arrivions à Bambéréké, après avoir parcouru 526km dans la journée. Nous trouvions le campement. Les campements que l’on croisait le long des pistes principales, étaient distants d’environ 200km. C’était souvent d’anciens petits hôtels de l’époque coloniale, plus ou moins bien entretenus qui ne faisaient pas de restauration. Ils  mettaient à disposition des chambres plus ou moins grandes et des  boissons plus ou moins fraiches. La propreté de la literie laissait souvent à désirer, et nous préférions dormir sur nos inconfortables lits de camp. Un soir nous avons  trouvé un campement crasseux, l’eau étais antérieurement remontée d’un puits par une éolienne hors d’état de fonctionner, la porte du réfrigérateur était maintenue fermée par un sandow, les sanitaires dont les WC. …bouchés !
Nous avions établi un protocole à l’arrivée, le soir, au campement : Il nous fallait vider entièrement les véhicules dépourvus de siège arrière, contenant chacun: 2 roues de secours, 1 bidon d’eau, 1 bidon d’essence, 2 lits de camp, nos affaires personnelles. Etaient répartis dans l’ensemble des voitures: le matériel de réparation des pneumatiques, une glacière, un camping-gaz, une caisse à outil, câble de démarrage, corde … .  Pendant que les hommes réparaient les roues de secours, les femmes vidaient les 2CV qui devaient être stationnées portes non verrouillés. Ce n’était qu’après Continuer la lecture de Aventure en Afrique (41)