HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 9

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 9 : Mattias Engen

Mattias Engen, le Suédois, n’est pas présent sur la photo du Cujas, mais il est un peu partout dans cette l’histoire de Dashiell Stiller. Il est le patron respecté et craint de Sammy, Casquette et Simone, mais il connait aussi Cambremer, la patronne du Cujas, l’ébéniste de la rue Monsieur le Prince… C’est lui qui viendra au contact de Stiller pour lui apprendre beaucoup de choses, et surtout ceci, que le gens ne disent jamais, jamais, la vérité vraie. Mais lui, la dit-il vraiment ? Et pourquoi ?

 

(…)

Vous savez, Dashiell, les gens adorent parler d’eux, mais ils ne disent jamais, jamais, la vérité vraie. Ils racontent ce qu’ils ont envie que vous croyiez d’eux. C’est humain, mais faut le savoir. Marteau, il ne tenait pas à ce que vous sachiez qu’il s’était fait virer comme un malpropre du lit d’Antoinette. Il préférait faire le fier, le mystérieux, le genre « ça me regarde », l’homme d’honneur plutôt que le cocu prêt à aller se plaindre à la police. Pareil pour Antoinette : elle vous a joué la veuve méritante alors qu’elle s’envoyait en l’air avec le joyeux personnel et la moitié du quartier pendant qu’elle s’enrichissait dans le marché noir.

Mais attendez ! Pour ce qui est de vous avoir raconté des histoires, les plus forts, c’est pas ceux-là. Vous allez voir. Bon, je passe sur Simone. C’est une brave fille, mais c’est sûr que c’est pas une épée… Alors, comme elle ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe, elle a pas grand chose à raconter et plutôt rien à cacher.  Donc, ce qu’elle vous a dit, c’est à peu près vrai. Mais pour ce qui est de Cambremer et de Casquette, c’est une autre affaire !

Tenez, prenez Casquette… Qu’est-ce qu’il vous a dit Casquette ? Que c’était Sam qui lui avait tout appris, que c’était lui qui l’avait fait entrer dans la bande, que l’idée du Marquis, c’était encore lui? Tout ça, c’est vrai. Et j’avais pas à regretter de l’avoir pris, Casquette. C’était un sale gamin, mais il avait montré qu’il en avait, et ça, ça m’allait bien. Mais ce qu’il vous a pas dit, c’est que petit à petit, il s’est senti un peu méprisé par Sam, et puis de plus en plus. Il a réalisé que dans le partage du fric, c’est toujours lui qui avait la part du pauvre, que ses filles, ses cravates, sa voiture avaient moins d’allure que celles de Sam. Et puis faut dire que Sam avait un sacré sens de l’humour et que Casquette, qui n’en avait pas ça, il en faisait souvent les frais. Il est venu me parler un jour. C’était à propos de ses parts dans le Marquis. Il aurait voulu que je dise à Sam de faire égalité avec lui. Moi, bien sûr, j’ai refusé tout net. J’allais quand même pas me mettre entre deux de mes bonshommes. Je lui ai dit de régler lui-même ses affaires avec son associé, mais je suis sûr qu’il n’a pas osé. Alors, il est devenu de plus en plus amer. Oh ! J’étais pas à le surveiller sans arrêt, mais je m’en suis aperçu à tout un tas de petites choses. Quand je passais au Marquis pour voir comment marchaient les affaires, il me faisait des réflexions un peu aigres, comme quoi c’était lui qui faisait la plus grande partie du boulot pendant que Sam faisait l’important, qu’il était pas assez payé pour ça… plein de petits trucs de ce genre. Moi je voyais bien qu’il n’y avait pas que les questions d’argent qui le turlupinait. Casquette n’était pas content; il était jaloux de Sam, jaloux de son aisance, de sa voiture, de sa femme et du fric qu’il gagnait. La jalousie, c’est terrible, Dash. Ça vous pourrit la vie, ça vous fait faire de ces trucs… des trucs qu’on regrette après, comme moi avec Maja à Oslo, mais c’est trop tard… Enfin… Et vous, vous êtes jaloux, vous ?

Tant mieux. Quand j’y pense aujourd’hui, je me dis que j’aurais mieux fait d’en parler à Sam ; ça aurait peut-être changé les choses, on ne sait jamais. Mais à ce moment-là, j’avais d’autres affaires en cours que Le Marquis et ça m’occupait pas mal. Alors j’ai laissé couler. Et Casquette a continué à…

Non, faut pas que je raconte comme ça.

(…)

Pour acheter sur Amazon, cliquez sur la photo ci-dessous :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *