Archives par mot-clé : Philippe

Le Mari, la Femme et l’Académie

L’Académie Française a été fondée en 1634. Le Cardinal de Richelieu avait défini sa mission :  travailler à « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences » et, notamment, élaborer un Dictionnaire de référence.

Une application du dictionnaire de l’Académie française est désormais disponible sur Apple Store et autres marchands de rêves. Elle permet en particulier pour chaque mot de connaitre la définition qu’en ont donné les différentes éditions du dictionnaire. La 1ère édition date de 1694 et l’édition actuelle, la 9ème, a été publiée en 2024

Si, pour un mot donné, on consulte les éditions successives, on peut apprécier l’évolution du sens du mot à travers les époques. Je l’ai fait pour deux mots essentiels de notre langue : HOMME et FEMME.
Je me suis limité à la comparaison des définitions premières que je reproduis ci-dessous

1ème édition – 1694
HOMME : Animal raisonnable. En ce sens il comprend toute l’espèce humaine, et se dit de tous les deux sexes.
FEMME : La femelle de l’homme

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Go West ! (98)

— (…) Je me fais beaucoup de souci pour Alice, vous savez… Mon idée de voyage, ça ne marche pas. Vous avez vu comment elle se comporte ? Triste, figée, butée… elle ne me parle pratiquement pas et quand elle le fait… enfin… vous avez vu ! Le soir quand nous arrivons dans notre chambre d’hôtel, elle se précipite et s’enferme dans la salle de bain. Elle prend un bain pendant une heure et quand elle en sort, elle se couche tout de suite, sans un mot. Quand je sors de la salle de bain à mon tour, elle dort… ou elle fait semblant. Le matin, je me réveille, assez tard — je ne peux pas dormir sans somnifères — elle a déjà quitté la chambre. Quand je la retrouve dans le lobby, elle a déjà pris son petit déjeuner. Je sens bien que je l’agace, qu’elle m’évite autant qu’elle le peut… Ce voyage était une erreur. Parfois, j’ai envie de tout arrêter, de rentrer à New York et d’envoyer Alice en Suisse. On m’a parlé d’une sorte de sanatorium dans la montagne… Je suis très malheureuse, Philippe. Qu’est-ce que vous pensez de tout ça ? Je ne sais plus quoi faire…

J’essayai d’être rassurant, de lui dire qu’Alice irait surement bientôt mieux, qu’il lui fallait peut-être plus de temps pour accepter la séparation de ses parents, que moi-même, j’avais…
— Vous êtes gentil, Philippe, mais vous n’y êtes pas du tout. Ce n’est pas ça qui a mis Alice dans cet état. C’est ce groupe de filles du lycée, des petites garces à la mode qui ont pris Alice en grippe depuis des années… parce qu’elle n’a pas encore de formes, parce qu’elle s’habille mal, parce qu’elle ne se maquille pas, parce qu’elle est bonne élève. Alors, elle se trouvait laide, sans intérêt, jusqu’à ce que l’année dernière, un garçon la remarque. Elle est devenue sa girlfriend officielle, comme ça se fait partout ici dans les lycées, et les petites garces lui ont fichu la paix. Ce qui ne se fait pas, du moins à son âge, c’est de « dormir avec » son boyfriend. Vous connaissez l’expression, bien sûr ? Mais c’est ce qu’elle a fait. Une semaine plus tard, non seulement le fils de … — pardonnez-moi, je ne sais plus ce que je dis — le garçon l’a laissée tomber, mais en plus, il est allé raconter son exploit à ses copains. Les quolibets ont repris de plus belle… les insultes aussi… jusqu’à ce qu’Alice avale trois tubes d’aspirine avec une demi bouteille de Bourbon. Alors, vous pensez Continuer la lecture de Go West ! (98)

Dans le monde de l’édition (27)

Dans le monde de l’édition, depuis le début du mois de septembre, on s’interroge sur l’identité du mystérieux acheteur de plusieurs exemplaires des livres de Philippe Coutheillas. Cet achat de 25 exemplaires a été effectué d’un seul coup le 1er septembre dernier, soit 4 exemplaires de Blind dinner, 4 exemplaires des Disparus de la rue de Rennes, 3 exemplaires de La Mitro, 1 exemplaire de Bonjour, Philippines, 1 exemplaire d’Histoire de Dashiell Stiller et 1 exemplaire d’Histoire de Noël.
Le même monde s’était Continuer la lecture de Dans le monde de l’édition (27)

The Gen Z stare

Connaissez-vous le « Gen Z stare » ?
L’avez-vous rencontré ?
En avez-vous été victime ?
Est-ce que ça vous a fait mal ?
Et d’abord, savez-vous seulement ce que c’est ? 

Et même avant, avez-vous une idée de ce que c’est que la Gen Z ? 

Eh bien,  voilà : il y a eu  la génération silencieuse (1930-1945), les baby boomers (1945-1965), la génération X (1965-1980), les milléniaux (1980-1996), la génération Z (1996-2012) et la génération Alpha (2012- … ) 

La génération Z ou, plus familièrement la Gen Z, est donc la dénomination collective des gens nés entre 1996 et 2012.
Pourquoi Z ? Pourquoi ces dates ? Aucune idée ! Toujours est-il que ces gens là ont aujourd’hui entre 13 et 29 ans et il faut bien reconnaître que, globalement, ils sont assez nombreux, souvent exigeants, plutôt geignards et parfois rancuniers. Avec ces qualités, ils constituent un marché facile et colossal pour tous les revendeurs de complots, de paranoïas, de fake news et de mauvais goût.

Voilà pour la « Gen Z » ! 

Au « Stare » maintenant. Continuer la lecture de The Gen Z stare

Go West ! (97)

(…) Vance n’a pas d’enfant, il n’a jamais été marié. Vance est un homme merveilleux. Vance est bon, doux, original ; il la fait rire, il lui offre des fleurs sans raison, il l’emmène au cinéma et dans ses voyages d’affaires, il lui raconte les livres qu’elle n’a pas lus. Avec Troy, Vance est naturel, calme, rassurant, il est une sorte d’oncle et Troy aime ça. Tout de suite, Bette tombe amoureuse de Vance et, le 1er juin 1933, Vance demande à Bette si elle veut bien être sa femme. Elle veut bien.

Ils se sont mariés la semaine suivante à La Havane, une ville merveilleuse dit-elle, du moins à cette époque, celle d’avant les insupportables barbus. Et puis Estelle est née. Bette avait près de quarante ans, mais ça s’est bien passé, grâce à un médecin épatant de D.C., celui-là même qui soigne la famille Roosevelt. Vance était fou d’Estelle, il l’emmenait toujours et partout avec eux, au théâtre, au restaurant, dans les musées, en voyage, partout ! Mais là où il ne l’a pas emmenée, ni elle, ni Bette, c’est à Mexico pour l’inauguration du nouvel Hôtel des Postes qu’il avait construit pour le gouvernement mexicain. C’est là qu’il avait rencontré Consuelo, 27 ans. La jeune Mexicaine — entre nous une sacrée garce, avait dit Bette — lui avait retourné les sens. Huit mois plus tard, Bette obtenait le divorce, la garde complète d’Estelle et la moitié de la fortune de Vance.

A 54 ans, Ms Sherman-Vance se retrouvait libre, Continuer la lecture de Go West ! (97)

Ah les belles boutiques ! – 52

13 rue Victor Hugo – Rennes

Un hommage à Franquin, créateur de Spirou, Fantasio, Zorglub, du Comte et du Maire de Champignac, de Spip, du Marsupilami , de Monsieur de Messmaeker et de Gaston Lagaffe, également inventeur de la Turbotraction, du Métomol et de la Zorglangue.

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

Go West ! (96)

(…) Pour autant qu’elle m’ait dit la vérité, sa vie avait été peu banale, souvent drôle, dramatique en quelques occasions, toujours brillante. Elle pratiquait avec aisance l’humour et l’autodérision pour raconter les périodes les plus heureuses de sa vie et passait à l’understatement britannique quand elle abordait une période moins rose.

Bette était arrivée à Paris au milieu de l’année 1920. Elle était née à Boston, elle avait vingt et un ans venait de se marier avec George Smythe. Elle l’avait fait contre l’avis de toute sa famille qui l’avait pour ainsi dire bannie. George était beau comme un dieu grec, il avait vingt-cinq ans, il était sans fortune et il voulait écrire. Il avait entrainé la jeune mariée à Paris où ils s’étaient installés parce que la ville était à l’époque le centre artistique du monde. Pour George, c’était le seul endroit où vivre pour un jeune écrivain américain en puissance.
D’ailleurs, il avait tout de suite trouvé le titre de son roman : The Winter of our Discountent. Cette trouvaille avait impressionné Bette. The Winter of our Discountent… ça sonnait bien, ça avait de la tenue, de l’ampleur et même une certaine majesté. Ça présageait bien d’une œuvre magistrale à venir.
Ils habitaient rue de la Clef, sortaient tous les soirs, fréquentaient le Dingo Bar, la Closerie et le Bœuf sur le Toit ; ils prenaient régulièrement des verres chez Gertrude Stein ; ils connaissaient tout un tas de peintres, d’écrivains et de musiciens, tous prometteurs. Bette était éblouie par le tourbillon dans lequel George l’entrainait. Totalement candide Continuer la lecture de Go West ! (96)

Programme d’été

Les statistiques, les rapports d’activité et le simple bon sens ne laissent aucun doute : en juillet, les gens ne lisent pas le Journal des Coutheillas. Alors que les cafés-terrasses de Plougastel d’Aoulas, de Palavas les Flots et d’Ambleteuse sont remplis de gens qui lisent tranquillement Ouest-France, Nice Matin ou Le Chasseur Français avant d’aller acheter les crevettes de l’apéritif, le Journal des Coutheillas publie dans le vide.  Tout laisse à penser que cette situation pourrait se prolonger en  août. 

Dans ces conditions, nous (moi, en fait) avons décidé de suspendre à partir de dorénavant et pas plus tard que tout de suite les publications originales jusqu’à ‘‘je ne sais pas exactement quand mais on verra bien !‘‘ (sic).

Afin de ne pas laisser l’espace vacant, il est possible que soient publiées de temps en temps des rediffusions pertinentes ou incongrues. Ça aussi, on verra bien. 

Sed attamen, les commentaires continuerons à être reçus et modérés par la rédaction, ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas une tâche insurmontable. 

En juillet et août, ce sera le programme minimum de l’été.

On va rediffuser.  

Sur ce, à tchao, bonsoir.

Démolir la Bastille ?

Avec la BNF, l’Opera Bastille fait partie des monuments les plus détestés de Paris. (J’y ajouterais bien le centre de recherche Imagine du Boulevard du Montparnasse, mais il semble que malgré mes articles répétés, il demeure inconnu du public). Revenons à l’Opera Bastille, fruit de la volonté de François Mitterrand, qui déclara pourtant qu’il ne l’aimait pas (enfin un point d’accord entre lui et moi). D’après la Cour des Comptes, ce bâtiment nécessiterait de très, très importants travaux de rénovation (on parle de 400 millions). En particulier, la scène menacerait de s’effondrer ! Évidemment, la garantie décennale est passée, mais on ne peut pas ne pas remarquer que cette construction n’a que 35 ans, ce qui est peu quand on le compare à la pyramide (de Khéops, pas du Louvre, de Khéops) 

Moi, je dis :

« Et si on profitait de l’occasion pour le démolir ? »

Ce serait chouette, non ? En plus, on pourrait faire ça dans quelques jours, le 14 par exemple, histoire de célébrer un anniversaire. A part son état de vétusté, les raisons de débarrasser Paris de l’Opera Bastille ne manquent pas. Mais pour  moi, la première c’est l’esthétique. Vous n’avez qu’à lire la suite :  Continuer la lecture de Démolir la Bastille ?