Archives par mot-clé : Philippe

Du côté des tennis

Les tennis du Luxembourg sont fermés depuis le mois de mars 2023. Cinq mille adhérents sur le carreau, contraints de se rabattre sur la pétanque dans la partie humide du jardin, sur la boxe franco-thai du coté du Musée ou sur les échecs du coté de l’Orangerie, les régates de voiliers sur le bassin leur étant interdites pour dépassement de la limite d’âge. 

Et pourquoi cela, s’il vous plait ? Les courts ne seraient-ils plus en état ? Pas du tout. Le bruit des balles empêcheraient-il  les sénateurs de faire leur sieste. Plus depuis qu’on leur a mis du triple vitrage à cet effet. Les ahanements nadaliens de certains joueurs ou joueuses viendraient-ils troubler les âmes prudes  de passage ? Absolument pas, ces dernières ayant Continuer la lecture de Du côté des tennis

Les sept cadeaux de Noël

Bonjour à tous,

C’est bientôt Noël. Vous êtes dans la panique habituelle et, comme l’année dernière et les années précédentes,  vous vous dites encore une fois :« Que vais-je pouvoir offrir cette année pour éviter le traditionnel Prix Goncourt ou la sempiternelle boîte de chocolats ? »

Ne cherchez plus. La réponse est là, devant vous : les livres de Philippe Coutheillas (c’est moi), auteur officiel du Journal des Coutheillas. Sept pépites littéraires, sept bonnes raisons de faire plaisir, et surtout, sept façons d’être original sans vous fatiguer.

Voici le programme : Continuer la lecture de Les sept cadeaux de Noël

Go West ! (63)

(…) Nancy n’a pas dû remarquer mon gémissement car, sans un mot, elle me tourne le dos et marche vers la silhouette sombre de la maison. Je reprends mes esprits et commence à marcher derrière elle quand je réalise que je ne porte plus mon sac. Vite, je retourne le chercher près de la voiture derrière laquelle je m’étais caché et je repars en courant vers la maison. Je rejoins Nancy sous la véranda au moment où elle pénètre dans la maison.
C’est ainsi qu’ont commencé les trois jours que j’allais passer à Barstow.

La porte d’entrée donne directement sur une grande pièce qui sent le tabac froid. J’en devine les contours à la lumière bleue d’un poste de télévision allumé et silencieux. Sur l’écran, les héros de Bonanza s’agitent en noir et blanc. Nancy allume le plafonnier central et aussitôt la pièce rapetisse. Comme dans d’innombrables maisons américaines, elle fait office de salon, de salle à manger et de cuisine. Elle est meublée sobrement, d’un mobilier moderne et bon marché, dans un style utilitaire et involontairement danois. Le téléviseur, adossé à une baie vitrée, fait face à un canapé aux sévères formes anguleuses recouvertes d’un froid tissu vert pomme. Devant le canapé, Continuer la lecture de Go West ! (63)

Les pommes empoisonnées 

Vous êtes sans doute comme moi, du moins sur certains points particuliers.
Par exemple, je parierais bien que finalement, vous aimez bien Macron, mais que vous n’osez plus vraiment le dire à qui que ce soit.
Je pense aussi que vous êtes du genre à voir au moins deux épisodes par jour de votre série américaine favorite, tout en continuant à affirmer qu’il n’y a rien de mieux qu’un documentaire sur Arte. 
Et là, c’est une certitude, vous n’avez jamais dit à aucun de vos enfants que vous non plus, vous n’aimez pas les brocolis.

C’est sur cette ligne de pensée que je pense que vous comme moi considérons que l’élection de Donald Soprano à la présidence des États Unis est un événement contrariant, et que l’occupation du siège qui est à la droite de Trump-All-Mighty par Elon-le-Mutant l’est encore davantage. 

Je crois même Continuer la lecture de Les pommes empoisonnées 

The Godfather-elect

Jour après jour, Donald Soprano constitue son équipe de gros bras qui, dans six semaines, dirigeront les États Unis et avec eux, le reste du monde occidental, au mieux des intérêts de leur chef de bande et des leurs. 

Une nomination intéressante est celle de Monsieur Charles Kushner, père de Jared et par conséquent beau-père de Ivanka Trump, fille de Donald Godfather.

Charles Kushner, 70 ans, a bien réussi dans l’immobilier. Il a aussi plaidé coupable en 2004 sur 16 chefs d’inculpation pour fraude fiscale plus un pour s’être vengé de son beau-frère qui avait témoigné contre lui devant un tribunal fédéral et encore un autre pour avoir menti devant une Commission fédérale enquêtant sur le financement des campagnes électorales. Il a été libéré en 2006 après avoir fait 14 mois de prison.
Sa technique de vengeance contre un membre de sa famille, particulièrement élégante, laisse entrevoir un aspect singulier de sa personnalité : Kushner a admis avoir payé une prostituée pour entraîner son beau-frère dans une chambre de motel préalablement équipée de caméras et avoir envoyé les enregistrements à la femme du monsieur, c’est à dire sa sœur.  Continuer la lecture de The Godfather-elect

Go West ! (62)

(…) Il fallait que je continue à marcher vers le centre. Plus loin, j’atteignis une allée faite de dalles irrégulières en béton formant un trottoir le long duquel quelques voitures étaient garées.
Tout à coup, venant à ma rencontre à petite allure dans la demi-pénombre, apparaissent deux phares surmontés d’un bandeau lumineux bleu et orange. Les flics ! Encore les flics ! Mon cœur bat un peu plus vite. Quand la voiture passe à ma hauteur, le flic au volant me jette un coup d’œil appuyé.

Me croyant malin, je veux prendre l’air de celui qui n’a rien à se reprocher, rien à craindre de la police, et j’affecte de le regarder avec ostentation. Je pousse même le jeu jusqu’à lui adresser un léger sourire. Le flic détourne la tête et poursuit sa route. Crispé, la nuque raide, je me force à ne pas mettre à courir. Au bout de quelques pas, j’ose me retourner. Les feux rouges de la voiture sont déjà à une centaine de mètres. Bien joué, mon gars, c’est gagné ! Mais les deux feux rouges disparaissent un court instant, remplacés aussitôt par deux phares blancs. Ils ont fait demi-tour ! Les flics ont fait demi-tour ! C’est surement pour moi. Allons, allons, c’est peut-être un simple contrôle… Mais on ne peut pas savoir, l’avis de recherche de Clemmons leur est peut-être parvenu ! Et puis, même si c’est un contrôle de routine, j’ai toujours avec moi mon P 38. Il y a de quoi intéresser n’importe quel policier. Sans parler du Continuer la lecture de Go West ! (62)

Mon Chat et moi

L’autre jour, j’ai eu une discussion intéressante avec mon Chat. Intéressante n’est peut-être pas le mot adéquat. Instructive, inquiétante, ou les deux à la fois, c’est ça : instructive et inquiétante. Je ne sais pas encore trop quoi faire de ce que j’ai appris sur mon Chat à l’occasion de cette discussion, mais ce qui est certain, c’est que la prochaine fois que je lui demanderai quelque chose, je serai plus méfiant.

Voilà de quoi il s’agit. Continuer la lecture de Mon Chat et moi

Une nouvelle comme on voudrait en entendre plus souvent

Dans ce monde de brutes, dans cet univers médiatique dont nous recevons chaque matin notre lot d’informations désespérantes quand elles ne sont pas terrifiantes, il y a quand même de temps en temps une bonne nouvelle, une nouvelle réconfortante, une nouvelle qui nous laisse espérer que nous allons peut-être, dans notre petite sphère, notre bulle, revenir à des temps plus humains, moins factices, moins forcenés. 

Cette nouvelle, c’est la décision de Madame la Maire de ne pas se présenter aux prochaines élections municipales. Une meilleure nouvelle aurait été qu’elle démissionne tout de suite, qu’Annie Dingo se retire dans cette maison de repos que je lui avais destinée à Guéret, dans la Creuse, au dernier chapitre de mon roman prémonitoire « Les disparus de la rue de Rennes« .  Mais non, elle n’a pas démissionné. Tout espoir Continuer la lecture de Une nouvelle comme on voudrait en entendre plus souvent

Go West ! (61)

À l’heure qu’il est, Tom a dû s’apercevoir de la disparition de son pick-up et les « For Official Use Only » vont partir ma recherche sur les routes environnantes. Je ne peux pas rester là plus longtemps à tergiverser. Je passe le levier de vitesse sur « Drive », enfonce l’accélérateur et traverse la route 33 en faisant fumer les pneumatiques. Ce sera donc vers l’est, vers Bakersfield, vers Washington…

Ce jour-là, vendredi 10 aout 1962, le choix de foncer droit vers l’est plutôt que vers le nord ou le sud allait mettre une fin à cette suite de décisions catastrophiques qui avait commencé moins d’une semaine plus tôt à Santa Monica et qui m’avait amené jusqu’à ce carrefour de la route 33 à l’ouest de Bakersfield.
Une fin ? Oui, mais pas tout de suite ; parce qu’auparavant, il faut que je vous raconte mes trois jours à Barstow.

Barstow, à cette époque, c’était une petite ville d’une dizaine de milliers d’habitants. Elle était née de la Ruée vers l’Or une centaine d’années plus tôt. Située au milieu du désert de Mojave, entre Los Angeles et Las Vegas, traversée par la ligne de chemin de fer Santa Fe et par la route 66 qui relie L. A. à Chicago, à moins d’une heure de route du camp d’entrainement de Fort Irwin, Barstow était devenue Continuer la lecture de Go West ! (61)

Franc-Tireur

Depuis un an à peu près, je lis Franc-Tireur, en ligne ou sur l’exemplaire papier que je reçois ponctuellement chaque mercredi. Je m’y suis abonné, attiré par les chroniques de Caroline Fourest. J’y ai trouvé aussi les chroniques régulières de Raphael Enthoven, de Christophe Barbier… 

Bien sûr, Franc-Tireur, ce n’est pas reposant, le ton y est souvent polémique, mais, en ces temps d’extrême-droitisation des journaux de droite, d’ultra-gauchisation des journaux de gauche, de méga-radicalisation générale, la ligne éditoriale de Franc-Tireur, définie récemment par C.Fourest, me convient bien :  

« … combattre les extrêmes, la désinformation, les complotistes, les racistes, les antisémites, les anti-laïques, les anti-Charlie, les trumpistes, les sectaires, les fanatiques… »