Archives par mot-clé : Lorenzo dell’Acqua

Journal de Lorenzo, suite

Mon dernier taureau n’est pas encore né (devise du toréador)
Quand on vieillit, la voiture ne sert plus qu’à aller chez le médecin et le petit déjeuner à avaler ses médicaments

Dire qu’il n’y a pas de « vrai » noir et blanc en photographie peut sembler provocateur de la part d’un photographe. Pourtant, c’est vrai. Nous avons grandi avec le noir et blanc qui était alors la seule expression possible en photo, voire au cinéma pour les plus anciens. Tous les grands photographes le sont devenus grâce à lui. Pour peu qu’on s’y intéresse, on est tous capables de juger la qualité technique d’une photo en noir et blanc sur ses caractéristiques comme le contraste, la profondeur des noirs, les nuances de gris allant du clair au sombre, etc … C’est parce que nous en avons vu des milliers que nous avons retenu inconsciemment ces critères de qualité qui nous permettent de les apprécier.

Ce qui est étrange, et que personne ne soupçonne, c’est que le noir et blanc Continuer la lecture de Journal de Lorenzo, suite

Une Américaine à Paris

La parution dans le JdC du 26 octobre 2024 (un quotidien chrétien de gauche proche de Télérama) d’un commentaire élogieux envers NRCB (Notre Rédacteur en Chef Bienaimé) a soulevé bien des protestations et suscité une immense jalousie chez l’ensemble de ses lecteurs de sexe masculin. Pour ces maris et pères de famille respectables férus de la Princesse de Clèves, le commentaire de cette jeune et belle américaine venue étudier le portugais à Paris revêtait tous les caractères d’une véritable déclaration bien qu’il ne s’agissait, en théorie, que d’un remerciement un peu appuyé quand même pour l’aide décisive apportée par NRCB à la révision de ses cours. Selon Paddy qui avait traduit en albanais pour La Cause Ouvrière de Tirana les fameuses Lettres de la Religieuse Portugaise, la ressemblance littéraire était troublante même si certaines imprécisions grammaticales traduisaient les tâtonnements, si l’on peut dire, de l’étudiante en portugais et de son mentor parisien. Continuer la lecture de Une Américaine à Paris

Le journal de Lorenzo

Une fois n’est pas coutume, je parlerai de mes dernières photos ou plutôt de ce qu’elles montrent. Pas question de les expliquer ni de leur donner un sens puisqu’elles ne font que reproduire la réalité.

Sur la première figure une oeuvre d’Arcimboldo d’un humour inhabituel en Peinture mais aussi pour son époque où la plupart étaient inspirées par l’Histoire Sainte. Il fait ainsi un pied de nez à l’Eglise. Pour preuve, aucune des 250 peintures de Continuer la lecture de Le journal de Lorenzo

LORENZO, LE RETOUR

A notre plus profonde tristesse, le grand photographe était muet depuis plus de 248 semaines. De nombreux admirateurs le suppliaient d’exposer à nouveau ses magnifiques chefs d’œuvre mais rien n’y faisait ! Non, le photographe vivait reclus dans sa retraite là-bas sur une plage ensoleillée de l’île de Ré. Même la proposition de Philippe de faire éditer ses ouvrages par une célèbre enseigne en ligne, même la proposition généreuse de Roland Barthes, un intime de la grande famille des psychanalystes, de lui ouvrir les pages de la Revue des Deux Génies, Continuer la lecture de LORENZO, LE RETOUR

LES COPAINS D’ALORS

Conte psychanalytique
par Lorenzo dell’Acqua

Nous étions plusieurs à nous interroger sur l’origine de l’immense fortune de notre bienaimé Rédacteur en Chef qui lui avait permis de se consacrer à son Œuvre Littéraire sans avoir été obligé de continuer à travailler comme tout le monde. Paddy et moi avons donc mené une enquêté pendant plusieurs mois et nous vous en livrons aujourd’hui les conclusions.

Lors d’une absence de Philippe, nous sommes allés interroger sa douce et charmante épouse afin de savoir où en étaient les recettes que lui procurait la vente de ses ouvrages littéraires. Sophie, pas rancunière pour un sou, nous apprit que la totalité de son propre héritage était passée dans l’achat des œuvres complètes de son mari sur Amazon, soit 712 kilos de pages recto-verso. A cela s’était ajoutée pour la maîtresse de maison l’obligation de faire entrer l’ensemble dans leur modeste cinq cents mètres carrés de l’avenue Foch. Aujourd’hui, comme nous avons pu le constater, à part la cuisine et la salle de bains, les autres pièces de leur appartement ne sont accessibles qu’à des acrobates. Les voisins, inquiets de la colonisation du palier puis de l’escalier de l’immeuble, ont porté plainte sans succès car les multiples connaissances de Philippe dans le milieu politico-affairiste de la cinquième république ont coupé court à ces récriminations partisanes, mesquines et égoïstes (selon lui). Continuer la lecture de LES COPAINS D’ALORS

A LA RECHERCHE DU PEINTRE INCONNU


par Lorenzo dell’Acqua

Mes expéditions dans les musées se déroulaient toujours de la même manière ; au début, je ne voyais aucune proie intéressante et puis, tout à coup, surgissait de nulle part une silhouette à la tenue chamarrée ou à la coiffure étrange dont j’anticipais l’analogie avec un prochain tableau. Ensuite, ce n’était plus qu’une succession de rencontres merveilleuses qui s’offraient à mes yeux et que seul l’épuisement des batteries de mon appareil photographique, et non le mien, parvenait à interrompre.

Mon enthousiasme avait été tempéré par quelques déceptions comme cette jeune femme dont les boucles blondes allaient se fondre avec celles de la Dentellière de Vermeer. Hélas, elle traversa la salle sans même s’arrêter devant la célèbre peinture. Cette expérience me servit de leçon et je perdis l’habitude de pleurer la photo idéale que je n’avais pas réussi à faire. Le plus souvent, au contraire, je revenais le filet lourd de mes pêches miraculeuses.

Il arrivait parfois que la perspective d’une nouvelle correspondance m’entraînât à l’autre bout de la salle avant d’avoir eu le temps de noter l’auteur de la peinture photographiée, information pourtant indispensable si je parvenais un jour à trouver un éditeur. J’avais alors une solution de rechange en agrandissant le cliché où figurait son nom sur un petit rectangle blanc situé au-dessous du tableau. Quand il était masqué ou flou, il me restait encore la possibilité de retourner au musée pour le retrouver.

Cette négligence comportait un risque : Continuer la lecture de A LA RECHERCHE DU PEINTRE INCONNU

L’énigme de la Joconde enfin résolue !

L’INTERVIEW DU PROFESSEUR LORENZO DELL’ACQUA

 le JdC : Merci tout d’abord, Professeur Lorenzo, d’avoir choisi d’annoncer votre formidable découverte dans notre journal. Vous avez en effet résolu l’énigme de la célébrité de la Joconde qui hante tous les esprits depuis cinq siècles. Alors, Professeur, nous sommes impatients ! Racontez-nous cette prodigieuse aventure.

Professeur Lorenzo : Merci à vous de m’accueillir dans vos lignes car je sais que les places y sont chères. Cette découverte ne s’est pas faite toute seule. Mon équipe et moi-même avons arpenté trois fois par semaine pendant plus de dix ans la Grande Galerie du Louvre. Au départ, notre objectif était de découvrir quelle était la nature des propos échangés entre les personnages des tableaux et les spectateurs. C’est par hasard que nous avons fait cette formidable découverte. Comme vous le savez, la réputation de le Joconde semble usurpée à certains experts. En effet, cette œuvre ne peut rivaliser en qualité avec celles d’autres peintres antérieurs, comme Giotto et Piero de la Francesca, ou plus proches de nous comme Marcel Gotlib, l’auteur de Continuer la lecture de L’énigme de la Joconde enfin résolue !

LA PHOTO EST-ELLE UN ART ?

LA PHOTO EST-ELLE UN ART ?
par Lorenzo dell’Acqua

Dans ma série de personnages photographiés au musée, la première correspondance qui saute aux yeux est la similitude entre la tenue vestimentaire du spectateur et le dessin ou les couleurs de la peinture.

Cette analogie pose le même problème, fondamental à mes yeux de photographe, que le Baiser de Doisneau : la photographie est-elle un art ? J’ai répondu que non et je persiste à le penser malgré des avis contraires (heureusement). Tout art nait de rien : une page blanche, une toile vierge, une portée vide, un bloc de pierre informe, un projet architectural qui n’existe que dans la tête de son auteur, etc. La photo, elle, ne crée rien : elle ne fait que reproduire ou copier, même si elle l’améliore, une réalité existante. Elle peut la rendre plus belle et lui donner une signification mais elle ne l’a jamais inventée.

Autrement dit, pour que la photo soit un art, il faudrait Continuer la lecture de LA PHOTO EST-ELLE UN ART ?