Archives par mot-clé : Lorenzo dell’Acqua

Rendez-vous à cinq heures avec une question

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Mais pourquoi le roman ?
par Lorenzo dell’Acqua

Il y a quelque chose de faux dans la plus belle expression dont soit capable l’être humain, à savoir la littérature, poèmes ou romans ou autres. Faux, parce que jamais l’homme ne fonctionne de façon huilée, policée, cohérente, comme se doit de fonctionner un bon roman. L’homme fonctionne par « images » ou « impressions » successives, chacune en appelant une autre sans qu’il soit capable de dire comment et pourquoi il en est arrivé à la dernière, la seule qui compte pour lui, celle qu’il va assumer, adopter et à laquelle il va croire dur comme fer.

Mais comment en est-il arrivé à penser une chose pareille ? Lui-même ne se le demande jamais. Le roman est exactement l’inverse : il doit être cohérent et Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec une question

Rendez-vous à cinq heures avec Alain-Fournier

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Ma chère Yvonne

Lorenzo nous fait aujourd’hui le plaisir de partager une lettre qu’il a retrouvée avant-hier entre deux pages d’un vieux livre. Il s’agit d’une lettre écrite par d’Alain-Fournier à Yvonne de Galais, lettre de poilu,  lettre d’outre-tombe, lettre émouvante, lettre précieuse, jamais publiée. Cette lettre fait naitre deux questions essentielles :
Doit-on en conclure que la chère Yvonne a existé ?
— Doit-on en conclure que Les Corneilles du septième ciel avaient été éditées une première fois avant leur parution dans le Journal de Coutheillas.
Lisez et vous jugerez.

Ma chère Yvonne,

Excusez l’audace, chère illusion de ma jeunesse, qui m’a fait prendre la plume pour vous écrire ces quelques mots d’un adorateur désespéré. Pas la moindre nouvelle de vous depuis 15 ans ! Je me morfonds, seul dans la tombe par la force des choses et des bombes allemandes. Qu’à cela ne tienne, je suis tellement désireux de recevoir un jour de vos nouvelles ! Les miennes à Saint Agathe n’ont guère d’intérêt. Je voudrais tout de même vous Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec Alain-Fournier

Rendez-vous à cinq heures dans la maison

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Voici la critique du film « Dans la maison » par Lorenzo dell’Acqua

 

DANS LA MAISON
François Ozon, 2012

Curieux film aux deux visages, l’un positif, l’autre négatif, qui met en scène la réalité et la fiction, le bien et le mal, mêlés avec une habileté dépourvue d’incohérences et de facilités.

Fabrice Lucchini interprète un professeur de français désabusé et résigné. Ses élèves sont nuls et surtout, ce qui le désespère encore plus, ne manifestent aucune envie d’apprendre. Là, rien d’étonnant, cela correspond à l’impression que nous avons tous. Mais, dans sa nouvelle classe, il découvre un jeune garçon doué qui raconte bien et qui écrit bien, autrement dit Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures dans la maison

Les corneilles du septième ciel (51)

Chapitre 51

La deuxième demande émanant des lecteurs du JdC rejoignait l’injonction du Bienaimé Rédacteur en Chef du JdC de disposer de la liste complète des acteurs des Corneilles. Malgré les obstacles, nous sommes parvenus à contacter l’auteur et à obtenir de lui non pas un résumé de son roman ce qui représenterait un travail trop colossal mais un récapitulatif de ses protagonistes ce qui n’est déjà pas si mal.

Françoise est l’héroïne à l’origine de cette fiction. Née à Joigny-le-Pont, elle vécut une enfance difficile en compagnie d’un poilu de la guerre de 14 qui n’en finissait pas d’agoniser jour et nuit devant sa fenêtre. Les conséquences psychologiques de ce traumatisme quotidien furent guéries par le docteur Philippe Premier. Elle fera la connaissance de Ph., le célèbre écrivain, au Café de Flore et du photographe Lorenzo sur les quais puis accompagnera ce dernier dans le Marais Poitevin où elle sera témoin de son agression par Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (51)

Les corneilles du septième ciel (50)

Chapitre 50

Ne restait plus à Françoise et à Bruno qu’à démontrer l’existence du chantage supposé de Lorenzo sur le lauréat du Prix Goncourt. Ni l’une ni l’autre, pas plus d’ailleurs que l’auteur, n’avait la moindre idée pour y parvenir. Le hasard faisant bien les choses, ce fut le moment que choisirent les lecteurs du JdC pour poser deux questions à la rédaction. Cet intermède fit le bonheur de l’auteur des Corneilles Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (50)

Les corneilles du septième ciel (46, 47, 48 et49)

Chapitre 46

L’arrêt du Conseil d’Etat annulant les résultats du référendum fut à l’origine d’une situation inédite comme n’en avait encore jamais connue le JdC. En effet, son fondateur en 1912, monsieur Emile Zola, avait imposé que l’Assemblée des lecteurs ait 51 % des voix au Conseil de Gestion du journal. Cette mesure considérée comme démagogique par la plupart de ses directeurs successifs, allait remettre en cause son existence même. Le rejet par le Conseil d’Etat Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (46, 47, 48 et49)

Les corneilles du septième ciel (45, 45bis et 45ter)

Chapitre 45

Mais pourquoi interrompre déjà le vol des Corneilles ? Cette supplique de son éditeur n’attrista pas Lorenzo, elle l’anéantit. Avant même que Lariégeoise ait évoqué avec une intuition remarquable la similitude entre les Corneilles et Ulysse, Lorenzo pensait déjà que cette histoire pourtant imposée ne pouvait en aucun cas s’arrêter de sitôt. D’abord, l’expérience le passionnait et la vie de ses personnages ne faisait que commencer ; certains avaient à peine dépassé la trentaine alors qu’aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, on pouvait envisager de les faire durer jusqu’à quatre-vingts, voire quatre-vingt-dix ans. Et puis, sur un plan pratique, il s’agissait du meilleur anti-dépresseur possible.  Quand son éditeur lui demanda avec une grande délicatesse de mettre un terme à ses Corneilles, Lorenzo Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (45, 45bis et 45ter)

Les corneilles du septième ciel (44)

Chapitre 44

Une fois cette parenthèse refermée, l’auteur se retrouva dans la situation du début du chapitre précédent à laquelle il avait tout fait pour tenter d’échapper. Le boomerang lui revenait à la figure et il n’avait aucune idée sur la manière de s’en sortir avec élégance et crédibilité. La crédibilité, c’était son truc à lui, comme la fluidité était celui de Ph. De toute façon, il ne pouvait pas revenir en arrière. Philosophe, il se dit pour se rassurer qu’il ne devait pas être le premier auteur à se retrouver dans une telle impasse.

Rappelons la situation : Sophie C. est convaincue que les désirs de notoriété de son époux justifient un avis médical ce que Lorenzo dell’Acqua, un ami de confiance désintéressé, ne se prive pas de lui confirmer. Ce dernier, rancunier Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (44)

Les corneilles du septième ciel (43)

Chapitre 43

Malheureusement pour sa charmante épouse, Ph. était un perfectionniste que ses succès récents ne parvenaient pas à satisfaire. Le Prix Goncourt, la publication de ses œuvres dans la Pléiade, l’Académie Française, tout cela était bien beau mais ne lui suffisait pas. Ce qu’il voulait, lui, ce n’était ni plus ni moins que le Prix Nobel de Littérature. Lorenzo en fut informé par Sophie que cette nouvelle lubie de son désormais illustre mari inquiétait à juste titre.

Troublé lui aussi par son comportement, Lorenzo pensa que l’avis du docteur Philippe, une vieille connaissance de son amie Françoise, serait utile et discret. Ce dernier se dit fort intéressé par Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (43)