Les corneilles du septième ciel (51)

Chapitre 51

La deuxième demande émanant des lecteurs du JdC rejoignait l’injonction du Bienaimé Rédacteur en Chef du JdC de disposer de la liste complète des acteurs des Corneilles. Malgré les obstacles, nous sommes parvenus à contacter l’auteur et à obtenir de lui non pas un résumé de son roman ce qui représenterait un travail trop colossal mais un récapitulatif de ses protagonistes ce qui n’est déjà pas si mal.

Françoise est l’héroïne à l’origine de cette fiction. Née à Joigny-le-Pont, elle vécut une enfance difficile en compagnie d’un poilu de la guerre de 14 qui n’en finissait pas d’agoniser jour et nuit devant sa fenêtre. Les conséquences psychologiques de ce traumatisme quotidien furent guéries par le docteur Philippe Premier. Elle fera la connaissance de Ph., le célèbre écrivain, au Café de Flore et du photographe Lorenzo sur les quais puis accompagnera ce dernier dans le Marais Poitevin où elle sera témoin de son agression par un ragondin ou un criminel (l’enquête est toujours en cours).

Philippe Premier, psychiatre-psychanalyste extra-freudien à Poitiers, connut dans sa jeunesse un échec sentimental cuisant avec sa cousine Myriam, eut le mérite ou la chance de guérir Françoise et finira par épouser à plus de quarante ans Romane, la belle-sœur de son meilleur ami.

Annick, la meilleure amie de Françoise qui l’abandonnera dès le troisième chapitre, abandonnera, elle aussi, son fiancé Franck, souffrira d’un excès de poids tout au long du roman, rencontrera Pierre, un archéologue spécialiste des fouilles en tous genres, voisin de palier de Lorenzo.

Franck, un temps partenaire d’Annick Cottard après sa séparation, chercheur en physique cantique, spécialiste des cordes raides, refusera de quitter son bureau à Jussieu pendant six mois au départ de sa compagne. Actuellement toujours hospitalisé à Bicêtre.

Pierre Lepôvre, archéologue au CNRS, retraité mais toujours en activité comme professeur émérite, ne peut s’empêcher malgré son âge de continuer à fouiller tout ce qui se présente y compris Annick Cottard.

Le Père Ménard, oncle de Bernard, propriétaire d’une grange à Joigny-le-Pont, décédé au moment de la rédaction de ces lignes.

Bernard, l’idiot du village, rebaptisé par l’Amicale Woke du Poitou Bernard l’Innocent, ne se remit jamais du refus de Françoise de l’épouser, toujours en vie dans le pavillon des chroniques à l’Hôpital de Saint Jouin de Marnes.

Les parents de Ph., heureux gagnants lors d’un jeu radiophonique d’une demeure à Chants de Fées dans le bas de l’Aisne. Grace à leurs économies, firent reconstruire les murs, le donjon, le pont-levis et les douves de leur propriété sous laquelle fut découvert un gisement de pétrole au chapitre 43. Léguèrent l’ensemble à Ph.

Ph., ancien ingénieur scientifique, reconverti dans la littérature, Prix Goncourt, Membre de l’Académie Française, candidat malheureux (pour le moment) au Prix Nobel de Littérature, Rédacteur en Chef-Bienaimé du JdC, a sa table réservée à l’année au Cyrano, une cour d’admirateurs et d’admiratrices indéfectible, fait preuve d’une grande bienveillance et d’une encore plus grande patience envers ses amis, soupçonné par l’un d’entre eux, l’inspecteur Bruno Body, de tentative d’assassinat sur le respectable Lorenzo. Cet érudit au passé trop riche pour en faire le résumé, décide à un âge avancé de tout laisser tomber pour se consacrer à l’écriture, dirigera le premier grand quotidien en ligne, sera l’auteur d’innombrables textes et ne récoltera la Gloire qu’à un âge trop tardif selon lui. Survivra dans ses premières années de vaches maigres grâce à son patrimoine immobilier et à la fortune de son épouse. Les avis sont partagés sur l’identité de l’individu qui a servi de modèle au personnage.

Sophie, épouse du précédent, née Sophie de La Tour du Pain Béni, héritière des Filatures en tous genres de Roubaix, transformera la modeste propriété de son époux en chambre d’hôtes acceptant les ressortissants d’Extrême Orient. Fera preuve envers son héros de mari d’une grande indulgence et d’une encore plus grande bienveillance. Sera canonisée pour ces raisons en 2058.

Didier Blonde, écrivain de café comme Ph. à qui il ressemble en plus jeune, a reçu le prix Goncourt de l’essai pour Leilah Mahi.

Leila Mahi, de Didier Blonde, a reçu le prix Goncourt de l’essai. Ressemble à Myriam en plus âgée.

Ne pas confondre le Père Minette, vieux paysan obèse et alcoolique de Chants de Fées, avec son fils, Edouard Minette, fondateur d’une enseigne de vente de bétail en ligne, et Minette, la chatte de ma belle-mère complètement débile (la chatte, pas ma belle-mère).

Chantal Milena Bella Davidovich, dite Lariègeoise, cantatrice internationale d’origine roumaine, fréquente entre deux spectacles la terrasse ensoleillée du Cyrano où elle avait fait connaissance de Ph. pendant sa jeunesse étudiante …

… qu’il ne faut pas confondre avec Lariégeoise, amie d’enfance de Ph. et d’Edouard Minette à Chants de Fées, 1 m 60, directrice adjointe du JdC, handicapée par sa taille et un urticaire retardé à la pression des touches du clavier de son ordinateur qui l’empêchera de terminer sa grande étude anthropologique intitulée « Tristes trop petites ». Maire de Chants de Fée au moment de la découverte d’une nappe pétrolière sous la demeure de Ph. avec lequel elle entretient des relations parfois conflictuelles.

Mademoiselle Chiroubles, pédopsychiatre, Directrice Générale des Congrégations Religieuses de Nouvelle Aquitaine, fera un retour tonitruant au chapitre 98 à un âge qui lui permettait encore d’exprimer tout son potentiel érotique.

Myriam, l’adorable petite cousine du docteur Philippe, intelligente, cultivée et pleine de charme, n’a toujours pas trouvé preneur au chapitre 50 et au grand étonnement des lecteurs.

Bruno Body, inspecteur divisionnaire assermenté à la PJ, ami de plus de cinquante ans de l’écrivain qu’il soupçonne de tentative d’assassinat sur Lorenzo. Aux lecteurs distraits, et Dieu sait si à leur âge ils sont légion, nous rappellerons que Bruno n’est autre que le scout dont le totem était Bob dit l’Ane du temps de ses vacances charentaises avec Lama de long, alias Ph. Il fut ensuite, au début des années soixante, l’auteur de la célèbre équation dite de B. B. qui continue de régir nos passages aux péages des autoroutes de France, de Navarre et d’Europe. Il fut aussi un génie du travestissement à qui on doit celui, inégalé, de l’inspecteur Clouzot, un must.

Lorenzo dell’Acqua, éminent médecin retraité et photographe international, est un ami de fraîche date de Ph. D’après la description que ce dernier en fait dans son célèbre roman Blind Dinner, Lorenzo serait un être jaloux, envieux, mesquin, arriviste, rancunier, faux, menteur, tricheur, lâche et malhonnête. Il est soupçonné par Bruno, dont on ne peut mettre en doute l’objectivité, de chantage sur la personne de Ph. L’enquête est toujours en cours.

Jim, abonné à vie au JdC et bénéficiant d’un abattement dont il n’acceptera jamais de révéler le montant, se ferait découper en fines tranches pour son ami Ph. avec lequel il fit les 400 coups aux toilettes gratuites du Jardin du Luxembourg dans les années cinquante. Déteste les oiseaux et surtout les corneilles.

Zéro Lamy est l’auteur d’une saga africaine digne de la Recherche par son intérêt et sa longueur.

Au chapitre 50, force est d’admettre qu’on ne sait toujours pas grand-chose de Paddy Papris et d’Edgar Kiné, deux compagnons de Ph. dont les trajectoires dans les bas-fonds de Marseille restent assez obscures

Madame Marcelle Proust, infirmière au CHU de Poitiers, que Lorenzo appelait Madeleine pendant son délire

Pierre, professeur de lettres à la Faculté de Poitiers, rencontre Françoise dans le Marais Poitevin, l’épousera, sera heureux et aura de nombreux enfants.

Marie-Madeleine, sans rapport avec la petite de Ph, était déjà l’égérie de Lorenzo avant son délire ; il allait lui rendre visite tous les dimanches matin au sous-sol du Louvre

Derrière Louis-Charles se cache René-Jean, lui-aussi ami de plus de cinquante ans de Ph., jamais remis du plasticage de son château de sable sur la plage de Saint Brévin les Pins en 1955 dont l’auteur n’aurait été autre que Ph. d’après les enquêteurs de l’époque. L’affaire avait été classée sans suite pour des raisons diplomatiques.

Le Ragondin des Andes, héros malheureux du deuxième tome du roman, finira ses jours au zoo de La Palmyre où il retrouvera le lama dont la maman de Ph. utilisait la laine pour que son rejeton ne meure pas de froid à Chants de Fées.

Fabienne Pascaud, qu’on ne présente plus, sosie de Lariégeoise ce qui fera les affaires de l’auteur à court d’idées.

Ivanhoé, Meaulnes, Sautet, Woody Allen, Jacques Lacan, Roland Barthes, François Truffaut et Michel Houellebecq ne sont que des personnages secondaires des Corneilles dont il n’a pas semblé utile à son auteur de détailler la biographie sans grand intérêt.

Chants de Fées : village du bas de l’Aisne sinistré et retourné à l’état sauvage avant que la découverte d’un gisement de pétrole sous le château de Ph. ne transforme sa lente descente aux enfers en une réincarnation inespérée. Bien que propriétaire de ladite demeure, Ph. ne fut pour rien dans ce miracle.

Joigny-le-Pont : village du Haut Poitou sinistré et retourné à l’état sauvage avant que la découverte d’un gisement de pétrole sous la grange du Père Ménard ne transforme sa lente descente aux enfers en une réincarnation inespérée. Bien qu’amie de son neveu, Françoise ne fut pour rien dans ce miracle.

Saint Brévin les Pins : station balnéaire du nord de la Vendée sinistrée et retournée à l’état sauvage avant que la découverte d’un gisement de pétrole à Tharon-Plage,  situé à moins de 10 km à vol de corneilles, ne transforme sa lente descente aux enfers en une réincarnation inespérée. Bien qu’y ayant passé ses vacances pendant toute son enfance, Ph. ne fut pour rien dans ce miracle, René-Jean non plus.

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