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Comme vous l’avez compris, je l’espère, les textes en gras sont l’incipit et l’excipit d’ À la recherche du temps perdu, et ce qui est entre les deux est de Lorenzo.
A la recherche du sommeil perdu
Longtemps, je me suis couché de bonne heure,
mais, à la grande désolation de ma mère, je ne m’endormais jamais avant que ne s’inscrive sur la montre gousset en or massif de cinquante carats de chez Gaeger-le-Coultre, offerte pour l’anniversaire de mes dix ans par mon oncle Philippe, le chiffre fatidique « minuit » annonçant le passage tant redouté à un jour suivant et différent. Ma mère, que le petit personnel avait surnommée affectueusement Lariégeoise, convaincue que mes difficultés d’endormissement nuisaient à mes performances scolaires au Lycée Condorcet où j’étais entré en sautant une classe grâce à ce que certains Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec l’Entre-deux selon Lorenzo
le lecteur de Hamlet dans le temps de la lecture, au moment où il lisait Hamlet. Shakespeare, c’est moi quand je lis Hamlet. Eh bien je trouve que cette boutade, superbe, s’applique admirablement à Proust. Proust, c’est moi lorsque je lis À l’ombre des jeunes filles en fleurs. C’est en cela qu’on pourrait dire que quand on lit Proust, on l’écrit, on a le sentiment de l’écriture, on participe, en somme, et au monde de Proust et à sa mise en œuvre. On rentre dans l’univers par les portes laissées ouvertes par lui. »