Proust au Ritz

Marcel Proust était un habitué de l’hôtel Ritz. Il y venait souvent y diner seul.

Il y occupait également un appartement dans lequel il donnait des réceptions, des concerts, des auditions musicales et des diners.

Quand il recevait à diner, il arrivait souvent qu’il prenne son propre repas avant l’arrivée de ses invités. C’était dans le but de se rendre plus disponible pour converser avec ses amis.

La journée, il passait des heures dans le grand hall. Il se plaçait toujours au même endroit , dans un fauteuil qu’il avait choisi pour être à l’abri des courants d’air et profiter de la vue sur les allers et venues des clients et des visiteurs.

Tous les garçons qui le servaient ou qui lui apportait ses repas chez lui rue Hamelin, le connaissaient bien. Proust aimait particulièrement un maitre d’hôtel du nom de Dabescat.

Un soir, Proust demanda à Dabescat « Avez-vous deux ou trois francs à me prêter ? » Dabescat lui répondit « Mais certainement , Monsieur, voici. » Alors, Proust : « Eh bien, gardez-les. Je voulais vous donner un pourboire. »

Ces anecdotes et précisions ont été tirées du recueil de notes et de textes que Roland Barthes a écrit sur Marcel Proust, publié aux Éditions du Seuil sous le titre « Marcel Proust – mélanges. »
Si j’osais, j’ajouterais bien une autre histoire de pourboire dont je ne sais pas si on peut l’attribuer au petit Marcel. Allez, j’ose. La voici :

Un fêtard en habit sort du Ritz à eux heures du matin. Au moment de monter dans le fiacre qui va le ramener chez lui, il glisse quelque chose dans la main du chasseur qui lui tient la portière ouverte en lui disant : « Tenez mon brave, vous pourrez boire un café à ma santé ! » Le chasseur remercie en soulevant sa casquette et, tandis que le fiacre s’éloigne, il ouvre la main qui a reçu l’obole et s’exclame : « Ah, la vache ! y m’a r’filé un sucre ! »

 

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