Archives mensuelles : août 2014

A la Bastille… ( Critique aisée 31)

A la Bastille, on ne l’aime pas l’grand Opéra

De la terrasse du café Le Bastille où je viens de m’installer, on peut voir les premiers numéros de la rue de la Roquette, l’entrée de la rue du Faubourg Saint Antoine, le socle de la colonne de Juillet, la bouche du métro et le kiosque à journaux. Si on enlevait la couleur et les deux ou trois filles qui passent en minijupe, ça pourrait être le décor d’un film de Marcel Carné. On y verrait Jules Berry en chapeau mou discuter avec Bernard Blier en casquette devant la bouche de métro en fumant une Gauloise.
Mais, aujourd’hui, de la terrasse du café Bastille, on voit aussi l’escalier monumental de l’Opéra.
Construit à la demande de François Mitterrand, inauguré en 1989, cet énorme machin gris m’a toujours fait penser à un gigantesque Monoprix ou, mieux, à une énorme Beryezka qui aurait été dessinée en 1957 par un architecte soviétique.
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L’escalier monumental que, de ma table, je ne vois que de profil, n’est certainement pas le pire de ce monument de pesanteur. Le pire, on pourrait le chercher dans ce triste arrondi qui fait face à la place, ignoble cylindre grisâtre aux molles proportions, ou peut-être dans Continuer la lecture de A la Bastille… ( Critique aisée 31)

La guerre civile

Mars 44 avant JC.     César vient d’être assassiné.    Antoine, ami de César, est seul dans le théâtre de Pompée. Il contemple le corps de César et annonce la guerre civile.
…La malédiction va fondre sur la tête des hommes ; les fureurs intestines, la terrible guerre civile vont envahir toutes les parties de l’Italie. Le sang, la destruction seront des choses si communes, et les objets effroyables deviendront si familiers, que les mères ne feront plus que sourire à la vue de leurs enfants déchirés des mains de la guerre. Toute pitié sera étouffée par l’habitude des actions atroces ; et conduisant avec elle Até, sortie brûlante de l’enfer, l’ombre de César promènera sa vengeance, criant d’une voix puissante dans l’intérieur de nos frontières : Carnage ! Et alors seront lâchés les chiens de la guerre, jusqu’à ce qu’enfin l’odeur de cette action exécrable s’élève au-dessus de la terre avec les exhalaisons des cadavres pourris, gémissant après la sépulture.
Shakespeare (Jules César)

Il y a cent ans, le caporal Coutheillas…(1)

Marcelin       A la suite de l’assassinat de l’héritier du trône austro-hongrois le 28 juin 1914 à Sarajevo, l’Autriche-Hongrie lance à la Serbie un ultimatum inspiré par l’Allemagne. Il est rédigé de telle sorte qu’il soit impossible à la Serbie de le respecter. L’imbrication des alliances est alors telle que, de façon quasi automatique, la catastrophe se met en place.  La Russie déclare la mobilisation contre l’Autriche-Hongrie puis contre l’Allemagne. Le 1er août, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le même jour, la France décrète la mobilisation générale. Le lendemain, l’Allemagne envahit le Luxembourg puis la Belgique…le spectacle commence! Ce qui devait n’être qu’une punition de la Serbie par l’Autriche-Hongrie se transforme en quelques jours en guerre mondiale, la première guerre mondiale.

Le 5 août 1914, le caporal Coutheillas (Marcelin, mais il signe Marcel) est convoqué à Dreux pour rejoindre le 29ème Régiment Territorial. A partir de ce moment, il tient son journal qu’il envoie régulièrement à Continuer la lecture de Il y a cent ans, le caporal Coutheillas…(1)