Archives de catégorie : Textes

Que faut-il penser d’Histoire de Dashiell Stiller ? (7)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?


Des écrivains vous répondent…

July 20 2010, 815 5th avenue, Manhattan, NYC

La première fois que j’ai rencontré Dashiell Stiller, c’était en 1952, à Brooklyn. J’avais alors 17 ans et lui ne devait pas être loin de la quarantaine. Il se trouve que mon ami Spats Levinski devait installer l’air conditionné chez Stiller mais qu’il devait le même jour aller à Columbus pour jouer du banjo dans la bar-mitzvah du fils du neveu de sa grand-tante, Shoshana. Comme la prestation d’artiste payait 2 dollars 50 de plus que celle de plombier, Spats m’avait demandé de le remplacer chez Stiller. Levinski et moi nous avions le même âge et je l’admirais beaucoup pour tout un tas de raisons. La première c’était qu’il affirmait coucher une fois par semaine, le mardi, avec Madame Jakubowski, la femme du boucher de Franklin street. Mais la raison la plus motivante, c’est qu’il faisait de la boxe française et qu’il savait comment vous envoyer de ces coups de savates inoubliables dans les parties sensibles. Je ne pouvais donc rien lui refuser. C’est pourquoi, en cette très chaude matinée de juillet de 1952, vers les 9 heures, je sonnais à la porte de l’appartement 2C du 250 Furman Street. Stiller m’accueillit très aimablement mais sortit aussitôt Continuer la lecture de Que faut-il penser d’Histoire de Dashiell Stiller ? (7)

HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 8

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 8 : Georges Cambremer

Georges est l’ami d’enfance d’Antoine et de sa future femme, Isabelle. Sur la photo, c’est le beau jeune homme au costume bleu. Les vacances communes de leur enfance, les années d’études passées ensemble à Paris, vont forger entre eux une très forte amitié. Mobilisé tous les deux en 1939, ils ne se reverront jamais. Antoine mourra en Allemagne tandis que Georges entrera tout d’abord au gouvernement de Vichy puis dans la Résistance. C’est du moins ce qu’il raconte au journal Combat venu l’interviewer :

(…)

Combat : On a dit dans certains milieux qu’au sein des gouvernements successifs de Vichy, votre rôle a été bien plus important que ce que vous avez bien voulu déclarer à la commission d’enquête en 1946. Les mêmes racontent que vous avez participé activement à la rédaction des décrets d’application des lois antisémites et même à l’organisation de leur mise en œuvre, en particulier aux côtés de René Bousquet. Ce serait même là la raison de votre nomination à l’ordre de la Francisque.

Georges Cambremer : J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de tordre leur cou à ces ignobles rumeurs qui sont propagées par mes ennemis politiques. La Commission d’enquête a entendu mes explications après avoir mené des investigations indépendantes. Si elle n’a pas encore rendu ses conclusions, ce n’est qu’une question de temps, peut-être quelques semaines. Je suis tout à fait serein quant à Continuer la lecture de HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 8

Le voyage à Reims

Première diffusion : 28 octobre 2014……………………………..temps de lecture : 6 minutes

Je traine seul dans Reims où je n’ai rien à faire avant midi et demi. Il est seulement onze heures. Le soleil commence à chauffer fort et j’irais bien m’asseoir à l’ombre quelque part. Ce ne sont pas les terrasses qui manquent sur la place d’Erlon, mais j’ai assez bu de cafés pour ce matin. Un peu plus loin, calme et fraiche, la cathédrale me tend les bras. La place est presque vide. J’entre.

J’ai déjà visité plusieurs fois cette belle et grande église, point de passage obligé de l’histoire de France. Aussi, aujourd’hui, je vais directement m’asseoir dans la nef principale, comme un habitué. La lumière est belle. Il fait bon. J’essaie de me concentrer sur une improbable méditation ou une vague prière parce que, récemment, il a fait plutôt mauvais temps pour notre entourage. Dans la grande nef, assis au bord de l’allée centrale, je suis là, à essayer de penser à des gens qui n’y sont plus. Au bout de quelques minutes, je réalise que mes pensées sont parties dans tous les sens et je me surprends à regarder le plafond ou les rares touristes qui me dépassent pour remonter vers l’autel.

Au beau milieu de l’allée, à un mètre de moi, une dalle est différente des autres. Elle ne se distingue que parce qu’on y a gravé très sobrement « Ici Saint Rémi a baptisé Clovis roi des Francs ». Compte tenu de l’ampleur de l’évènement, qui allait ouvrir le royaume de France à la religion catholique, je trouve l’inscription bien modeste. Pourtant, je remarque qu’instinctivement, lorsqu’ils déchiffrent l’avertissement, les visiteurs font un écart respectueux pour éviter de le piétiner. J’ai envie de leur dire: « Vous savez, il n’y a personne là-dessous. Vous pouvez marcher dessus ».

En cette fin de Juillet 2014, le visiteur moyen de la cathédrale de Reims a soixante ans. Il porte un short, un bermuda ou, si son sexe le lui permet, un pantalon corsaire ou une jupe courte ; il arbore volontiers une chemise à carreaux à manches courtes ou un polo du genre Lacoste mou. Et les chaussures ? Ah! Les chaussures! Birkenstocks, Adidas  multicolores à coussin d’air, Méphistos aérées, Tongs arc en ciel, tout est là, tout ce qui fait le charme du touriste en ville. Ce même visiteur moyen est souvent accompagné d’un sac ou assimilé : sac à dos du sportif, pochette en bandoulière du citadin ou banane de l’homme élégant.

J’en suis là de mes observations d’entomologiste charitable lorsqu’un groupe d’une douzaine de personnes passe devant moi en remontant l’allée. Ce petit groupe rassemble toutes les caractéristiques et tous les accessoires que je viens d’énumérer. Je me demande soudain où sont passées les groupes de jeunes filles suédoises ou californiennes d’autrefois ? Probablement au même endroit que les neiges d’antan.

Rafraichi, reposé et un peu triste, je me lève pour sortir. Je passe devant les panneaux touristiques qui expliquent l’histoire de la cathédrale. Ils me confirment que la charpente en bois de la cathédrale, détruite pendant la première guerre mondiale, a été entièrement reconstruite en éléments de béton armé, ceci à la demande et aux frais de M. Rockefeller.

Au moment où j’atteins la sortie latérale, un chant très doux s’élève derrière moi. Tout de suite, je pense aux haut-parleurs accrochés aux piliers un peu partout dans la cathédrale car il est maintenant d’usage de diffuser de la musique en continu dans certaines églises comme on le fait dans certains ascenseurs. Mais, non ! Ce cantique ne peut provenir que de la nef que la rangée de colonnes et de piliers me cache. Je fais demi-tour et je me dirige vers l’autel par le bas-côté. Lorsque j’arrive au transept, c’est la fin du cantique. Devant moi, ma douzaine de touristes bariolés est sagement rangée, debout entre le chœur et la nef. Face aux rangées de chaises, six femmes. Derrière elles, intercalés, un degré plus haut, six hommes. Tous tiennent une feuille de papier à la main. Ils ont posé leurs sacs à dos, pochettes à bandoulière et bananes sur quelques chaises de la première rangée. Ils fixent un treizième larron qui leur fait face. Celui-là porte un pantalon long beige clair, un polo bleu ciel impeccable et des mocassins de cuir Bordeaux. C’est sûrement leur chef. Effectivement, il fait un vaste geste des deux bras et un nouveau chant commence.

Presque sur la pointe des pieds, avec des gestes d’une lenteur appuyée, des visiteurs s’insinuent entre les rangées de chaises et s’asseyent avec précaution. D’autres s’immobilisent, debout, là où le chant les a surpris. J’ai choisi la chaise la plus à gauche dans la première rangée. De cette manière, je peux voir aussi bien les visages des chanteurs que celui du chef de chœur ou ceux des spectateurs.

Ces dames, pas encore tout à fait vieilles, petites, boulottes, mal habillées, elles qui tout à l’heure, dans l’allée centrale, semblaient avoir perdu toute grâce,  ces femmes ont des voix d’enfants. Ces hommes qui les accompagnent  leur ressemblent. Leurs voix sont à peine plus graves, mais plus rondes. Ils ferment les yeux pour ne pas se perdre dans le canon, ils dodelinent de la tête pour sentir le rythme, ils arrondissent la bouche pour prolonger le son. Le chef de chœur les accompagne plus qu’il ne les conduit. L’amplitude et la lenteur des mouvements de ses bras, les balancements de son buste, l’immobilité du bas de son corps donnent l’impression qu’il conduit sa chorale planté au fond de l’océan par dix mètres de profondeur. Lui ne chante pas, mais il articule soigneusement et silencieusement chaque parole du cantique. De temps en temps, il sourit largement. Il est heureux.

Je ne suis pas musicien. Je ne sais pas décrire une musique, une mélodie, ou une petite phrase dans une sonate. Mais je sais ressentir que l’émotion est palpable. Elle a saisi toute la cathédrale.

Un cantique s’achève ; un instant de silence, troublé par quelques bruits de chaises qui s’agitent ; une porte lointaine claque ; un léger murmure parmi les choristes ; une note, une seule pour donner le ton ; encore un silence et un nouveau cantique commence. Ce sera le dernier.

Il monte, d’abord doucement, lentement, sans rythme, puis il s’élève un peu sur quelques courtes mesures. La musique devient légère, bondissante comme une danse campagnarde. Mais, derrière la danse, monte à nouveau le thème du début qui enfle et résonne à travers la cathédrale. Les voix des hommes et des femmes, puissantes, ne se distinguent plus. Enfin, elles se séparent pour un canon majestueux qui reprend sans cesse le mot Amen, de plus en plus doucement, de plus en plus lentement, pour finir sur une seule note prolongée qui se noie dans l’écho.

Chorale

Silence…on hésite à applaudir. Quelques-uns osent, timidement. Le chef se retourne, salue brièvement de la tête. Il prononce un seul mot dont on entend juste la fin : -…sssiii. Les choristes ont repris leurs sacs à dos, pochettes à bandoulière et bananes. Leur petit groupe descend l’allée centrale et disparait dans l’ombre du sas de l’entrée principale.

Une fois dehors, un autre que moi sourira à son tour devant leurs sacs à dos, leurs pochettes et leurs bananes et les prendra pour un groupe de touristes ordinaires.

Les corneilles du septième ciel (35)

Chapitre 35

       Le procès débuta au début de l’année suivante. Lorenzo était toujours hospitalisé et son délire persistait malgré les efforts de Philippe I à qui il avait été confié par le service de neurologie du CHU de Poitiers. Françoise se réjouissait de ne plus être confrontée tous les matins à son ami photographe qui ne la reconnaissait plus. Malgré la situation dramatique, elle se réjouissait de voir réunis ses trois soupirants que rien ne prédisposait à se retrouver à la barre d’un procès fort médiatisé : l’écrivain du cinquième arrondissement que des organisations woke scandalisées par son crime ne désespéraient pas de voir déchu de son Prix Goncourt, le photographe Lorenzo qu’elle appelait en secret le bavard et son psychanalyste intéressé qui l’avait débarrassée de son attirance pour les femmes. Myriam, la petite cousine de ce dernier, faisait aussi partie de la réunion de famille pour avoir recueilli le photographe blessé après son agression. Ne manquait au rendez-vous que son amie Annick dont la lune de miel avec son archéologue dans les jardins de Babylone n’en finissait pas.

Malgré les convictions de l’inspecteur Bruno Body, le suspect ne pouvait pas être qualifié d’assassin puisqu’il Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (35)

Couleur café 36 Le Capoulade

Couleur café n° 36:

Le Capoulade

Voici une photographie de la terrasse du Capoulade au début des années 50. Le Capoulade était l’un des grands cafés du Quartier Latin. Situé au bas de la rue Soufflot à l’angle du Boulevard Saint-Michel, au soleil du matin au soir, il était préféré à celui d’en face, le Maheux, qui demeurait à l’ombre la plus grande partie de la journée.

Sur cette photo prise par un beau jour ordinaire de printemps, on remarquera la sérénité et l’insouciance de ces étudiants qui, pour les garçons, portent tous (sauf un zazou en col roulé au premier plan) costume et cravate et, pour les filles, chemisier léger et jupe plissée. On se souviendra aussi que la guerre avait commencé alors qu’ils atteignaient Continuer la lecture de Couleur café 36 Le Capoulade

Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (6)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?

Des écrivains vous répondent…

27 juin 2023 (probablement). Quelque part, mais où… ?

C’était en novembre, peut-être à Paris, peut-être ailleurs… Vichy, Vienne, Valparaiso… je ne sais plus. Comme tous les jours à cette saison imprécise, il y avait du brouillard, partout du brouillard, du brouillard dans la rue, du brouillard dans l’escalier, du brouillard dans ma tête. Je l’ai cherchée longtemps dans la bibliothèque de mon père, cette Histoire de Dashiell Stiller dont je crois me souvenir qu’il m’avait dit le plus grand bien. Mais était-ce mon père ? Était-ce bien mon père qui m’avait dit cela ou bien était-ce ce marchand de cravates de la rue des boutiques occultes ? Ou bien encore cet ami de jeunesse perdue, Francis ? Francis… que j’aurais pu connaitre, mais qui est mort avant… enfin, je crois…

Je ne sais pas, je ne sais plus…

De toute façon, je ne l’ai pas trouvé, le bouquin ! Alors arrêtez de m’emmerder avec cette Histoire de Dashiell Stiller ! Compris ?

Patrick Medrano, amnésique

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HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 7

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 7 : Samuel Goldenberg

Samuel Goldenberg, dit Sammy de Pantin, est un membre important et efficace de la bande du Suédois. Ses spécialités sont le racket et le proxénétisme. Lorsque de la défaite de la France en juin 1940, il ne tarde pas à saisir les opportunités qu’offre l’occupation de Paris par une armée victorieuse qui rêve de Paris depuis toujours. Avec Casquette et Simone, Sammy monte donc une maison de passe qui devient vite l’endroit de Paris où l’on rencontre tous les soirs les officiers de la Wermacht et de la Gestapo et les hauts fonctionnaires du gouvernement de Vichy quand ils passent à Paris. Mais un matin, Sammy est arrêté chez lui comme juif polonais et, malgré ses faux papiers et ses relations allemandes, il est emmené dans un train à bestiau vers l’est. C’était le matin du 17 juillet 1942, premier jour de la rafle du Vel d’Hiv. Sammy tient son journal dont voici un extrait :

(…)

Samedi 1er décembre

Je reprends mon journal après 3 semaines sans rien écrire. Parce qu’il s’est passé des choses : ils l’ont commencée leur tuerie. On s’en doutait mais on voulait pas le croire. Maintenant des tas de gens sont morts, des centaines, peut-être des milliers. Avec Claude on se disait c’est pas possible, c’est des salauds, des ordures, mais quand même, ils vont pas faire ça. Eh ben, ils l’ont fait. Et ils continuent. Claude m’a dit « Faudra témoigner, tu promets ? ». Je lui ai promis à Claude, et quand on fait Continuer la lecture de HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 7

Marcel et Sacha

temps de lecture : 2 minutes 

Marcel est né en 1871 et Proust est mort en 1922.
De son côté, Sacha est né en 1885 et Guitry est mort en 1957.

Si vous prenez votre calculette, parce que le calcul mental, ce n’est pas votre truc, vous constaterez que :

  • Marcel avait 14 ans à la naissance de Sacha
  • Sacha avait 27 ans quand parurent dans Le Figaro les premiers chapitres de Du côté de chez Swann
  • Sacha avait 34 ans quand Marcel a attrapé le Goncourt avec les Jeunes filles en fleurs.
  • Et 37 quand il en est mort.

Vous savez certainement que Sacha était le fils de Lucien, lui-même considéré comme le plus grand acteur de son époque, égal masculin de Sarah Bernhardt, qui fut l’une de ses nombreuses maîtresses ( on l’appelait Divan le Terrible).
Par son père, Sacha rencontra très jeune tout ce qui comptait dans le monde parisien des arts de cette époque, monde que fréquenta également beaucoup le petit Marcel.
Vous savez, bien sûr, qu’entre 1902, date de son premier opéra-bouffe, et 1922, année de la mort de Proust, Sacha écrivit et fit jouer ou joua lui-même plus de trente pièces de théâtre.

Pendant des années, ces deux hommes vécurent au même moment dans la même ville. Ils consacrèrent tous deux Continuer la lecture de Marcel et Sacha

Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (5)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?


Des écrivains vous répondent…

June 25th, 1955, Earl’s Hangout, 1245 Wilshire Blvd, Los Angeles, Ca.

Quand la fille est entrée dans le hall, tout d’abord, je n’y ai pas cru. Son bikini albâtre bronzé avait dû être taillé par un miniaturiste dans trois timbres-postes. Les jambes fuselées qui en sortaient étaient plus longues qu’un film suédois non sous-titré. Quant à ce qu’on pouvait voir de son corps entre le haut du slip de bikini et la naissance de son cou, je préfère ne pas commencer à en parler de peur de ne pouvoir en achever sereinement la description. Quant à ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, je les ai à peine vus tant j’étais concentré sur la partie indescriptible mentionnée plus haut. Mais ce n’est pas à l’existence réelle de cette apparition que je ne croyais pas. Des filles comme ça, à Venice Beach ou à Malibu, il y en a à la pelle. D’accord, dans le lobby du Berverly Hills Hôtel, où je devais rencontrer un ponte de la MGM pour une banale histoire de cocufiage, le port du bikini minimaliste, c’est plutôt rare, encore que, dans la Cité des Anges, rien Continuer la lecture de Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (5)

N’importe quoi ! (4) : Le cheveu pensif

Temps de lecture : 1 minute

Depuis ce marin, j’ai le cheveu pensif.
Je porte le nez bas et le santon grave. C’est l’étang qui veut ça, sans route. Pourtant, toute allure, je m’étais rossé les genoux, trois cimaises chacun, rasé les talons et chantourné les pouces pendant dix brisures au moins. Mais, en descendant l’écailler, je me sentais tout coupé, tout triangulaire. Quand je suis sorti dans la brouette, c’était mur. J’avais la moufle flasque et le cadran de travers. Je ne remugle pas pourquoi, mais d’un seul trou d’un seul, j’ai nettoyé un sapin. Il était plus gland que moi, mais tambour ! Je lui ai tondu ce que j’avais sur le râteau. Il n’a pas dû skier, car il a remballé sans plus rafistoler. Ça m’a fait un chien flou, vous ne couvez pas bavoir. Mais quand même, depuis, j’ai le cheveu pensif. Je dois être amérique à quelque chauve. C’est chat, je suis amérique à quelque chauve, et ça me donne le cheveu pensif.
Il va peignoir que je tasse ascension. 

Jean de Faille