HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 8

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Extrait du chapitre 8 : Georges Cambremer

Georges est l’ami d’enfance d’Antoine et de sa future femme, Isabelle. Sur la photo, c’est le beau jeune homme au costume bleu. Les vacances communes de leur enfance, les années d’études passées ensemble à Paris, vont forger entre eux une très forte amitié. Mobilisé tous les deux en 1939, ils ne se reverront jamais. Antoine mourra en Allemagne tandis que Georges entrera tout d’abord au gouvernement de Vichy puis dans la Résistance. C’est du moins ce qu’il raconte au journal Combat venu l’interviewer :

(…)

Combat : On a dit dans certains milieux qu’au sein des gouvernements successifs de Vichy, votre rôle a été bien plus important que ce que vous avez bien voulu déclarer à la commission d’enquête en 1946. Les mêmes racontent que vous avez participé activement à la rédaction des décrets d’application des lois antisémites et même à l’organisation de leur mise en œuvre, en particulier aux côtés de René Bousquet. Ce serait même là la raison de votre nomination à l’ordre de la Francisque.

Georges Cambremer : J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de tordre leur cou à ces ignobles rumeurs qui sont propagées par mes ennemis politiques. La Commission d’enquête a entendu mes explications après avoir mené des investigations indépendantes. Si elle n’a pas encore rendu ses conclusions, ce n’est qu’une question de temps, peut-être quelques semaines. Je suis tout à fait serein quant à la teneur du rapport qu’elle produira très bientôt. Je n’ai rien à me reprocher et je fais toute confiance à la justice.
Cependant, je comprends fort bien que mes différentes fonctions à Vichy et la décoration qui m’a été décernée par Laval puissent faire naître des doutes à mon propos chez des gens de bonne foi. C’est à ces personnes que je veux m’adresser à travers cet interview. Il faut qu’ils comprennent que l’apparence que j’ai pu donner d’une loyauté sans faille envers Pétain, c’était justement ce que mes activités de renseignement exigeaient. C’est bien grâce à ce double-jeu, à cette apparence de collaboration avec le régime de Vichy que j’ai pu rendre, j’en suis persuadé, de grands services à la France Libre.

Combat : Nos lecteurs jugeront.

G.C. : Vos lecteurs pourront juger, certes. Mais la Commission d’enquête, elle, elle l’a déjà fait.

Combat : Comment cela ? Son rapport n’a pas encore été déposé. Auriez-vous des informations sur ses conclusions ?

G.C. : Pas exactement, non.  Vous savez que la Commission enquête et délibère dans le plus grand secret. Mais je ne peux m’empêcher de penser que, si j’ai été nommé Ministre deux fois de suite par Monsieur Queuille, c’est bien que, pour lui, mon cas est parfaitement clair. Pouvez-vous imaginer qu’un homme politique de cette expérience, qui, en tant que sénateur a refusé les pleins pouvoirs à Pétain, qui a rejoint le Général De Gaulle à Londres, qui a œuvré pour la Résistance, qu’un homme comme lui, dis-je, puisse se tromper sur un point aussi important. Allons, Messieurs ! Réfléchissez ! C’est impensable !
De toute façon, les actes patriotiques que l’on a bien voulu m’attribuer par la suite, je veux dire après mon départ de Vichy, sont une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de mon engagement dans la Résistance dès le mois de mai 1941, c’est à dire aux premières heures.

(…)

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