Archives de catégorie : Récit

Aventure en Afrique (25)

temps de lecture : 4 minutes 

La paie sur deux chantiers

Un vendredi matin Michel Granges me dit : « demain je vais faire la paie sur les chantiers de Lossa et de Karma. Veux-tu m’accompagner, cela ira plus vite ? ». Nous sommes partis de bonne heure avec ma Land Rover, dans laquelle nous avions placé une malle remplie d’argent en espèce. La paie hebdomadaire s’effectuait suivant un rituel immuable. Etaient d’abord mis en place une table et deux chaises autour desquelles s’installaient les chefs de chantier. Puis, sur la table, étaient disposées la cantine et la liste de tous les travailleurs. A l’appel de son nom, chacun venait chercher Continuer la lecture de Aventure en Afrique (25)

Rendez-vous à cinq heures à St Valéry en Caux

temps de lecture : 1 minute

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Rendez-vous avec Guy à St Valéry

Les plages du Pays de Caux sont plutôt méconnues.
Dommage, mais c’est vrai que le climat n’aide pas.…
Je connais assez bien celle de St Valéry, l’une des principales, car j’habitais assez près.Alors, je vous en propose un très court aperçu.

Pourtant marquée, Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures à St Valéry en Caux

Rendez-vous à cinq heures au Luco

temps de lecture : 2 minutes

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LE JARDIN DU LUXEMBOURG
par Lorenzo dell’Acqua

Le paradis de ma jeunesse n’a jamais eu plusieurs visages. Peuplé d’enfants gais et d’adolescents amoureux, le Jardin du Luxembourg, que les zazous appelaient jadis le Luco, est resté le refuge de mes insouciances. Ses joueurs d’échec, de vieux messieurs tristes mais très intelligents, ne parlent toujours pas, ne sourient jamais et restent vissés pendant des heures à leurs chaises. Sur le grand bassin naviguent des bateaux à voile semblables à ceux que nous louaient jadis nos mamans et que nous poussions avec une longue baguette de bois. Quand il fait grand froid, les canards Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures au Luco

J’ai dix ans

Encore une rediffusion ! Et alors ? Ça vous fera au moins quelque chose d’intéressant à lire à vos petits enfants avant d’éteindre la lumière.
Publié une première fois il y plus de 8 ans dans le numéro 72 du JdC qui en compte aujourd’hui 3316, « J’ai dix ans » est à double titre un texte de jeunesse : jeunesse du 
narrateur et jeunesse de l’auteur qui n’écrivait alors que depuis quelques mois et dont ce fut l’un des premiers textes à dépasser le milliers de mots.

temps de lecture : 18 minutes 

Je sais que c’est pas vrai, mais j’ai dix ans.   (Alain Souchon)

1-Les grandes vacances

J’ai dix ans. Les grandes vacances sont commencées depuis déjà longtemps mais la rentrée, fixée au 2 octobre, est encore à perte de vue. Ça me permet d’effacer facilement la vague angoisse du passage en sixième dont on m’a dressé un tableau terrifiant.

Les premiers jours de Juillet ont été merveilleux. Je suis resté à Paris. Il a fait Continuer la lecture de J’ai dix ans

Les humeurs du Luxembourg

temps de lecture : 3 minutes

Il y a l’humeur maussade, celle du temps gris et tiède, où les fauteuils sont encore mouillés de la dernière pluie. Le bassin est désert, même les canards n’ont pas envie d’être là. Le jet d’eau retombe sur lui-même dans un floc-floc onctueux de mollesse. Le drapeau tricolore, hésitant, pendille au-dessus du Sénat où quelques fenêtres sont déjà allumées. Un gardien siffle. On ferme !

Il y a l’humeur aventureuse, quand le vent souffle et fait battre dans mon sillage les pans de mon imperméable, quand les nuages noirs apparaissent derrière les tours de Saint-Sulpice et que je marche à grand pas, droit vers eux, sans crainte, prêt à tout dans ce jardin abandonné où se presse encore un dernier passant, le cou dans les épaules et la main sur le chapeau. La tempête approche, mais je passerai. Car je passe toujours…

Il y a l’humeur incertaine, comme le temps. On est là, mais on hésite. Prendra-t-on par Continuer la lecture de Les humeurs du Luxembourg

Encore une soirée de foutue !

Encore une soirée de foutue !

ou plutôt « Encore une matinée de ratée !»

Vous voulez savoir à quel propos je lance ce cri de déception ? Eh bien, je vais vous le dire.

Mais d’abord, vous savez bien sûr qu’en matière de théâtre, la droite s’appelle côté cour, la gauche côté jardin, le bâton qui frappe les 3 coups c’est le brigadier, le rez de chaussée s’appelle l’orchestre, les loges à ce niveau ce sont les baignoires, le premier balcon s’appelle corbeille, le deuxième balcon s’appelle premier balcon, le dernier balcon s’appelle le poulailler, une représentation en soirée s’appelle une soirée et qu’enfin une représentation de l’après-midi s’appelle Continuer la lecture de Encore une soirée de foutue !

Le vide de la Place du Palais Royal

temps de lecture : 2 minutes

Vous la voyez, la Place du Palais Royal, à Paris ? Oui ?
Attention ! Ne confondez pas avec l’esplanade qui se trouve devant la Comédie Française et qui s’appelle en fait la Place Colette !

Parce que, moi, je vous parle de la Place du Palais Royal, la vraie, celle qui se trouve juste devant le Conseil d’État. C’est une sorte de grand carré de plus de 40 mètres de coté, limité par la rue Saint Honoré au Nord, la rue de Rivoli au Sud, l’Hôtel du Louvre à l’Ouest et un bâtiment symétrique qui abritait le Louvre des Antiquaires, à l’Est. Ça y est ? Vous y êtes ? 

Eh bien, sur cette place entourée de bâtiments magnifiques, il n’y a rien. Il y eut autrefois un parking de surface, mais aujourd’hui, il n’y a rien, rien que des touristes fatigués, des skate-boarders bruyants et des promeneurs curieux. 

D’ailleurs, regardez cette photo : 

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Les fleurs jaunes (intégral)

temps de lecture : 5 minutes et encore …

Un homme avec des fleurs ? Le plus empoté, c’est l’homme.
Antoine Blondin

 Première partie

En rentrant de la rue de Rennes, il y a quelques jours, je me suis rappelé brusquement la promesse que je m’étais faite la veille, offrir des fleurs à ma femme. Je n’avais pas pu le faire sur le moment, celui où j’avais conçu le projet, forcément, parce que, ce jour-là, nous étions le dernier lundi du mois d’août. Alors vous pensez ! Lundi + mois d’août = zéro fleuriste. Normal ! Contrariant, mais normal.

Si je dis « nous étions« , ce n’est pas parce que je me prends pour le roi des Belges. Quand je dis « nous étions« , quand je parle à la deuxième personne du pluriel, c’est par pure politesse, parce que vous pensez bien que, où vous étiez, vous, à ce moment-là, je m’en fiche comme de ma deuxième (je dis ça parce que, la première, il parait qu’on s’en souvient toujours).

Donc, je suis du côté de la rue de Rennes, on est mardi Continuer la lecture de Les fleurs jaunes (intégral)

Les fleurs jaunes (2/2)

temps de lecture : 5 minutes et des broquilles

(…) J’ai une série de personnages comme ça que j’utilise au gré des circonstances, c’est-à-dire, en fait, au gré du quartier et de ma tenue.
Mais quand j’ai un bouquet de fleurs à la main, aucun de mes personnages ne tient deux secondes, à l’exception de celui de livreur de chez Monceau Fleurs. Mais qui a envie d’être pris pour un livreur de chez Monceau Fleurs ?

Seconde partie

Donc me voilà rue de Vaugirard. Je sens bien que ma démarche est un peu raide et je sais bien que c’est dû à ma façon de porter le bouquet. Je cherche vainement à me composer un personnage qui colle avec cette démarche. Sur le coup, je n’en vois qu’un : blessé de guerre ; mais j’ai des scrupules : à part mai 68, je n’en ai fait aucune.

Donc me revoilà, rue de Vaugirard, la jambe droite un peu raide, sans raison apparente, sans personnage adapté.

Dans quelques mètres, je vais croiser une femme. Je la vois, elle approche. Le trottoir fait à peine un mètre cinquante de large et des voitures de livraison m’empêchent de descendre sur la chaussée. Aucun moyen de passer à distance. Que faire ? Rien, rien d’autre Continuer la lecture de Les fleurs jaunes (2/2)