Archives de catégorie : Récit

Rendez-vous à cinq heures à bicyclette

la page de 16h47 est ouverte…

GIANT
par Lorenzo dell’Acqua

Dans mes souvenirs d’enfance, la bicyclette n’était qu’un jouet. Mon premier vélo m’avait été offert pour l’anniversaire de mes sept ans et ce n’est pas ma chute avec une fracture du bras qui m’empêcha de continuer à en faire toute ma vie. Aujourd’hui encore, il me donne un plaisir infini et une incroyable sensation de liberté.

Chez ma tante à Dreux, j’eus par la suite un « routier » bleu, une sorte de vélo de course avec de gros pneus et des garde-boue, l’ancêtre des VTT, sur lequel je sillonnais sans plaisir cette sous-préfecture sans charme. A Tharon-Plage au bord de l’Atlantique où je passais les vacances d’été, un vélo de course récompensa mon succès au BEPC avant d’être remplacé par un solex. Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures à bicyclette

Un ptérodactyle sur fond d’azur

Le fameux récit des aventures de Philippe aux Philippines sortira bientôt en livre broché sur le site Amazon. Pour vous mettre ou vous remettre dans l’ambiance avant de lire ou relire cette oeuvre magistrale dans cette nouvelle édition de luxe, en voici le premier chapitre en deuxième diffusion. 

Bonjour, Philippines ! 

Chapitre 1 – Un ptérodactyle sur fond d’azur

La première scène se passe au Bureau Central d’Études pour les Équipements d’Outre-Mer, 15 Square Max Hymans à Paris. Philippe est seul dans la salle de réunion du quatrième étage, département des études économiques. Sur le grand planisphère offert par UTA qui est affiché au mur, ça ressemble à un gigantesque ptérodactyle volant lourdement sur fond d’azur. C’est Mindanao.

*

Mindanao. J’ai mis du temps à trouver cette île sur la carte, car au moment où j’ai appris qu’on voulait m’envoyer aux Philippines pour cinq ou six mois, je ne savais même pas dans quel océan se trouvait cet archipel. Maintenant, je sais : c’est loin. Cette multitude d’îles avec leurs formes étranges et entremêlées ne m’inspire pas une grande confiance. De plus, les circonstances ne sont pas très favorables : Cécile vient d’avoir six ans et Thomas six mois et il n’est pas question de les emmener dans un pays si éloigné et si différent de tout ce que nous connaissons. Cela signifie donc une longue séparation. Vaguement inquiet, je me dis cependant que, revenant d’une mission presque paradisiaque au Liban, il serait malvenu, si je veux progresser un peu dans cette société, de refuser celle-là. Je me dis aussi qu’il est peut-être temps de vivre des expériences un peu plus aventureuses qu’étudier l’intérêt économique du boulevard périphérique de Beyrouth. Je vais donc accepter la mission. Et c’est pourquoi en ce début décembre, je suis devant cette grande carte du monde en train d’évaluer la distance entre Paris et ce gros oiseau de mauvais augure. Continuer la lecture de Un ptérodactyle sur fond d’azur

Rendez-vous à cinq heures avec Laurent

la page de 16h47 est ouverte…

Mon prénom

Bien que je l’aie longtemps détesté, je suis aujourd’hui convaincu que le plus beau cadeau de mes parents, c’est lui.

Dans mon enfance, j’étais complexé de m’appeler ainsi : mon prénom Laurent avait une consonance désagréable et je le trouvais excentrique. A ce handicap s’en ajoutait un autre et tous les deux s’associèrent dans mon ressentiment. Était-ce la nature ou ma mère, je ne le saurai jamais, qui m’affublèrent d’une coiffure déjà ridicule à cette époque : la brosse. A l’école communale de la rue Boulard, personne d’autre que moi bénéficiait de ces deux attributs dévalorisants. Et, n’en déplaise à certains, j’étais bien trop ignorant de l’actualité pour que mon prénom puisse m’évoquer à cette époque, et même dans mon inconscient, une ville d’Algérie tristement célèbre. Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec Laurent

Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (4)

la page de 16h47 est ouverte…

Langage des signes 

Voici la quatrième intervention de Bernard Schaefer dans le Journal des Coutheillas. Il nous y explique ce qu’a été pour lui l’auto-stop en tant qu’auto-stoppeur e§t d’auto-stoppé. Ensuite, vous pourrez découvrir une de ses expériences d’auto-stoppé. 

 L’autostop est aujourd’hui une pratique presqu’oubliée. Internet l’a remplacée presque totalement avec le recours à des sites de rapprochements qui permettent à des personnes de faire du covoiturage ou de l’autopartage. Ceux qui ont une voiture individuelle souhaitent généralement partager les frais d’un déplacement et/ou avoir de la compagnie pour un trajet plutôt long, prévisible à l’avance, parfois régulier.
Mais autrefois, l’autostop consistait à chercher à arrêter une voiture, pour se faire transporter gratuitement, le plus souvent par le geste du pouce levé, parfois en portant aussi une pancarte sur laquelle on avait écrit sa destination. Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (4)

Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (3)

la page de 16h47 est ouverte…

Bernard Schaefer a beaucoup pratiqué l’auto-stop. Il nous fait part de quelques unes de ses expériences. En guise de troisième, voici la première :

27 janvier 1941

C’est très tôt que j’ai eu l’expérience de ce que l’on nomme aujourd’hui le covoiturage. A vrai dire, ce fut avant même ma naissance. En ce jour du 27 janvier 1941, il neigeait en Lorraine et plus particulièrement sur la ville de Metz. Aussi, les transports publics étaient-ils à l’arrêt : pas de bus ni de tramway avant que les chaussées soient déneigées ou sablées.

Or ma maman était sur le point de mettre au monde le bébé qui allait naître, à savoir moi. Il fallait l’emmener à la maternité de l’hôpital dès que possible. Mon futur papa n’avait pas encore Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (3)

Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (2)

la page de 16h47 est ouverte…

Bernard Schaefer a beaucoup pratiqué l’auto-stop. Il nous fait part de quelques unes de ses expériences. En voici une nouvelle entre Caen et Flers.

L’habit fait-il l’autostoppeur ?

La tenue de l’autostoppeur est constituée souvent de vêtements et de chaussures de marcheur, sans grande originalité, et d’un sac à dos ou d’une grosse musette ; l’autostoppeur tient parfois à la main un panneau indiquant sa destination, cela plutôt en période de vacances. La présente anecdote est celle d’un cas différent, celle de quelqu’un testant l’hypothèse de l’autostoppeur en costume-cravate avec un attaché-case, hors période de vacances. Comment en suis-je arrivé là ? Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures en auto-stop (2)

Aventure en Afrique (47)

Le 20 décembre, nous sommes sortis de la montagne et roulons, sur une grande plaine caillouteuse, poussiéreuse, sans végétation, en direction Agadez. J’ai évité de parler par pudeur, mais cela fait aussi partie de la vie : Faire ses besoins, en groupe dans le désert. Pendant la journée il y avait plusieurs “arrêt pipi”. Ici pas de sanitaires publics, pas d’arbre, pas de buisson, rien. Pour les hommes c’est assez simple : tourner le dos aux camions et faire attention à la direction du vent… Mais pour les femmes toutes en pantalon, c’est plus compliqué : Trois femmes côte à côte font face aux camions, pendant qu’une autre profite de cet écran… Pour les besoins plus importants, il fallait attendre la nuit, au campement, en s’éloignant un peu…

  Continuer la lecture de Aventure en Afrique (47)

Aventure en Afrique (46)

Nous reprenons les camions et arrivons à une faille dans laquelle a été réalisée une piste très pentue. Par sécurité, tous les passagers ont l’ordre de descendre et de poursuivre à pied.
Le massif de l’Aïr s’étend sur environ 300km du nord au sud et 200km d’est en ouest, son altitude moyenne est de 900m avec un sommet à 2022m. Ce massif est un ensemble cristallin et volcanique émergeant du socle ancien. Cela explique Continuer la lecture de Aventure en Afrique (46)

Rendez-vous à cinq heures en auto-stop

la page de 16h47 est ouverte…

Bernard Schaefer a beaucoup pratiqué l’auto-stop. Il nous fait part de quelques unes de ses expériences. En voici une entre Paris et Le Mans.

 Un avocat au Mans

Une autre occasion de faire du stop fut de rejoindre femme et enfants sur la côte vendéenne où je les avais conduits en voiture une semaine auparavant. Je prépare mon itinéraire. Je quitterai l’agglomération parisienne en fin d’après- midi, espérerai atteindre Le Mans avant la nuit, dormirai dans cette ville, de là selon les possibilités, en une journée, je passerai par Angers, Cholet, Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures en auto-stop

Aventure en Afrique (45)

Pour nous, après une nuit à Arlit, c’est le départ l’Aïr : Chantal écrit dans son carnet : “16 décembre, levé 7h, départ à 10h30“Les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes, chacun dans son camion. Nous devons être au total une quarantaine, et une dizaine de militaires actifs. Dans notre camion nous découvrons des visages inconnus. Après présentations il s’avère que ce sont des enseignants coopérants militaires comme nous : nous ne nous sommes jamais croisés auparavant. Chez les coopérants techniques nous nous connaissons tous grâce entre autre au repas du dimanche soir au mess des officiers mais n’y avons jamais rencontré d’enseignants. Ils vivent dans leur collège, leur lycée, leur fac et n’en sortaient que peu. Leur épouse ou compagne sont également toutes dans l’enseignement. Ces coopérants sont engagés pour deux années scolaires. Nos chemins ne se sont croisés que lors de ce voyage : cela est dommage et regrettable car nous avons découvert en fin de notre séjour des gens passionnants.
Nous roulons sur une vaste plaine pierreuse, direction nord-est avec le massif de l’Aïr qui se détache au loin. Nous soulevons une énorme poussière. En tête du convoi le commande-car ouvre la route. Aux environs de midi nous pouvons observer avec surprise des mirages et avons l’impression de rouler dans de l’eau.
Les camions Willem ont à l’arrière un Continuer la lecture de Aventure en Afrique (45)