Archives par mot-clé : Géraud

Aventure en Afrique (31)

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Au cinéma

   Il nous arrivait au  moins une fois par semaine d’aller au cinéma, quand nous n’allions pas au Centre Culturel Franco-Nigérien, voir un spectacle ou assister à une conférence. Il y avait sur la ville plusieurs “cinémas poussières” c’est-à-dire en plein air et une salle climatisée le Soni  Ali Ber aussi appelé le “cinéma frigo” par François Charpentier (Cf. : article du 30 juin 1973 dans le Temps du Niger). Nous garions la 2CV. devant le cinéma. Une troupe de jeunes garçons arrivait et se proposait de garder la voiture. Nous en désignons un qui assurait sa protection ; cela évitait, qu’elle soit partiellement décortiquées et que nous Continuer la lecture de Aventure en Afrique (31)

Aventure en Afrique (30)

temps de lecture : 4 minutes 

Le chantier de Saadia (suite 2)

      Quelque temps après, un jour à midi, une Mercédès noire était garée devant le bureau. Le chauffeur nous dit que monsieur le Ministre souhait nous voir. Nous indiquons que notre état ne nous permettait  pas de se présenter devant le Ministre. Nous étions transpirants, couverts de poussière. Que nous voulait donc le Ministre ?
Nous voilà parti en direction du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, pas très tranquilles. Pourquoi voulait-il nous voir si rapidement ? À l’arrivée nous sommes accueillis par une française, d’un certain âge avec un accent alsacien « les gars qu’avait vous fait, quelle est cette histoire de prière ? Le Ministre est furieux » C’était donc pour cela. Le Ministre arrivait passablement énervé. Il a été un peu surpris de nous voir dans notre tenue de travail sur les tapis de son bureau. Il nous dit : Continuer la lecture de Aventure en Afrique (30)

Aventure en Afrique (29)

temps de lecture : 4 minutes 

Ce texte fait suite au 5ème épisode d’Aventure en Afrique : Le Chantier de Saadia, dont le lien est :  https://www.leblogdescoutheillas.com/?p=33002

Le chantier de Saadia (suite 1)

Le chantier avançait, mais lentement et cela commençait, Michel Granges et moi à nous inquiéter.
La grande difficulté, s’agissant de la réalisation de rizières sur des terrains presque plats (lit majeur du fleuve), résidait dans les différences des niveaux, pour que l’eau coule dans les canaux.
Mon prédécesseur avait quadrillé le chantier de grosses bornes en béton, parfaitement nivelées, sur lesquels nous nous rattachions en permanence. Pour avoir une homogénéité de précision sur l’altimétrie de ces repères : Il avait adopté dans les calculs une méthode de compensation dite par “les moindres carrés“. Méthode mathématique complexe à mettre en œuvre mais qui se justifiait Continuer la lecture de Aventure en Afrique (29)

Aventure en Afrique (28)

Temps de lecture : 5 minutes 

Captif ou esclave?

J’ai été perturbé par la rencontre fortuite avec une jeune fille captive dans le Camp du Lazaret. Je n’imaginais pas que cela existait encore de nos jours, la devise de notre pays étant “Liberté Egalité Fraternité” depuis deux siècles (abolition de l’esclavage: le 4 février 1794).

Henri et Bernard nous avait dit qu’un de leur collègue du Service du Cadastre était ingénieur géomètre, mais en tant que descendant d’esclaves, bien qu’affranchi, ne pouvait donner aucun ordre à quiconque y compris à une femme de ménage. Il devait travailler seul. On lui faisait uniquement calculer les coordonnées géographiques de points particuliers à partir de la position du soleil (faire un soleil). Un grand gâchis pour le pays pauvre en ingénieur. J’ai croisé une autre femme captive dans le camp du Lazaret. Celle-ci était chargée de jouer de la musique avec Continuer la lecture de Aventure en Afrique (28)

Aventure en Afrique (27)

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Le marché de Filingué

Filingué se trouvait à 185 km au nord-est de Niamey. Chantal et moi nous y sommes rendus une fois en saison sèche et une fois en saison humide. Nous empruntions une piste en latérite à partir de la capitale qui était si déformée qu’elle avait pris la forme de tôles ondulées. Ce phénomène particulier fait d’ailleurs encore l’objet d’études par d’éminents chercheurs du CNRS et n’a toujours pas encore révélé tous ses secrets quant à sa formation.

La ”tôle ondulée” ébranlait fortement le véhicule. Les vibrations étaient telles qu’on avait l’impression que celui-ci allait finir par se démanteler à tout moment. C’était épuisant pour le véhicule, le chauffeur et les passagers. Avec les 2 CV, il fallait atteindre la vitesse de 60-65 km à l’heure pour que le véhicule passe à la crête des irrégularités. C’est seulement à ce moment-là que la direction devenait plus molle et l’adhérence presque nulle. Le freinage et le changement de direction étaient très délicats. À cette vitesse la caisse subissait peu de vibrations mais les suspensions souffraient. Pour effacer provisoirement la tôle ondulée, les services de la voirie passaient un gros balai cylindrique, en général tiré par un tracteur. Ce balai de 2.5 mètres de long faisait un petit angle par rapport aux ondulations. Ses poils étaient constitués de morceaux de câble métallique qui à la longue s’usaient et libéraient Continuer la lecture de Aventure en Afrique (27)

Aventure en Afrique (26)

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Maurice Beun

Avant notre départ, nous avions dit aux membres de nos deux familles : « venez nous voir au Niger ce sera une occasion unique ». Le seul à avoir profité de cette proposition a été Maurice Beun, le père de Chantal. Mouren lui avait élégamment prêté son grand appartement au-dessus de la pharmacie, car nous ne pouvions pas d’héberger possible dans notre studio.

Il a passé environ un mois avec nous. Dans la journée il se promenait en ville et le week-end il participait à nos activités. Dans le quartier de la pharmacie on l’appelait “le vieux“ car il avait les cheveux tout blancs, mais n’avait que 55 ans. Je me souviendrai toujours lors un de nos déplacements, dans un village, il a été accosté par un homme qui en présentant une jeune fille lui dit : « patron ne veux-tu pas acheter ma sœur, regarde comme elle est belle ».Je revois encore le visage de Maurice avec un petit sourire et ses yeux pétillants qui semblaient dire : « j’aimerais bien mais je ne peux pas ! ». Il n’a pas pu donner suite Continuer la lecture de Aventure en Afrique (26)

Aventure en Afrique (25)

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La paie sur deux chantiers

Un vendredi matin Michel Granges me dit : « demain je vais faire la paie sur les chantiers de Lossa et de Karma. Veux-tu m’accompagner, cela ira plus vite ? ». Nous sommes partis de bonne heure avec ma Land Rover, dans laquelle nous avions placé une malle remplie d’argent en espèce. La paie hebdomadaire s’effectuait suivant un rituel immuable. Etaient d’abord mis en place une table et deux chaises autour desquelles s’installaient les chefs de chantier. Puis, sur la table, étaient disposées la cantine et la liste de tous les travailleurs. A l’appel de son nom, chacun venait chercher Continuer la lecture de Aventure en Afrique (25)

Aventure en Afrique (24)

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Les géomètres de la SOGETEC

Un matin Michel de Verdière m’indiqua que deux géomètres de la SOGETEC, finissaient un relevé de plusieurs centaines d’hectares dans la région de Tillabéry. Ils allaient remettre le premier jet de leurs documents et il faudrait contrôler sa précision pour valider leur travail.

Je trouvais deux hommes sympathiques d’environ 40 et 50 ans, vieux briscards de la topographie en Afrique. Jeunes géomètres, je devais contrôler leur travail ! J’ai eu grand plaisir de les rencontrer. Ils étaient volontaires pour s’expatrier ensemble trois mois par an. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (24)

Aventure en Afrique (23)

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Les abaques 

Au bureau, où pendant notre absence un climatiseur avait été installé, j’ai établi un plan au 1/2000ème par retenues, en reportant à la main, les milliers de points que nous avions relevés. J’ai ensuite tracé les courbes de niveau et calculé les superficies qu’elles délimitaient. À partir de ces éléments je pouvais établir les courbes hauteur-volume dans un repère orthonormé ayant en abscisse les volumes et en ordonné l’échelle de crue.

Les courbes étaient belles et régulières. C’était ce que l’on appelle des abaques. J’étais très fier de mon travail et l’avais présenté à mes supérieurs. Ils avaient alors convoqué à Niamey les moniteurs agricoles de chacun des périmètres hydro-agricoles pour que je leur explique le fonctionnement de mon travail dans le but de réguler l’irrigation des cultures. Je leur ai également enseigné qu’il fallait tenir compte d’un paramètre qui était l’évaporation en raison d’environ 1 cm par jour. Pendant cette formation à ces hommes de niveau bac, j’avais l’impression de parler hébreu. Nous avions fait des travaux pratiques, pour que tous assimilent la lecture Continuer la lecture de Aventure en Afrique (23)

AVENTURE EN AFRIQUE (22)

temps de lecture : 4 minutes 

Il était de tradition au Niger lorsqu’en déplacement, on avait connaissance de la présence d’un coopérant isolé à moins d’une heure de route, de faire le détour pour lui rendre visite et passer avec lui la soirée et de repartir le lendemain. En Afrique on a du temps, on n’est jamais pressé. C’est comme cela que j’ai eu la visite un soir de Joël d’Auberville, un VP. L’AFVP (Association Française des Volontaires du Progrès) associations créée en 1963 à l’initiative de Charles de Gaulle, en réponse aux Peace Corps américains créés par J.F. Kennedy, qui existent toujours. De nombreux d’objecteurs de conscience masculins s’engageaient deux ans dans l’AFVP en remplacement du Service Militaire. En général ils étaient envoyés en brousse, dans des lieux difficiles ou isolés pour y exercer leur métier. Ils étaient visités régulièrement par un responsable de l’association. A l’époque, il nous a été raconté qu’un VP, dans un oasis dans la région de Bilma, avait été Continuer la lecture de AVENTURE EN AFRIQUE (22)