Archives mensuelles : avril 2017

Drunk driving is safer than drunk walking

Dans le cadre de la lutte contre les idées reçues, voici la traduction partielle d’un article paru récemment aux USA.

Résumé :
Chaque mile parcouru à pied en état d’ivresse est huit fois plus dangereux que le même mile parcouru au volant dans le même état. 

Imaginez que vous soyez à une soirée chez un ami. Il habite à un mile (1,609 km) de chez vous. Vous avez passé une très bonne soirée, probablement parce que vous avez bu quatre verres de vin. Maintenant, la réception se termine et les amis s’en vont. Tout en finissant votre dernier verre, vous extrayez vos clés de voiture de votre poche et brusquement, vous réalisez que c’est une mauvaise idée : vous n’êtes pas en état de conduire pour rentrer chez vous.

Pendant des décennies, nous avons été informés des risques qu’il y a à conduire sous l’empire de l’alcool. Aux Etats Unis, plus de trente pour cent (30%) des accidents mortels de circulation impliquent au moins un conducteur ivre. Pendant les heures très tardives, au moment où l’usage de l’alcool est le plus grand, cette proportion monte à près de 60 pour cent. Globalement, c’est une proportion de 1 mile sur 140 qui est conduit en état d’ivresse, soit 21 milliards de miles chaque année.

(…)

Mais, revenons à cette soirée chez vos amis. Vous avez pris ce qui semble être la décision la plus facile de votre vie : au lieu de conduire Continuer la lecture de Drunk driving is safer than drunk walking

Dialogue avec Jules César

—Vous, là-bas !

La voix est impérieuse. La salle reste silencieuse.

—Eh ! Vous, là-bas ! Le type vautré, là, avec un drôle de manteau !

Je regarde autour de moi. Dans la faible clarté que diffuse l’écran de cinéma, je ne vois personne qui puisse répondre à ce signalement.

—Dites-donc, vous ! Vous voulez que je descende ?

Cette fois-ci, c’est certain, c’est à moi qu’il parle. Je me redresse un peu dans mon fauteuil.

—Qui, moi ?

—Ah, enfin ! Oui, vous ! Vous allez laisser faire ça ?

***

Quand j’étais entré tout à l’heure au Champollion, Continuer la lecture de Dialogue avec Jules César

Tactique contre l’intolérance

Morceau choisi

(…) C’est pourquoi on ne doit pas transiger avec l’injustice, ni se mettre en position d’attente devant le mensonge, ni faire des concessions à la violence ni sa part à l’intolérance. L’intolérance, par définition, ne compte pas sur des arguments, des « échanges d’idées » avec ses adversaires pour s’imposer, mais sur des positions de force, les seules sur lesquelles elle puisse s’appuyer et qu’elle puisse élargir. S’imaginer que si on évite de la brusquer elle va s’apaiser d’elle-même, c’est s’incliner devant un besoin d’expansion par définition insatiable puisque non fondé en droit ni en raison. Cette naïve tactique est un suicide : les préjugés ne sont jamais reconnaissants. 

J-F Revel.  Sur Proust – 1960

La cheminée qui fume

C’est quand j’ai atteint l’âge de cinq ans que mes parents ont décidé de prendre une maison de campagne. « Pour le petit, disaient-ils. Ça lui fera du bien. »

Ce n’était que peu d’années après la fin de la guerre et les temps étaient encore difficiles. Il n’était pas question d’acheter. Je ne sais comment, mais mon père réussit à trouver une maison forestière en Normandie, une vraie, que l’Administration des Eaux et Forêts consentit à lui louer.
Elle était adossée à la grande forêt de Lyons et dominait la petite vallée du Fouille-Broc. En contre-bas, le village de Touffreville étalait sa trentaine de maisons de part et d’autre de la petite rivière.
Si les amis qui y venaient parfois déjeuner le dimanche trouvaient qu’elle avait beaucoup de charme, cette maison n’avait aucun confort : pas d’eau courante, pas de chauffage, et à peine l’électricité. Le linteau de pierre gravée au-dessus de la porte disait qu’elle avait été construite en 1824. Elle comportait une grande cuisine, un salon de taille moyenne et une seule chambre : nous n’étions que quatre dans la famille, mon père, ma mère, ma sœur, plus âgée que moi de huit années, et moi. Ca pouvait donc être considéré comme suffisant.
Plus tard, mon père fit aménager une chambre supplémentaire dans l’ancienne étable, que nous appelions à tort l’Ecurie, puis une autre dans ce qui avait dû être un cellier. Mais pendant plusieurs années, nous avons dormi tous dans la chambre unique.

Le salon était la pièce centrale de la maison. Il communiquait Continuer la lecture de La cheminée qui fume