Archives de catégorie : Récit

Aventure en Afrique (31)

temps de lecture : 2 minutes 

Au cinéma

   Il nous arrivait au  moins une fois par semaine d’aller au cinéma, quand nous n’allions pas au Centre Culturel Franco-Nigérien, voir un spectacle ou assister à une conférence. Il y avait sur la ville plusieurs “cinémas poussières” c’est-à-dire en plein air et une salle climatisée le Soni  Ali Ber aussi appelé le “cinéma frigo” par François Charpentier (Cf. : article du 30 juin 1973 dans le Temps du Niger). Nous garions la 2CV. devant le cinéma. Une troupe de jeunes garçons arrivait et se proposait de garder la voiture. Nous en désignons un qui assurait sa protection ; cela évitait, qu’elle soit partiellement décortiquées et que nous Continuer la lecture de Aventure en Afrique (31)

L’édifice immense des souvenirs minuscules

temps de lecture : 2 minutes 

Dans mon Journal de campagne du 2 avril 2020, en plein confinement, je dissertais sur l’intérêt très relatif pour les lecteurs du Journal des Coutheillas de remplir ses colonnes avec d’anodins souvenirs personnels. J’étais plutôt sceptique et j’écrivais :

« C’est alors que j’ai vraiment compris la sentence du petit Marcel que je citais l’autre jour :
« Certes, on peut prolonger les spectacles de la mémoire volontaire, qui n’engage pas plus de forces de nous-même que feuilleter un livre d’images. »
A moins de posséder le don littéraire de transformer un tel récit en un brillant exercice de description à la Flaubert, ou d’en faire un petit morceau d’humour à la Jerome K.Jerome, quel intérêt ces petites histoires pourraient-elles bien avoir pour vous ? À peu près le même qu’une séance de projection des photos de mes vacances à Continuer la lecture de L’édifice immense des souvenirs minuscules

Zéro virgule vingt-huit grammes

Une vielle histoire vraie, déjà parue en 2015

temps de lecture : 3 minutes et 30 secondes 

Bon, faut que je rentre. Il est à peine minuit, mais faut que je rentre. Demain matin, j’ai du boulot et ça fait quand même trois nuits que je me couche après deux heures. J’ai rendez-vous aux aurores avec Machin, là…, comment il s’appelle déjà, Machin… de chez NNMG…Faut absolument que je sois en forme. Bon, là, ça va encore, Continuer la lecture de Zéro virgule vingt-huit grammes

¿ TAVUSSA ? (92) : La votation des trottinettes

temps de lecture : 7 minutes

Dimanche dernier, j’ai voté. Eh oui ! Je fais partie des 7 ou 8000 parisiens qui, bravant le côté ridicule de la consultation, sont allés voter dans leur Mairie. Après avoir parcouru 670 kilomètres sous une pluie battante, après avoir déployé mille ruses pour franchir l’infranchissable Porte d’Orléans, après avoir suivi un Waze en délire et en zigzag à travers la moitié du XIIIème arrondissement, après avoir déchargé mes valises, colis, sacs plastiques, glacières et vêtements en vrac, entassé tout cela dans trois fournées d’ascenseur, monté le chauffage de l’appartement, je suis ressorti et j’ai voté. À propos de trottinettes. Comme un Suisse à propos d’un changement de sens unique. Comme un con.

Je suis donc allé jusqu’à la mairie, et une fois là-bas, il ne Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (92) : La votation des trottinettes

Aventure en Afrique (30)

temps de lecture : 4 minutes 

Le chantier de Saadia (suite 2)

      Quelque temps après, un jour à midi, une Mercédès noire était garée devant le bureau. Le chauffeur nous dit que monsieur le Ministre souhait nous voir. Nous indiquons que notre état ne nous permettait  pas de se présenter devant le Ministre. Nous étions transpirants, couverts de poussière. Que nous voulait donc le Ministre ?
Nous voilà parti en direction du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, pas très tranquilles. Pourquoi voulait-il nous voir si rapidement ? À l’arrivée nous sommes accueillis par une française, d’un certain âge avec un accent alsacien « les gars qu’avait vous fait, quelle est cette histoire de prière ? Le Ministre est furieux » C’était donc pour cela. Le Ministre arrivait passablement énervé. Il a été un peu surpris de nous voir dans notre tenue de travail sur les tapis de son bureau. Il nous dit : Continuer la lecture de Aventure en Afrique (30)

Aventure en Afrique (29)

temps de lecture : 4 minutes 

Ce texte fait suite au 5ème épisode d’Aventure en Afrique : Le Chantier de Saadia, dont le lien est :  https://www.leblogdescoutheillas.com/?p=33002

Le chantier de Saadia (suite 1)

Le chantier avançait, mais lentement et cela commençait, Michel Granges et moi à nous inquiéter.
La grande difficulté, s’agissant de la réalisation de rizières sur des terrains presque plats (lit majeur du fleuve), résidait dans les différences des niveaux, pour que l’eau coule dans les canaux.
Mon prédécesseur avait quadrillé le chantier de grosses bornes en béton, parfaitement nivelées, sur lesquels nous nous rattachions en permanence. Pour avoir une homogénéité de précision sur l’altimétrie de ces repères : Il avait adopté dans les calculs une méthode de compensation dite par “les moindres carrés“. Méthode mathématique complexe à mettre en œuvre mais qui se justifiait Continuer la lecture de Aventure en Afrique (29)

Rendez-vous à cinq heures à Chicago

la page de 16h47 est ouverte…

Have à Bud !
with Guy
in Chicago

Ah oui, une Budweiser pour se congratuler, c’est génial !

Ce monsieur épanoui sur une affiche publicitaire de 1993 collée sur le mur d’un restaurant de Chicago, symbolisait pour moi  cette ville animée et variée entre le lac Michigan et le Centre des Affaires, en passant par son anachronique Métro aérien – le Loop – des années 1900 avec ses quais en bois et son vacarme assourdissant qui me faisaient penser Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures à Chicago

Les corneilles du septième ciel (9)

temps de lecture : 3 minutes 

(…) Bien au contraire, chez lui, la vie de tous les jours ressemblait à une vie monacale où l’on aurait fait vœu de silence. Personne n’avait le droit de raconter son dernier rêve ou de parler de ses problèmes. Cet homme pourtant dévoué à l’écoute de ses patients ne le fut jamais à celle de sa famille. Il ne s’intéressa ni à ses enfants ni, encore moins, à ce qu’ils pensaient. Le jour où son fils aîné médecin fut nommé chef de service dans un hôpital parisien, il ignorait sa spécialité …

Chapitre IX

Subitement, malgré sa décision de reprendre des études, Françoise alla mieux. Le docteur Philippe C. ne mit pas longtemps à en comprendre la raison. Lors d’un week-end chez ses parents, elle avait assisté au centre culturel interurbain de Chauvigny à une conférence donnée par Didier, le vrai Blonde. Elle connaissait tous ses écrits et elle éprouvait une véritable fascination pour son livre intitulé Leïlah Mahi. A partir d’un minimum d’informations récoltées à droite et à gauche, l’auteur avait imaginé Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (9)

De l’industrie au Luxembourg

temps de lecture : 3 minutes 
Bon, alors… Puisqu’il faut supporter chaque année, deux ou trois fois par an, ces panneaux qui reviennent le long de la rue de Médicis s’accrocher aux grilles du Luxembourg comme des chenilles processionnaires, autant que ce soit avec de belles photos. Cette année, pour une fois, on ne m’entendra pas protester contre la laideur et le mauvais goût des photos choisies par notre auguste Sénat pour cacher aux badauds de la rue les arbres, les pelouses et les joggeuses du plus beau jardin de Paris. Finis les hideux insectes grossis dix fois et colorisés cent fois pour faire peur aux bonnes d’enfant ! Finis les couchers de soleil photochopisés sur l’Adriatique par Boronali du Lapin Agile ! Finie l’exaltation des vieux métiers de France, les photos sépiatisées des plieuses de mouchoir de Cholet, de l’horloger du pendule de Foucault, des épépineuses de groseilles de Plougastel, des étêteuses de sardines de Douarnenez ! On en a enfin terminé avec Arthus Bertrand et ses sempiternelles vues de drones de drôles d’endroits ! Oubliées les bergeries de montagne, les fromageries de plaine et le tanneries de souks !

Cette année, place à la technique, à la technologie, à la science appliquée ! Place à la production du tout petit et à la fabrication du très gros ! Place à la méga-quantité et à l’ultra-précis ! Place à l’industrie !

Ici, on ne cherche pas à faire du joli, mais c’est beau. Oui, ils sont beaux Continuer la lecture de De l’industrie au Luxembourg

Les corneilles du septième ciel (7)

temps de lecture : 2 minutes 

(…) La solitude, le goût des vieilles filles, ses difficultés avec les plus jeunes, conduisirent le jeune Philippe chez un autre médecin, le psychanalyste Henri Namur, qui réussit le tour de force de lui faire admettre enfin le bien-fondé de la réaction de Myriam.  A la fin de ses études de médecine, il choisit donc cette discipline à laquelle il devait tant.

Chapitre VII

En 1919, les arrière-grands-parents de Philippe d’origine juive avaient fui  la Crimée pour échapper aux bolcheviques. Sur le navire anglais qui les emmenait à Constantinople, leur fils, son grand père Isaac Kourilsky, alors âgé de dix ans, avait joué aux échecs avec le Prince Youssoupov émerveillé par ses dons précoces. En France, où sa famille s’installa, il épousa plus tard Esther Krawisky, une jeune fille juive d’origine polonaise. Ils eurent deux fils : Jacob, le père de Philippe, et Samuel, le père de Myriam. L’aîné fit de  brillantes études de médecine et fut nommé Chef du service d’Anatomo-pathologie au CHU de Poitiers.

Peu après sa cruelle désillusion avec Myriam, et Continuer la lecture de Les corneilles du septième ciel (7)