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Extraction du sel par les femmes.
Nous sommes allés à Bengou en week-end mi-février 1973 et y sommes retournés au mois d’août. Bengou se situe à environ 300 km au sud-est de Niamey, non loin de la frontière avec le Bénin.
A Bengou, il y a une grande exploitation, véritable oasis, gérée par le consul d’Italie, patron de Nicole Simler. Il y avait un campement bien aménagé dans lequel nous avons passés quelques nuits.
Cette propriété était alimentée par un puits artésien. L’eau ferrugineuse avait une forte odeur d’œuf pourri. Difficile de prendre une douche ! Pour boire notre jerrican était là ! Nous avons noté la présence, de cultures importantes : de coton, de maïs, de papaye, de bananes-légumes ainsi que celle d’un attelage de zébus (le seul vu au Niger).
Un peu à l’écart, il y avait un marécage couvert de roseaux au milieu du quel s’élevait une petite colline. Sur le replat à son sommet nous avons trouvé de petits paniers d’osier, posés sur des piquets de bois, qui entouraient au sol un récipient. Des femmes allaient chercher de la terre dans le marais en contrebas et la déposaient dans les paniers, elles les arrosaient. Le “lessiva” était récupéré dans le petit récipient sous-jacent ; c’était un jus saumâtre.
A côté étaient édifiées des cabanes en roseaux. Dans celles-ci il y avait un foyer destiné à faire évaporer l’eau de ce liquide. On obtenait de petits cristaux marron à forte concentration en sel (le reste couleur marron était de la terre). Ce matériau était destiné au bétail nous a-t-on dit. Les carrières de sel du nord étaient loin ainsi que la mer au sud. Ce travail d’extraction était exclusivement réservé aux femmes, les hommes étant sous l’arbre à palabres !
Particularité : lors de nos deux visites nous n’avons croisé personne, pourtant les foyers étaient allumés dans certaines cabanes. Comme si nous avions fait fuir tout le monde. Nous nous sommes questionnés sur la légalité de cette production alchimique.
