Voici la suite et la fin de Sassi Manoon et les Texas Rangers dont la première partie a été publiée ici hier. Vous auriez pu tout aussi bien, et même mieux, la lire si vous aviez acheté « LA MITRO » (pour 6 euros seulement), le recueil de textes dont cette nouvelle fait partie. Il vous aurait suffi de cliquer sur le lien ci-dessous. Mais tant pis…
LA MITRO et autres drôles d’histoires

(…) Le bateau vint heurter la plate-forme en peu trop fort mais sans dommage pour la coque. Par contre le jeune homme perdit l’équilibre, essaya vainement de se retenir au plat bord de son bras valide, et finit par tomber à l’eau.
— Sacré bordel de merde ! hurla le beau brun en se relevant et en piétinant dans la vase. J’ai failli me tuer, moi ! Doucement, je t’ai dit. Tu peux pas comprendre ça, connasse ? Doucement, c’est pas compliqué quand même !
— M’emmerde pas, Dugland. Fallait pas me faire conduire. J’ai jamais mis les pieds sur un putain de bateau, moi. Fallait prendre le volant toi-même, Duschnock.
— D’abord c’est pas un volant, c’est une barre, pétasse. Ensuite comment tu veux que je « conduise », comme tu dis, avec une foutue bastos dans l’épaule, grosse maline ?
— Je te l’avais bien dit, connard, qu’on aurait dû garder la voiture au lieu de piquer le bat… Oh, bonjour Madame. Ne faites pas attention à notre petite dispute. Mon mari m’apprend à naviguer, et il semble que je ne sois pas très douée.
— Je vous en prie. Je suis Sassi Manoon, directrice de Continuer la lecture de Sassi Manoon et les Texas Rangers (suite et fin)
Serena Foster était née en 1888 dans la bonne société New-yorkaise. Après vingt ans d’une vie de luxe et de volupté, de plaisirs et de vanités, elle décida d’entrer dans les ordres. Elle avait alors 38 ans. Comme c’est l’usage, elle changea son prénom et choisit celui de Madeline en référence à ce qui la rapprochait, croyait-elle, de Sainte Marie-Madeleine, à savoir le péché et la rédemption. C’est ainsi qu’elle devint Sister Madeline. Une fois ses vœux prononcés, et après une courte formation d’infirmière sage-femme, Sister Madeline fut envoyé en Louisiane, à Chattawbannack, pour y diriger le petit dispensaire-orphelinat qu’un magnat du pétrole y avait fondé pour racheter son âme au diable et réduire ses impôts. L’ile de Chattawbannack est située sur la Sabine River qui marque la frontière entre Texas et Louisiane. C’est l’endroit le plus chaud, le plus humide, le plus isolé, le plus désolé des endroit chauds, humides, isolés et désolés de cet état qui en compte beaucoup plus que n’importe quel autre état des États Unis. A cette époque, aucun pont ne reliait l’ile à la terre ferme et le seul lien entre le dispensaire et la civilisation était un émetteur radio et un petit bateau à moteur qui descendait la Sabine une fois par mois jusqu’à Pine Bluff pour aller chercher le Docteur Onemore-Fortherode, un vieux médecin anglais, original et alcoolique qui s’était installé dans la région pour s’adonner à sa passion, sa collection d’alligators.
