Archives de catégorie : Thème imposé

Post it n°10 – Écrire

temps de lecture : 1/2 minute

Ecrire, c’est comme photographier.
Une fois que le goût en est pris, on ne voit plus les gens ni les choses de la même façon.
On se met à ressembler à ces touristes qui ne voient le pays dont ils rêvaient qu’à travers l’objectif de leur appareil.
On ne vit plus sa vie, on est sur le qui-vive, à l’affut du sujet et tout devient gibier : une dispute dans la rue, une marée qui descend, une femme qui téléphone, un instant, un mot.

Ecrire, c’est comme photographier; c’est être absent de sa propre vie.

Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

temps de lecture : 4  minutes 

La page de 16h47 est ouverte…

LES FLEURS JAUNES DU MALE
par Lorenzo

Après la parution de la seconde partie des Fleurs jaunes, Lorenzo a repris sa plume avec ces « Fleurs jaunes du mâle » dont on peut dire que s’il n’est probablement pas un pastiche, il est à coup sûr un détournement de texte.

Un pote écrivain m’avait refilé un tuyau de première bourre. Il prétendait qu’avec un bouquet de fleurs à la main les nanas que tu croisais dans la rue tombaient comme des mouches. Son trajet entre un fleuriste de la rue de Vaugirard et son domicile fixe fut, à l’entendre, un véritable chemin de croix de feu au cul. Faut reconnaître que des conseils pareils prodigués par un ami ingénieur d’habitude plutôt rigoureux, c’est tentant, ne serait-ce que pour vérifier en cachette la validité de ses théories. J’avais néanmoins de sérieux doutes sur le motif réel des sourires de toutes ces jolies femmes et, bien que Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

temps de lecture : trois  minutes 

La page de 16h47 est ouverte…

A L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS JAUNES
par Lorenzo

Le 2 décembre dernier, à l’occasion de la publication des « Fleurs jaunes », Lorenzo avait produit un joli pastiche de Marcel Proust. Visible seulement dans les commentaires, ce texte n’a peut-être pas recueilli toute l’attention qu’il méritait. Pour que tout le monde puisse en profiter, le voici donc à nouveau dans cette page de 16h47

Ce matin-là, comme tous les matins de l’année depuis plus de cinquante ans, je terminais mon petit déjeuner préparé avec une invariable méticulosité par ma gouvernante et composé d’un grand bol de café noir avec seulement un sucre et demi mais jamais deux afin d’endiguer une fâcheuse tendance à l’embonpoint fort compréhensible néanmoins à mon âge, d’un grand verre d’eau glacée sensé favoriser un transit intestinal devenu indolent avec les années, et de mes trois petites madeleine dont je ne répéterai pas à des férus de littérature comme vous les origines profondes enfouies dans ma petite enfance et dans la maison rurale de ma grand-mère beauceronne, ni les sensations indéfinissables qu’elles me procuraient depuis cette époque innocente et délicieuse elle aussi.
Au moment où je reculais de quelques centimètres le fauteuil dans lequel je venais de passer ce moment certes physiologique mais aussi bien confortable dont les vertus, avant que ne débute une nouvelle journée pleine des petites obligations dérisoires Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

¿ TAVUSSA ? (88) : Arrêtez la musique !

temps de lecture : 3 minutes seulement !

L’autre matin, sur Radio Classique, j’ai entendu Fabrice Luchini interviewé par Guillaume Durand, deux hommes intéressants et agréables à écouter. Luchini venait parler d’un auteur autrichien.  Je n’ai pas noté son nom1. Ce que j’en ai retenu, c’est qu’il semblait avoir beaucoup de points communs avec Philippe Murray, l’imprécateur  favori de Luchini, dont la même fureur contre la société contemporaine, l’humour en moins peut-être.

L’objet de la diatribe de cet autrichien telle qu’elle était rapportée par Luchini, c’était la musique, la musique partout, la musique tout le temps, la musique inévitable, la musique en tube, la musique abrutissante, la musique lénifiante, la musique horripilante, la musique d’ascenseur, la musique de supermarché, la musique de restaurant, la musique de fond, la musique d’attente… Entendez-moi bien, je ne parle pas ici d’un Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (88) : Arrêtez la musique !

Vingt dieux, la belle église !

Publié précédemment le 15/12/2016

Son frontispice asymétrique ferme la place entre le flanc sud du Panthéon, la Tour Clovis du Lycée Henri IV, la façade XIXème de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et la vitrine XXème de Picard Surgelés.

img_3139Le matin, elle se détache en contre-jour sur le ciel bleu vif d’octobre, si on est en octobre. A midi, s’il ne pleut Continuer la lecture de Vingt dieux, la belle église !

Rendez-vous à cinq heures avec la mémoire

Temps de lecture : 17 minutes

la page de 16h47 est ouverte…

 

mémoire

L’abondance des commentaires parus sur de sujet de la mémoire, leur longueur, et parfois même, leur qualité me poussent à les sortir du tiroir confidentiel où l’usage veut qu’ils soient stockés pour les mettre dans la pleine lumière du Rendez-vous à cinq heures d’aujourd’hui.
Voilà, c’est fait.
(Les commentaires sont publiés dans l’ordre chronologique de leur parution, du plus ancien au plus récent.) Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec la mémoire

Rendez-vous à cinq heures avec les souvenirs

temps de lecture : 5 minutes 

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Du souvenir des films et généralisation à la mémoire de l’homme
(et de la femme, bien sûr, de la femme)

Voici le texte que nous propose Lorenzo dell’ Acqua sur les déficiences de la mémoire humaine (c’est bien « humaine », ça évite d’avoir à dire « de l’homme et de la femme »). On trouvera à sa suite ce que j’ai trouvé à en dire. Vous pourrez si vous le souhaitez ajouter votre pierre à cet édifice qui promet d’atteindre des sommets. 

La page de 16h47 vous reste ouverte. Vous vous en souvenez de ça, hein ? 

La plupart des gens font une confiance absolue à leurs souvenirs, même si, à l’évidence, ils sont erronés. C’est pourtant devenu une certitude scientifique : notre mémoire se trompe en toute sincérité. Les preuves sont multiples et il suffit de regarder ses propres souvenirs pour s’en apercevoir, parfois avec stupeur. Le révélateur que j’ai trouvé le plus pertinent, ce sont les films et le souvenir qu’on en a gardé. Je parle des films importants que l’on n’a jamais « oublié » mais que l’on n’a pas revu depuis longtemps. Et pourtant, quand on revoit ces films, on peut s’apercevoir parfois, mais pas toujours, que notre mémoire à laquelle nous croyons dur comme fer, se trompe : il ne se passe pas Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les souvenirs

Rendez-vous à cinq heures autour d’une coupe (9)

temps de lecture : 3 minutes

la page de 16h47 est ouverte…

Presque tout sur le champagne (9)

Et pour clore cette somptueuse série sur le champagne, laissez-moi vous redonner cet extrait de L’Atrabilaire, la célèbre pièce de Jean-Baptiste Peuquelin, dit Meulière.

ACTE II – Scène I 

Philinte entre à grands pas, portant un plateau sur lequel se trouvent une bouteille et deux coupes. Alceste le suit en protestant.

Alceste
Mais enfin, mon ami, puisque je n’en veux pas…

Philinte
Apprenez, cher Alceste, qu’avant tout bon repas
Le champagne s’impose : c’est une obligation,
Surtout quand il s’agit de notre réveillon.
Un peu d’effervescence vous disposerait mieux
Envers les Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures autour d’une coupe (9)

La caverne de Platon

temps de lecture : 5 minutes, sans Platon ; 10 minutes avec

Vous connaissez l’allégorie de la caverne ? Mais oui, bien sûr, vous la connaissez. Vous n’allez quand même pas dire que non devant tout le monde. Mais vous avez un peu oublié les détails, c’est ça, hein ? Vous vous souvenez vaguement : les hommes enchainés, les ombres projetées sur le fond de la caverne… Mais à partir de là, ça devient confus, non ? Ne culpabilisez pas trop — ma propre science est toute fraiche —  et laissez-moi vous faire une modeste piqûre de rappel. En principe, c’est sans douleur.  De toute façon, vous pouvez bien consacrer cinq ou six minutes au texte le plus célèbre de la philosophie occidentale.

Pour expliquer l’allégorie de Platon, on ne peut à mon avis se passer de Continuer la lecture de La caverne de Platon