(…) Mais j’ai tué quelqu’un ! crie Bernard. On ne peut pas recommencer sa vie quand on a tué quelqu’un ! »
A l’autre bout de la pièce, le guide s’agite et gronde :
« Vous n’allez pas la fermer un peu, là-bas ? Je vous préviens : on repart dans une demi-heure alors, vous feriez bien de dormir, sacré bonsoir ! »
Bernard répète en chuchotant :
« On ne peut pas recommencer sa vie quand on a tué quelqu’un…
— D’autres l’ont fait avant vous, soyez-en sûr. Et d’abord, êtes-vous certain de l’avoir tué ? Tout à l’heure, vous avez dit que vous n’aviez pas frappé si fort que ça. Est-ce qu’il était vraiment mort, votre Robert, quand vous êtes parti ? Vous avez vérifié ? Non, bien sûr ! Alors, peut-être n’avez-vous fait que le blesser. Et puis, il m’avait l’air costaud. Si ça se trouve, il s’est fait soigner au PC du tunnel et il est en train de rouler vers Turin avec un pansement sur le crâne, votre agresseur… parce que c’en est un, d’agresseur ; vous vous êtes simplement défendu contre un agresseur et vous l’avez envoyé au tapis. Vous devriez être fier : pour une fois, vous voyez, vous n’avez pas cédé, vous vous êtes battu et vous avez Continuer la lecture de Gisèle ! (19)