Après le « Longtemps, je me suis levé de bonne heure » publié le 23 avril dernier qui contait dans le détail ma vaine recherche d’un lever de soleil à l’Ouest, voici une nouvelle tentative de description de ma petite madeleine à moi (déjà publiée le 23 août 2014).
Longtemps, je me suis levé de bonne heure pour m’asseoir à ma table de travail, alors qu’un premier rayon de soleil hésitant venait poser sa tache de lumière tremblante et dorée sur le bois bruni du vieux meuble, entouré et comme écrasé par ces épaisses tentures et ces lourds rayonnages qui ployent sous la charge d’oeuvres que je n’ai pas créées, accablé par la perspective d’une morne journée d’un travail fastidieux que serait l’écriture de mes souvenirs de jeunesse, dont je savais par avance que je n’aurais pas la force de l’achever.
Vers le milieu de l’après-midi de l’une de ces journées où la chaleur humide succède à l’averse attendue et annonce déjà la lassitude qui ne manquera pas de me gagner lorsque viendra l’heure du gouter, je tressaillis soudain : une odeur, étrangère et connue tout à la fois, venait de parvenir à mon cerveau sans que je puisse déterminer la raison véritable de l’émotion qu’elle y provoquait. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Je respirai une nouvelle fois cet effluve si particulier sans y découvrir davantage que la première fois.
Je me tournai alors vers mon esprit et recherchai dans ses méandres ce que pouvait m’évoquer ce parfum encore léger, mais déjà obsédant. J’étais sur le point d’abandonner mon effort, poussé en cela par cette paresse naturelle de l’esprit quand il s’agit de Continuer la lecture de Du côté de chez soi →