Archives par mot-clé : Hidalgo

Dernière heure : le scrutin à deux roues

Aux dernières municipales, Anne Hidalgo n’avait été élue maire de Paris qu’avec 225.000 voix sur 1.300.000 inscrits. (On doit cette  anomalie à la loi dite PLM qui avait été taillée sur mesure par François Mitterrand en 1982 à l’attention de Gaston Deferre, mais dont nous supportons encore les effets quarante ans plus tard.) Dans la ville dont elle est encore maire et qu’elle s’obstine à reconfigurer à son propre goût, elle n’a obtenu aux présidentielles où elle représentait le P.S. que 22.901 voix, soit dix fois moins qu’aux municipales. 

Selon les derniers comptages, cela représente à peu près le nombre de cyclistes empruntant les jours de beaux temps la rue de Rivoli et le boulevard Sébastopol.

On se perd en conjectures pour savoir si la claque Continuer la lecture de Dernière heure : le scrutin à deux roues

Dernière heure : Notre-Drame et Notre-Dame

Dernière heure : Notre-Drame et Notre-Dame de Paris

Au lendemain de l’incendie de Notre-Dame, notre chère Maire de Paris avait en personne promis un don de 5O millions d’euros pour la restauration  de la cathédrale. 
Mais, par un vote à son initiative, la majorité municipale a voté tout tranquillement le déplacement de ce don vers un fonds qui sera destiné non pas à la cathédrale mais à l’aménagement de ses abords. 

On remarquera d’abord que l’aménagement des abords n’a aucune relation avec l’incendie. On notera également Continuer la lecture de Dernière heure : Notre-Drame et Notre-Dame

Brèves de mon comptoir (6)

18/09 -Emballage perdu : La bande à Christo est en train d’achever l’emballage de l’Arc de Triomphe. 
Quatorze millions d’euros ! 
Et alors ? 
C’est pour quinze jours.
C’est entièrement financé par la Fondation Christo.
Et en plus, ça a une sacrée gueule !

17/09 -Hôtel de Ville : Lors de sa campagne pour la Mairie de Paris, Anne Continuer la lecture de Brèves de mon comptoir (6)

Rendez-vous à cinq heures : Anne H. est-elle de gauche ou d’ailleurs ?

La page de 16h47 est ouverte…

Anne H. est-elle de gauche ou d’ailleurs ?

A propos des dernières mesures circulatoires  et discriminatoires — diminution de moitié du nombre de  places de stationnement et  doublement de leur  tarif — prises par Cruella, un lecteur, qui révèlera son identité s’il le souhaite, s’insurgeait : « Comment ! Mais de telles mesures ne peuvent que favoriser les riches qui se  moquent de payer deux fois plus cher leur stationnement ! »,  s’étonnait qu’elles fussent prises par une femme affichée de gauche, et demandait une explication au sage de service. Eh bien voilà ce que le sage lui répondit, très sérieusement :

C’est pourtant très simple de trouver la clé qui explique toutes les mesures relatives à la circulation prises par A.H. depuis qu’elle est à la mairie.

Pour les analyser,  il faut abandonner totalement le prisme socialiste : est-ce une mesure de gauche ? Va-t-elle favoriser ou défavoriser les Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures : Anne H. est-elle de gauche ou d’ailleurs ?

Rendez-vous à cinq heures : des voeux très ordinaires…

La page de 16h47 est ouverte…*

Bon, on va parler un peu des voeux de la maire : 

J’ai longtemps hésité à faire figurer au milieu de cette exposition de cartes de voeux toutes plus belles, plus évocatrices et plus optimistes les unes que les autres, l’affiche que celle qu’il est convenu d’appeler La Folle de l’Hotel de Ville vient de nous flanquer dans la figure.

C’est donc par le truchement de Clear Channel, réseau américain qui a remplacé l’hexagonal de JCDecaux, tombé en disgrâce par antipathie personnelle, que Madame Hidalgo nous la souhaite bonne et heureuse. 

Quoi de plus normal ?

Mais mon esprit pervers me souffle quelques remarques sur certains détails qui n’auraient pas dû échapper aux conseils en communication de notre maire à tous.

Voyons cela :

—Paris est symbolisé par sa Tour Eiffel. Bon, d’accord. Non seulement on ne saurait Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures : des voeux très ordinaires…

Paris ! À nous deux (3) – Les horreurs de Paris

Ce jour-là, j’avais décidé de commencer le tour des horreurs de Paris. Quand je dis « horreurs », je ne veux pas parler du Sacré-Coeur de Montmartre ni de l’Institut Imagine du Boulevard Montparnasse, non, je veux parler des horreurs récentes, celles que nous devons à notre Maire, toujours détestée mais toujours élue, celle dont je croyais bien avoir réglé le compte en révélant ses dictatoriales méthodes et ses perfides intentions dans mon explosif essai : « L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes ». Hélas, cet ouvrage, pourtant remarquable ne serait-ce que par le sérieux de ses recherches, n’a pas rencontré le succès escompté, que ce soit auprès de la presse mainstream ou spécialisée, toujours à la botte du pouvoir en place, auprès des éditeurs pusillanimes et terrorisés par les éventuelles représailles d’une administration totalitaire, ou auprès du public (quoique les trois personnes qui l’avaient lu en entier m’aient déclaré spontanément que « ouais, c’était rigolo ».)

Donc, pour ce rallye des horreurs municipales, pour m’échauffer, j’aurais sans doute commencé par Continuer la lecture de Paris ! À nous deux (3) – Les horreurs de Paris

Les missions de Lorenzo (4)

Mardi 7 janvier : 11 km.

Ça avait pourtant bien commencé …

Sous un ciel couvert, je pars sans grande conviction voir dans la Chapelle de la Salpêtrière l’exposition de sculptures de Daniel Hourdé, ce gentil monsieur qui nous avait invités à dîner chez lui dans une véritable caverne d’Ali Baba. Pas de chance. L’exposition doit être terminée depuis longtemps mais la chapelle est superbe et je crois bien que je ne la connaissais pas. J’ai le vague souvenir pourtant d’y être venu voir une exposition mais de quoi et de qui ? Elle m’avait semblé petite ce qui n’est pas le cas. Vide comme aujourd’hui, elle est impressionnante. Il est interdit de photographier à l’intérieur.

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L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes – Texte intégral

L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes


C’est le 26 juin 2016 à 11 heures 45…

1-Une mécanique bien huilée

Chapitre premier : Où l’on constatera qu’à l’instar du temps judiciaire, le temps municipal n’est pas celui de tout le monde et qu’en réalité, il y a moins d’urgence que de gens pressés.

C’est le 26 juin 2016 à 11 heures 45, alors qu’il procédait à une opération de contrôle de routine, que Roger Ratinet (1), technicien de la Mairie de Paris préposé à la vérification de la conformité des plaques de rue à la parité homme/femme, découvrit que les quarante premiers numéros de la rue de Rennes avaient disparu. Choqué, il rentra chez lui et prit le reste de la journée pour se remettre.

Le lendemain, de retour à son bureau, il entreprit de rédiger le rapport d’anomalie circonstancié que méritait un tel évènement. Quel ne fut pas son embarras quand il constata qu’il n’existait  Continuer la lecture de L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes – Texte intégral

L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes (15)

SI VOUS N’AVEZ TOUJOURS PAS LU LES QUATORZE CHAPITRES PRECEDENTS, IL EST ENCORE TEMPS DE CLIQUER DESSUS AVANT DE LIRE LE QUINZIÈME ET DERNIER : 

CHAPITRE 1    CHAPITRE 2   CHAPITRE 3    CHAPITRE 4     CHAPITRE 5 CHAPITRE 6  CHAPITRE 7   CHAPITRE 8  CHAPITRE 9    CHAPITRE 10   CHAPITRE 11  CHAPITRE 12  CHAPITRE 13     CHAPITRE 14  

Résumé : Madame Hidalgo est en train de lire l’article de son propre hebdomadaire qui narre innocemment l’anecdote de la non-existence des quarante premiers numéros de la rue de Rennes. Ça ne lui plait qu’à moitié, et on sent bien que ça va mal finir. Mais pour qui ?

15- Manière de penser l’urbanisme (15) 

Où, dans ce dernier chapitre, l’on assistera à un ultime feu d’artifice d’idées festives et à un joyeux départ à la campagne

Quand elle eut fini de lire, elle reposa l’article devant elle sur le bureau puis elle parut se concentrer quelques instants avant de relever les yeux et de s’adresser calmement à son Chef de Cabinet.

—Bon, écoutez Lubherlu. Il y a du bon et du mauvais là-dedans. D’abord, le style est déplorable : on dirait un mélange d’un Mallet-Isaac d’avant 68 et de la Gazette de Gouzon(15).  Et qu’est-ce que c’est que ce dicton faussement féministe et vraiment condescendant, genre « ce que femme veut... ». Qui est-ce qui a pu écrire un truc comme ça ? Ce serait Guitry que ça ne m’étonnerait pas. Et cette référence à Dieu, là ! Mais, ça va pas, la tête ? Vous voulez que j’aie toutes les associations laïques sur le dos. Je vous l’ai dit cent fois : jamais la moindre allusion à Dieu, Mahomet, Jéhovah, Bouddha ou Bourdieu, c’est une règle absolue. Et puis me comparer à l’Impératrice Iphigénie…

—Eugénie…

—Taisez-vous, Lubherlu, c’est un conseil que je vous donne ! … me comparer à l’Impératrice Eugénie, non mais, je rêve. Je suis républicaine, moi Monsieur ! J’ai été élue par le peuple, le peuple de gauche qui plus est. Je ne tiens pas mon pouvoir d’une coucherie avec un petit gros devenu par hasard calife à la place du calife, moi Monsieur ! Quoique, bon…

Lubherlu fit semblant de ne pas avoir entendu. Elle poursuivit : Continuer la lecture de L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes (15)

L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes (14)

SI VOUS N’AVEZ TOUJOURS PAS LU LES CHAPITRES PRECEDENTS, C’EST VRAIMENT DÉSESPÉRANT MAIS C’EST LE MOMENT DE CLIQUER DESSUS : 

CHAPITRE 1    CHAPITRE 2   CHAPITRE 3    CHAPITRE 4     CHAPITRE 5 CHAPITRE 6  CHAPITRE 7   CHAPITRE 8  CHAPITRE 9    CHAPITRE 10   CHAPITRE 11  CHAPITRE 12  CHAPITRE 13

Résumé : Tout le monde, sauf la Reine-Maire, sait maintenant pourquoi la Rue de Rennes commence au numéro 41, mais tout le monde s’en fout, parce qu’il n’y a rien à tirer pour personne de cette information, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan personnel.  Pour personne, sauf pour le rédac-chef de Marianne qui a pondu là-dessus une petite chronique signée sous le pseudonyme d’un vieux grec. Mme Hidalgo ne va pas tarder à en prendre connaissance. Ça va faire du vilain.

14- Censure

Où l’on verra que, selon un ex-député socialiste frondeur, pour être élu, il ne faut pas négliger le petit personnel, même si cela demande parfois de gros efforts.

Quelques jours plus tard, le bon à tirer du prochain numéro de l’hebdomadaire municipal attendait l’imprimatur d’Hubert Lubherlu, quand Madame Hidalgo, tout sourire, entra dans le bureau de son Chef de Cabinet. Celui-ci n’eut que le temps de cliquer sur la touche « ESC » du clavier de son ordinateur pour faire disparaitre de son écran le Super Mario 63 qui bondissait en gloussant depuis le début de la matinée et faire apparaitre à la place un innocent tableur prévu à cet effet.

—Bonjour, mon petit Hubert. Pas trop débordé ? demanda-t-elle joyeusement.

Hubert ne décela aucune trace de sarcasme dans l’interrogation de sa patronne, mais cela ne le rassura qu’à moitié. Toute la Mairie savait qu’Hidalgo était imprévisible et le ton aimable de l’apostrophe ne présageait en rien de la suite de l’entretien.

—Euh … bon… bonjour Madame. Non, non, ça va, ça v…va bien, mer…merci.

Pendant le temps que prit la réponse, la Maire avait eu celui de traverser la pièce et de venir s’asseoir d’une seule fesse sur le coin du bureau de Lubherlu. Tout en dispersant d’un doigt distrait les papiers qui s’y trouvaient, elle continua d’un air enjoué :

—Et les enfants, la famille, tout ça…, ça va ?

Hubert n’avait pas d’enfants. Il était célibataire et orphelin. Sans attendre la réponse, Madame le Maire continua :

—Dites-moi, Hubert, ça fait combien de temps que nous n’avons pas déjeuné ensemble, tranquillement, pour discuter ? Plutôt longtemps, non ?

Comme en réalité, ils n’avaient jamais déjeuné ensemble en tête à tête, Hubert répondit en levant les yeux au ciel et en agitant sa main droite à hauteur de son visage :

—Oh, là, là…

Il se demandait ce qu’il pouvait bien se passer. Où voulait-elle en venir ?

L’avantage de la position de narrateur omniscient dans laquelle je suis, c’est que moi, je sais où elle veut en venir et que si je veux, je peux vous en faire part sans plus attendre. Voici : son mari, l’ex-député socialiste frondeur Jean-Marc Germain, avait eu des remontées du personnel de l’Hôtel de Ville. Celui-ci se plaignait souvent de la froideur et de l’autoritarisme de la Reine-Maire. La veille, après leur diner dans leurs appartements de fonction et après que leur maitre d’hôtel se soit retiré à l’office, il lui avait donc conseillé de se rapprocher de ses employés pour améliorer ses chances lors des prochaines élections.

—Moi, je fais ça depuis des années, lui assura-t-il. Je déjeune régulièrement avec des tas de gens qui m’emmerdent, des administratifs du parti, des maires de petites villes, des directeurs de coopératives, des patrons de PMU ou de PME, est-ce que je sais, moi ? Enfin, j’en passe et des plus chiants. Mais c’est efficace. Tu vois, je n’ai pas été réélu la dernière fois, bon, mais y avait une autre raison, mais j’ai quand même réussi à devenir cadre du Parti. Eh bien, c’est grâce à ces déjeuners, j’en suis sûr. Alors, penses-y. De temps en temps, va donc déjeuner avec deux ou trois connards du petit personnel.

En fait de connard, elle avait décidé de commencer par son Chef de Cabinet, et c’est pour ça qu’en déplaçant distraitement des papiers sur son bureau, elle se préparait mentalement à lancer son invitation.

C’est à cet instant que la maquette d’A Paris attira son attention.

—Tiens, c’est la Pravda de la semaine prochaine, dit-elle en plaisantant.

Hubert ignorait que la Patronne connaissait le surnom que tout le monde donnait à son hebdo.

— Il y a quelque chose d’intéressant, cette fois-ci ? Parce que d’habitude… hein, ha, ha ! .., poursuivit-elle.

—Ah, ben…ben si ! répondit-il tout content. Il y a un article d’Antana… d’Antana… Antanana… de Renaud Dély sur la rue de Rennes. C’est très int… C’est très intéressant et très po…positif sur votre …

La Maire changea de visage.

—Quoi ? Sur la rue de Rennes ! Je vous avais interdit de faire, de dire, de penser quoi que ce soit sur la rue de Rennes ! Vous êtes sourd ou idiot, mon vieux ? Non, je sais que vous n’êtes pas sourd. Bègue et sourd, ça serait vraiment pas supportable ! Par contre, bègue et idiot, ça se conçoit très bien.

—Mais, je … je vous assure qu’il est très bon cet art…cet article. Il vous plaira beauc… beauc… beaucoup. J’en… j’en… j’en suis sûr.

—Ah, écoutez ! Je ne supporte plus vos bafouillages. Vous ne bégayez pas quand vous téléphonez ? Eh bien, dorénavant, vous ne me parlerez plus qu’au téléphone… Non, je vous assure, c’est épuisant à la fin. Bon, faites le voir, ce papier… Dans les pas de l’Impératrice… Qu’est-ce que c’est que cette ânerie ?

Elle fit le tour du bureau.

—Poussez-vous, ordonna-t-elle en s’asseyant à la place d’Hubert.

Puis elle se tut un long moment.

A SUIVRE

POUR LE CHAPITRE 15, C’EST ICI