Archives mensuelles : juillet 2017

¿ TAVUSSA ? (28) Vu du pont

Regardez donc cette photo de la voie sur berge rive droite :
Au fond à droite, dans l’ombre, la station Vélib qui est située sous le Pont d’Arcole : 20 emplacements , dont 14 vides et 6 occupés. Les 6 vélos présents sont tous hors d’usage.

Au premier plan à gauche, 5 vélos fixes d’entrainement en état de marche, inoccupés.
Il y a surement quelque chose à conclure de ces observations, mais je ne sais fichtrement pas quoi.

Sur les deux kilomètres de voie Georges Pompidou le lundi 26 juin à 14h40 par un très beau temps, un peu chaud, il y avait en tout 392 personnes, je les ai comptées, entre la sortie du tunnel venant de la Concorde et le Pont Sully, soit à peu près une personne tous les 5 mètres. Sur le quai haut, juste au dessus, et sur la même distance, il y avait également à peu près une voiture tous les 5 mètres, avec 1,8 personnes à bord, sur deux files, parfois trois, à l’arrêt, soit peu près quatre fois plus de monde en haut qu’en bas, immobilisés dans la fournaise. Mais qu’est-ce qu’ils fichent donc là-haut, ceux d’en haut ? Ils travaillent ou rentrent chez eux. Et ceux d’en bas ? Ils jouent, ils boivent, ils dorment et ils pensent :  Si, là-haut, ils pouvaient s’arrêter un peu de klaxonner, ce serait gentil.

P.S. 1
Ça m’ennuie beaucoup de l’avouer, mais ce jour-là, sur la voie sur berge, c’était bien agréable de faire du Vélib en comptant les passants.

P.S. 2
Bon, maintenant, je vais peut-être la lâcher un peu, Ma’me Hidalgo.

Une photo surprise

Aujourd’hui, c’est Dimanche et c’est mon anniversaire. Dans deux heures, j’aurai douze ans. Dans la salle à manger, la table est mise. Tout à l’heure, je serai le héros de la fête, mais pour le moment, je dois placer sur les assiettes les petits cartons qui indiqueront à chacun sa place.
Nous serons douze : mes parents, ma sœur, ma grand-mère, mon oncle Paul, sa femme, ma tante Simone et son mari, mon ami Jean-Claude et ses parents. Onze personnes, rien que pour moi, et moi. Douze. Je ne peux m’empêcher de penser que si mon oncle Pierre avait été là, il aurait fallu trouvé une solution, car treize à table, pour Maman, ce n’était tout simplement pas possible.

J’aurai bien voulu qu’il soit là, Pierre. Mais ce n’était pas possible. Je me souviens bien de lui. Malgré Continuer la lecture de Une photo surprise

L’homme qui lit

Aimer la littérature, c’est dépasser les clivages, les lobbys et les camps. Aimer la littérature, c’est s’intéresser autant aux ouvriers que décrit Zola qu’à la Princesse de Clèves, autant aux paysans de Sand qu’aux aristocrates de Proust, autant aux libertins de Laclos qu’aux âmes souffrantes de Bernanos, autant au christianisme de Bossuet qu’à sa critique par Diderot. Aimer la littérature, c’est non seulement dépasser les idéologies figées mais franchir les frontières : c’est devenir russe en lisant Dostoïevski, japonais avec Mishima, italien avec Moravia, allemand avec Mann, égyptien avec Mahfouz. La littérature enjambe même les frontières du temps puisqu’elle m’a permis de vivre au Ve siècle av. J.-C. avec Sophocle ou à la renaissance avec Shakespeare et Cervantes.

L’homme qui lit atteint l’universel. Il n’incarne plus un seul groupe, des intérêts précis, une classe sociale, un étage de la société, non, il transcende les définitions et ne connaît plus rien d’étranger. Il épouse le multiple dans sa complexité.

Eric-Emmanuel Schmitt
Extrait d’une tribune parue dans Le Monde du 14 mai 2017

Ah ! Les belles boutiques – 7

A la Ville de Rodez
22 rue Vieille du Temple Paris 4°
Fondée en 1920, connais pas, mais ça a l’air sympathique

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.
L’organisation : vraisemblablement par quartier de Paris, mais rien n’est certain et on verra bien
Le programme : comme disait Macron : on verra bien.

¿ TAVUSSA ? (27) Qousque tandem Hidalgo

« Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »

Mark Twain aurait surement été heureux d’appliquer son fameux aphorisme à la récente publication de Madame Not’ Maire sur le suivi des conséquences de la fermeture de la voie sur berge Rive Droite (VGP : Voie Georges Pompidou).

Sous le titre définitif  » Nouvelle baisse du trafic sur les axes de report en décembre« , la mairie annonce non solum une baisse du trafic sur les axes de report, sed etiam une baisse des temps de parcours sur les itinéraires concernés. Non solum la Mairie annonce ces conclusions, sed etiam elle les prouve. Et elle les prouve non solum avec des tableaux statistiques, sed etiam avec mauvaise foi. Mais on pouvait s’y attendre, n’est-ce pas ?

Voici le tableau essentiel à sa démonstration :

(HPM signifie bien entendu « Heure de Pointe du Matin » et HPS, du soir, BPE et BPI, Boulevards Périphériques Extérieur et Intérieur.)

Selon ce tableau, le nombre de véhicules enregistrés en HPM et HPS sur toutes les Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (27) Qousque tandem Hidalgo