Archives mensuelles : octobre 2015

Zéro virgule vingt-huit grammes

(à Thomas)

Bon, faut que je rentre. Il est à peine minuit, mais faut que je rentre. Demain matin, j’ai du boulot et ça fait quand même trois nuits que je me couche après deux heures. J’ai rendez-vous aux aurores avec Machin, là…, comment il s’appelle déjà, Machin… de chez NNMG…Faut absolument que je sois en forme. Bon, là, ça va encore, j’ai pas beaucoup bu, mais si je reste…Brelingart ! c’est Brelingart qu’il s’appelle.

-Fabrice ! Hé, Fabrice, faut que je m’en aille…Non, non, vraiment ! Faut que je parte, je dois encore passer chez Peter, je lui ai promis. Et puis je voudrais me coucher pas trop tard ce soir…Dis-donc, super ton appartement. Henri IV juste à côté, ça sera pratique pour les enfants, ah, ah ! Et puis quelle vue…Non, vraiment, bravo, très chouette…et puis bon Continuer la lecture de Zéro virgule vingt-huit grammes

ATTENTION, DANS UNE SEMAINE :
HHH, NYC, USA !

Vingt-quatre heures sur laTerre

Ramenons les 4,5 milliards d’années de notre planète à une seule journée. En supposant que la terre soit apparue à zéro heure, alors la vie nait vers 5 heures du matin et se développe pendant toute la journée. Vers 20 heures seulement, viennent les premiers mollusques, puis, à 23 heures, les dinosaures qui disparaissent à 23heures 40 laissant le champ libre à l’évolution des mammifères. Nos ancêtres ne surgissent que dans les 5 dernières minutes. La révolution industrielle n’a commencé que depuis un centième de secondes. (1)

Autrement dit :

00:00………………………. apparition de la planète Terre
05:00 ……………………… naissance de la vie sur Terre
20:00 ……………………… premiers mollusques
23:00………………………..premiers dinosaures
23:40 ……………………….disparition des dinosaures
23:55 ……………………… premiers hommes
23:59:59:99/100èmes ……. début de la révolution industrielle
23:59:59:999/1000èmes….  vous et moi
24:00:00 ………………….. ici et maintenant

image(1) Extrait du commentaire du film diffusé sur Arte « Le Big Bang, mes ancêtres et moi »

Les oies du Capitole

J’ai une très nette tendance à considérer que les oies sont des animaux hautains, vindicatifs et antipathiques. Comme ils font partie de la classe des Aves, je crois leur avoir définitivement réglé leur compte et cloué le bec avec ma célèbre série « Les Oiseaux sont des Cons ». Cependant, je dois à l’Histoire de leur concéder qu’à un moment donné, en un lieu donné, cette stupide volaille a rempli un rôle certes instinctif mais non négligeable. Que ce rôle ait été joué au détriment de nos ancêtres les Gaulois et qu’il n’ait fait que retarder le sac de Rome de quelques jours, ne change rien au fait que l’on se souviendra toujours des Oies du Capitole.
Et, comme il se doit, vous vous en souvenez, vous, bien sûr, des Oies du Capitole ? Oui ? Vaguement ? Mais l’aviez-vous jamais lu dans le texte ? Aperto libro ? Je vous donne aujourd’hui cette opportunité.
Mais avant, le contexte :
Quatre siècles avant Jésus-Christ, Brennus, chef gaulois, mène le siège devant Rome. La famine règne dans la ville et les assiégés ont mangé tout ce qu’ils pouvaient  attraper, les animaux du cirque, les chiens, les chats, les rats, mais pas les oies. Car elles étaient sacrées, les oies.
Maintenant, les faits :

Une nuit sans lune (les Gaulois) firent monter un des leurs sans armes, pour qu’il reconnaisse le chemin ; se passant ensuite leurs armes aux endroits difficiles, ils s’aidèrent mutuellement, et en se poussant ou en se tirant les uns les autres, finirent par atteindre le sommet, dans un tel silence qu’ils trompèrent les sentinelles et ne réveillèrent même pas les chiens qui pourtant sont attentifs au moindre bruit dans la nuit. Mais ils ne trompèrent pas les oies consacrées à Junon : en dépit des terribles restrictions, on n’y avait pas touché. Par leur présence, elles sauvèrent la situation. Leurs cris et leurs battements d’ailes réveillèrent Manlius, qui avait été consul deux ans plus tôt et s’était signalé à la guerre ; il prit ses armes, cria aux autres d’en faire autant et s’élança. Au milieu de l’agitation générale, d’un coup de bouclier il fit tomber le Gaulois au moment où celui-ci atteignait déjà le sommet. Déséquilibré, il entraîna dans sa chute ceux qui venaient derrière lui. Ses camarades, affolés, laissèrent tomber leurs armes pour s’agripper au rocher : Manlius les tua. D’autres Romains l’avaient rejoint : ils jetaient des projectiles et des pierres sur l’ennemi pour lui faire lâcher prise et tout le détachement bascula dans le vide.
Tite-Live
Histoire romaine – Livre V
Ce qu’il y a de chouette avec de vieux auteurs comme ça, Tite-Live, Suétone et autres César, c’est que leur style ne s’embarrasse pas de fioritures.