Archives mensuelles : février 2017

Nous n’irons plus au Bois (Critique aisée 90)

Je l’ai dit à plusieurs reprises et sur tous les tons : à Paris, l’immeuble le plus moche est sans conteste le centre de recherche Imagine du boulevard du Montparnasse.

Eh bien je me suis trompé, et je dois rendre justice à son architecte, Jean Nouvel, qui, dans mon Guinness book, ne détient plus ce record.

J’ai découvert mon erreur il y a peu de temps en traversant la porte Maillot pour aller de l’avenue de la Grande Armée à l’Avenue de Neuilly. Quand on fait ce trajet, le plus souvent, on est en voiture et on garde le nez sur le coffre arrière de celle qui vous précède. On ne jette qu’un coup d’œil rapide et exaspéré sur la façade inclinée du Palais des Congrès sans y prêter plus d’attention. On a bien d’autres soucis.

Seulement voilà, j’allais au Bois de Boulogne et je faisais ce trajet à pied. J’ai contourné l’énorme rond-point par le côté Sud. Et là, grâce au recul et au large angle de vision dont le piéton moyen bénéficie, une évidence m’a frappé : j’avais là, sous les yeux, Continuer la lecture de Nous n’irons plus au Bois (Critique aisée 90)

Incident de frontière – Chapitre 8

Tous les chapitres précédents sont là :

 Chapitre 1     Chapitre 2     Chapitre 3      Chapitre 4    Chapitre 5   Chapitre 6     Chapitre 7

Mais vous pouvez toujours lire leur résumé :
Un dimanche après-midi, à Addabousiyah en Syrie. Trois Français, Pierre, Françoise et Christian, deux Américains, Bill et John, trois Américaines, Tavia, Patricia et Anne et une Australienne, Jenelle, voyagent dans deux petites voitures blanches. Après un long weekend, ils ont entrepris leur retour vers Beyrouth. Non contente d’avoir provoqué un incident dans un marché aux chameaux, voilà que Patricia prend des photographies du poste frontière d’Addabousiyah, alors que la tension monte entre le Liban et la Syrie. Elle est aussitôt arrêtée par les soldats syriens, en même temps qu’Anne qui se trouvait à côté d’elle. Dans l’affaire, Christian a pris un bon coup de crosse sur la cuisse. Il parait que ça fait très mal.

Chapitre 8

Trois soldats étaient restés plantés entre les voitures et la jeep qui barrait le passage.

Ils avaient fait signe à Jenelle et Tavia se rentrer dans la voiture de Christian.

Celui-ci demeurait prostré dans la poussière là où il était tombé. Jenelle, livide, figée sur son siège regardait droit devant elle. Tavia s’était mise à pleurer doucement.

A bord de la première voiture, l’angoisse régnait. Jean-Pierre tentait de se rassurer et de rassurer les autres en disant :

– Non, non, ils vont juste contrôler leur passeport et voiler les pellicules… Au pire, ils garderont les appareils…

Mais il n’y croyait pas lui-même. C’était la deuxième fois qu’il avait des ennuis en Syrie à cause de photographies prises imprudemment. La première fois, c’était à Palmyre. Il était parti là-bas Continuer la lecture de Incident de frontière – Chapitre 8

¿ TAVUSSA ? (18) Je m’en fous

Je me fous de tout.

Hamon a gagné son quart de finale ? Je m’en fous.
Le Parti Socialiste repart quarante ans en arrière ? Je m’en contre-fous.
Le Pingouin suprême cherche une raison de ne pas aller voter aux prochaines présidentielles ? Qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
Fillon a pris une torpille par le travers ? Ça m’est égal.
Bercy nie toute implication ? Vous vous attendiez à quoi ?
Le Front National engrange ? Je m’en fiche.
Hidalgo poursuit la prise en masse de Paris ? So what ?
De tout cela, je me fous, je me contre-fous, je vous dis !

Il n’y a plus qu’une seule chose dont je ne me foute pas, une seule chose qui me préoccupe, une chose qui occulte toutes les autres : Donald Trump Président des États Unis d’Amérique.

J’ai déjà pas mal écrit sur le sujet, ici même, sur la transformation radicale que l’Amérique apporte à son image, sur les analyses rassurantes des sages de la presse intelligente, sur la nature déstructurée et mono-maniaque des discours du Donald. Mais pas sur les raisons de son élection.

Mais, dites-moi :
Est-ce que l’exposé de ces raisons vous donne, comme à moi,  des boutons ?
Est-ce que vous en avez marre d’entendre les analyses que l’on tient dans les cafés-terrasses germanopratins ?
Pourrez-vous supporter encore longtemps les commentaires télévisés des populistes de droite et de gauche ?
Les doctes propos tenus dans les diners de droite et de gauche vous sont-ils devenus indigestes ?
Pouvez-vous encore entendre sans hurler ce genre de banalité :
La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles US est due au vote de toute une partie des électeurs qui se sentait oubliée, méprisée par les élites, bousculée par la crise économique et menacée par l’immigration. C’est le résultat d’une (saine) mobilisation populaire contre le reste de l’Amérique.

Si vos réponses aux questions ci-dessus ont été OUI-OUI-NON-OUI-NON, alors examinez deux minutes le tableau ci-dessous : Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (18) Je m’en fous