Archives mensuelles : septembre 2016

¿ TAVUSSA ? (10)

La voie sur berge Rive Gauche
-Vous vous êtes déjà promené sur les berges de la Seine, rive gauche, entre le Pont Royal et celui de l’Alma ?
-Hein ?
-Non, je vous demande si vous vous êtes déjà promené sur les berges de la Seine, rive gauche, entre le Pont Royal et celui de l’Alma.
-Non.
-Non ? C’est dommage ! C’est dommage parce que vous pourriez y voir une des réalisations les plus exemplaires d’aménagement ludique que la Mairie de Paris nous prodigue avec générosité pour l’amélioration de notre santé tant mentale que physique !
-Non ?
-Si ! J’ai parcouru les deux kilomètres de l’ancienne voie sur berge. En fin d’une très belle matinée d’une chaude fin de mois d’août, j’y ai vu :
1-quelques peintures au sol, presque effacées, et censées représenter des labyrinthes, des échiquiers et des objets non identifiés.
2-quelques  bastaings assemblés par paquets de quatre ou cinq pour offrir aux passants de quoi s’asseoir en une vague demi-douzaine d’endroits de la promenade.

3-une demi-dizaine, peut être moins, de bungalows de chantiers, peints en marron et posés sur de vieilles palettes usagées, tenant lieu de Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (10)

Reichold

689-REICHOLD

David Reichold
Né le 12/12/52 à Vienne, Autriche.
Mort le 17/02/99 à Leysins, Suisse
David Reichold est un artiste peintre et photographe de nationalité suisse.
Né dans une famille d’industriels de la région de Visp, il mène de brillantes études de commerce à Lausanne puis à Francfort, mais, à 23 ans, il refuse le poste de vice-président qui lui était offert dans le groupe familial. Il déclare alors au journal Le Clairon de Brig : « Ma famille fabrique des cochonneries industrielles depuis trois générations. C’est normal, ce sont des cochons. »
Il part étudier l’art pariétal dans le Nord du Chili puis en Périgord. En 1988, Il s’installe à Lugano et fonde avec Jérôme Stratter le mouvement des Daubers (littéralement, les Barbouilleurs). Reichold et Stratter se lancent tout d’abord dans la peinture instinctive sur panneau routier qui remporte un succès immédiat. Le point culminant de cette période routière des Daubers est bien entendu la peinture totale en rose fuscia du panneau de sortie pour l’aéroport de Geneve-Cointrin sur l’autoroute E62. Après cette œuvre magistrale, les deux fondateurs des Daubers se fâchent sur un désaccord majeur, Stratter voulant renouveler l’opération de Genève-Cointrin sur les autres aéroports suisses, mais Reichold s’y opposant formellement en qualifiant ce projet de déclinaison mercantile contraire à l’esprit Dauber. « Je n’ai pas refusé il y a vingt ans de fabriquer de la merde chimique pour me lancer maintenant dans la décoration d’autoroutes ». Il ajoute : « Stratter a toujours fait de la daube, mais ce n’est plus un Daubers. »
En 1993, il achète un ancien sanatorium à Leysins pour y créer un atelier de photographie destructive. La technique Daubers consiste à obtenir, à partir d’une photographie numérique, une oeuvre totalement méconnaissable. Cette méthode implique l’utilisation de Photoshop, de rephotographie argentique, d’immersion en milieu acide décapant, chiffonnage et nouvelle rephotographie.
L’œuvre présentée ici est l’avant dernière création de Reichold. Elle a été vendue aux enchères au dernier Art Basel Miami pour la somme de 576.001 $.
La dernière oeuvre de Reichold demeure inachevée. Alors qu’il voulait apporter une amélioration à sa technique en remplaçant la phase de chiffonnage par une phase de machonnage, l’artiste n’a pas survécu.

La fontaine Carpeaux

La fontaine Carpeaux

La fontaine Carpeaux,
C’est ici que je veux mourir,
Sur un banc raide et vert, le dos au soleil, les pieds à l’ombre,
Entre le bruit de l’eau et celui de l’autobus 38.
Il sera presque midi, il fera frais, il fera beau,
De petites bourrasques apporteront des poussières de conversation.
J’aurai les yeux fixés sur le corps vert de l’Europe.
Ce sera l’heure où seuls le sein droit et l’arrondi de la hanche seront éclairés par le soleil.
Trois étrangers passeront lentement, regardant les corps luisants des hippocampes.
Ce sera l’heure où les enfants de la rue d’Assas traversent le square en traînant des pieds pour faire lever la poussière.
Le plus brave, monté sur la margelle, fera l’avion qui décolle en écartant les bras.
Je m’allongerai sur le banc raide et vert et fermerai les yeux.

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