Le sage a deux langues, l’une qui dit la vérité, l’autre qui parle le langage des circonstances.
Euripide
Le sage n’a pas d’ennemi. Mais il doit courir vite.
Randal Lemoine
Le sage a deux langues, l’une qui dit la vérité, l’autre qui parle le langage des circonstances.
Euripide
Le sage n’a pas d’ennemi. Mais il doit courir vite.
Randal Lemoine
Jungle amazonienne ou herbes folles boulevard Arago ?
Et d’abord, pourquoi écrit-on ?
Question sempiternelle que tous ceux qui écrivent se posent un jour. Question cliché à la Jacques Chancel : « Dites moi, cher ami, nous approchons de la fin de l’émission, il nous reste à peine une minute, alors une dernière question : cher Marcel Proust, pourquoi écrivez-vous? »
Eh bien, si moi, j’avais été invité à Radioscopie et si Jacques Chancel m’avait posé cette question, il ne m’aurait pas fallu trois minutes pour y répondre. J’aurais dit :
« Voyez-vous, cher Jacques Chancel, comme beaucoup, je vis des émotions. Comme certains, je voudrais les partager. Mais comme personne n’écoute, j’écris. »
Donc j’écris sous le règne Continuer la lecture de Écrire, mais avec quoi ?
Amours disparues – Passerelle des Arts
Collage de Sébastien Coutheillas
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C’était une belle soirée de début d’été du côté de la Place Sainte Apolline. Il venait de tomber une courte pluie d’orage et la merveilleuse odeur de l’asphalte humide et chaud envahissait les terrasses des cafés.
Les hommes en chemise avaient renouvelé leur demi. Les femmes reprenaient une Marlboro Light avant de jeter leur dévolu.
Il faisait bon. On était bien.
Elle portait des sabots noirs, un pantalon de jean bleu, un chemisier blanc un foulard bleu et de longs cheveux blonds. Elle était entourée de Continuer la lecture de Début d’été
Barcelona-Pedrera-Cheminées
Ils ont de bonnes joues rouges, fruit d’une saine nourriture, et des dents blanches de trois espèces : les incisives qui tranchent le saucisson, les canines qui le percent, les molaires qui le broient. Quand le saucisson les voit arriver, il se déclare vaincu d’avance.
Alexandre Vialatte
Morceau choisi
A l’entrée d’une chronique consacrée à Georges Simenon, Alexandre Vialatte écrivait ceci (à déguster lentement, les yeux fermés, si possible ; si, si, c’est possible, il n’y a qu’à vous le faire lire par un ou une amie) :
L’homme, au mois d’août, s’évade de ses logements cubiques pour retrouver à la campagne les maisons inconfortables du bonheur. Un vieux lilas pousse dans le jardin, une guêpe bourdonne autour des roses, le vin rafraîchit à la cave, on s’assomme contre une poutre en montant au grenier. En revanche, on y trouve un Montesquieu complet, un Balzac en quarante volumes, trente ans de l’Illustration ou de la Revue des Deux Mondes, des livres de prix à tranches d’or aux pages tachées de mouillures jaunâtres dont l’odeur fait partie de l’histoire (l’histoire ne serait pas la même si le livre avait une autre odeur).