Archives de catégorie : Critiques

Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (3/3)

(suite de l’autocritique malaisée d’Histoire de Dashiell Stiller)

(…) Les deux derniers chapitres, Mattias Engen et Dashiell Stiller, les plus longs du roman, dégagés qu’ils étaient de la tragédie de Samuel et de la langue de bois de Cambremer, ont été sinon faciles, du moins agréables à écrire. Le moins agréable n’étant pas de ne pas connaitre le dénouement des amours d’Isabelle et Dashiell une demi-heure avant de l’écrire enfin.

Je viens de vous présenter sans vergogne ni pudeur la plupart des secrets de l’écriture de l’Histoire de Dashiell Stiller. A présent, sans aucune modestie et en toute sincérité, je vais me livrer coram populo et sans filet à l’exercice littéraire le plus difficile et le plus dangereux qui soit : faire la critique du roman que l’on vient d’écrire.

Critiquer le roman d’un autre est un plaisir dont je ne me suis pas souvent privé. Continuer la lecture de Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (3/3)

Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (2/3)

(suite de l’autocritique malaisée d’Histoire de Dashiell Stiller)

(…) Et puis bien sûr, il y a Le Cujas. Aujourd’hui, le Cujas, c’est l’Histoire de Dashiell Stiller, mon premier vrai roman, le texte qui justifie sous forme de critique aisée mon intervention d’aujourd’hui. Je ne le répèterai jamais assez : je l’ai lu et relu, et j’ai aimé ce que j’ai lu.

Comment l’idée du Cujas m’est venue, je l’ai dit cent fois à qui voulait l’entendre : la vieille dame joyeuse à Aurillac, la carte-postale bihebdomadaire à la maison de retraite et, un jour, celle qui m’arrête au moment de la mettre à la boite : Étudiants à la terrasse d’un café du boulevard Saint-Michel à Paris, vers 1935.  © Albert Harlingue/Roger-Viollet. Huit personnages sur la photo, le Quartier Latin, quatre ans avant la seconde guerre mondiale… Qu’est-ce qui peut bien lier ces gens en ce jour de 1935 ? Comment vont-ils traverser la guerre ? Vont-ils seulement en réchapper ? Et Continuer la lecture de Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (2/3)

Rendez-vous à cinq heures avec une réponse

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Parce que le roman
par Philippe

Cette chronique est censée répondre à celle que Lorenzo a signée hier dans le JdC

Elle est intéressante cette étude sur les différences qui existent entre le roman et la réalité, ou plutôt entre les comportements humains romanesques et les comportements  réels. Bien que je sois en désaccord avec elle sur presque tous les points, elle est intéressante, argumentée. On peut regretter cependant qu’à la fin du texte ainsi que dans l’addendum, l’auteur n’ait pas su s’empêcher d’enfourcher une fois de plus sa monture favorite, sorte de mulet increvable né de la fusion improbable de personnages réels et de leurs images fantasmées sous la plume d’un auteur en verve. Mais passons.

Donc, selon la théorie Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec une réponse

Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (1/3)

Histoire de Dashiell Stiller
Philippe Coutheillas, 2023
Amazon, 419 pages, 12€

 Il m’arrive parfois de quitter le second degré ; il m’arrive aussi de quitter nuance, réserve et modestie et généralement, ça se produit en même temps. En voici la preuve :
J’ai relu Histoire de Dashiell Stiller. Il le fallait : c’était nécessaire pour les corrections d’épreuves avant publication. Mais c’est aussi par goût que je l’ai fait et, comme je le disais l’autre jour dans une critique plus lapidaire parue fin août dernier : j’ai aimé ce que j’ai lu.

Oui, j’ai aimé. Cela vous surprend, n’est-ce pas, de lire ici ce genre d’aveu ? Ce sont des choses qui ne se font pas : c’est fichtrement casse-gueule, c’est un faux-pas, une faute de goût, et, pire, c’est une erreur.
Eh bien, c’est peut-être une erreur, mais Continuer la lecture de Histoire de Dashiell Stiller – Critique aisée n°264 (1/3)

Rendez-vous à cinq heures avec une question

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Mais pourquoi le roman ?
par Lorenzo dell’Acqua

Il y a quelque chose de faux dans la plus belle expression dont soit capable l’être humain, à savoir la littérature, poèmes ou romans ou autres. Faux, parce que jamais l’homme ne fonctionne de façon huilée, policée, cohérente, comme se doit de fonctionner un bon roman. L’homme fonctionne par « images » ou « impressions » successives, chacune en appelant une autre sans qu’il soit capable de dire comment et pourquoi il en est arrivé à la dernière, la seule qui compte pour lui, celle qu’il va assumer, adopter et à laquelle il va croire dur comme fer.

Mais comment en est-il arrivé à penser une chose pareille ? Lui-même ne se le demande jamais. Le roman est exactement l’inverse : il doit être cohérent et Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec une question

Rendez-vous à cinq heures dans la maison

la page de 16h47 est ouverte…

Voici la critique du film « Dans la maison » par Lorenzo dell’Acqua

 

DANS LA MAISON
François Ozon, 2012

Curieux film aux deux visages, l’un positif, l’autre négatif, qui met en scène la réalité et la fiction, le bien et le mal, mêlés avec une habileté dépourvue d’incohérences et de facilités.

Fabrice Lucchini interprète un professeur de français désabusé et résigné. Ses élèves sont nuls et surtout, ce qui le désespère encore plus, ne manifestent aucune envie d’apprendre. Là, rien d’étonnant, cela correspond à l’impression que nous avons tous. Mais, dans sa nouvelle classe, il découvre un jeune garçon doué qui raconte bien et qui écrit bien, autrement dit Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures dans la maison

Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (8)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?

Des écrivains vous répondent...

3 juillet 2023, Champ de Faye, Aisne

Je viens de finir de corriger les épreuves d’Histoire de Dashiell Stiller, et je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu.

Philippe C, romancier inachevé

 

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Que faut-il penser d’Histoire de Dashiell Stiller ? (7)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?


Des écrivains vous répondent…

July 20 2010, 815 5th avenue, Manhattan, NYC

La première fois que j’ai rencontré Dashiell Stiller, c’était en 1952, à Brooklyn. J’avais alors 17 ans et lui ne devait pas être loin de la quarantaine. Il se trouve que mon ami Spats Levinski devait installer l’air conditionné chez Stiller mais qu’il devait le même jour aller à Columbus pour jouer du banjo dans la bar-mitzvah du fils du neveu de sa grand-tante, Shoshana. Comme la prestation d’artiste payait 2 dollars 50 de plus que celle de plombier, Spats m’avait demandé de le remplacer chez Stiller. Levinski et moi nous avions le même âge et je l’admirais beaucoup pour tout un tas de raisons. La première c’était qu’il affirmait coucher une fois par semaine, le mardi, avec Madame Jakubowski, la femme du boucher de Franklin street. Mais la raison la plus motivante, c’est qu’il faisait de la boxe française et qu’il savait comment vous envoyer de ces coups de savates inoubliables dans les parties sensibles. Je ne pouvais donc rien lui refuser. C’est pourquoi, en cette très chaude matinée de juillet de 1952, vers les 9 heures, je sonnais à la porte de l’appartement 2C du 250 Furman Street. Stiller m’accueillit très aimablement mais sortit aussitôt Continuer la lecture de Que faut-il penser d’Histoire de Dashiell Stiller ? (7)

Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (6)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?

Des écrivains vous répondent…

27 juin 2023 (probablement). Quelque part, mais où… ?

C’était en novembre, peut-être à Paris, peut-être ailleurs… Vichy, Vienne, Valparaiso… je ne sais plus. Comme tous les jours à cette saison imprécise, il y avait du brouillard, partout du brouillard, du brouillard dans la rue, du brouillard dans l’escalier, du brouillard dans ma tête. Je l’ai cherchée longtemps dans la bibliothèque de mon père, cette Histoire de Dashiell Stiller dont je crois me souvenir qu’il m’avait dit le plus grand bien. Mais était-ce mon père ? Était-ce bien mon père qui m’avait dit cela ou bien était-ce ce marchand de cravates de la rue des boutiques occultes ? Ou bien encore cet ami de jeunesse perdue, Francis ? Francis… que j’aurais pu connaitre, mais qui est mort avant… enfin, je crois…

Je ne sais pas, je ne sais plus…

De toute façon, je ne l’ai pas trouvé, le bouquin ! Alors arrêtez de m’emmerder avec cette Histoire de Dashiell Stiller ! Compris ?

Patrick Medrano, amnésique

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Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (5)

A peine sorti de presse, l’Histoire de Dashiell Stiller déclenche les polémiques auxquelles les ouvrages de Philippe Coutheillas nous ont habitués.
Histoire de Dashiell Stiller… Roman d’aventures, autofiction, roman historique, histoire d’amour, roman à l’eau de rose, roman de l’été, bide de l’année… tout à été dit.
Mais que peut-on en penser, que FAUT-il en penser ?


Des écrivains vous répondent…

June 25th, 1955, Earl’s Hangout, 1245 Wilshire Blvd, Los Angeles, Ca.

Quand la fille est entrée dans le hall, tout d’abord, je n’y ai pas cru. Son bikini albâtre bronzé avait dû être taillé par un miniaturiste dans trois timbres-postes. Les jambes fuselées qui en sortaient étaient plus longues qu’un film suédois non sous-titré. Quant à ce qu’on pouvait voir de son corps entre le haut du slip de bikini et la naissance de son cou, je préfère ne pas commencer à en parler de peur de ne pouvoir en achever sereinement la description. Quant à ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, je les ai à peine vus tant j’étais concentré sur la partie indescriptible mentionnée plus haut. Mais ce n’est pas à l’existence réelle de cette apparition que je ne croyais pas. Des filles comme ça, à Venice Beach ou à Malibu, il y en a à la pelle. D’accord, dans le lobby du Berverly Hills Hôtel, où je devais rencontrer un ponte de la MGM pour une banale histoire de cocufiage, le port du bikini minimaliste, c’est plutôt rare, encore que, dans la Cité des Anges, rien Continuer la lecture de Que faut-il penser d’ Histoire de Dashiell Stiller ? (5)