UKRAINE J 6 (8 heures du matin)
Dernière heure : Où sont-ils ?
On a du mal à trouver des informations sur les manifestations passées ou prévues en France en soutien à l’Ukraine, ou contre la Russie ou pour l’extension des sanctions ou tout simplement contre la guerre. Pourquoi ? Parce qu’il n’y en a pas, ou si peu.
Un invasion d’un pays proche, grand comme la France, presque aussi peuplé, doté d’un vrai parlement, d’un vrai président par un pays dirigé par un dictateur paranoïaque, dont les armées ont régulièrement prouvé leur extrême brutalité à l’égard des populations civiles, des centaines de milliers de réfugiés, en exode dans le froid, des hommes et des femmes préparant fébrilement d’inutiles tranchées et de dérisoires cocktails Molotov, armés de Kalachnikov disparates et de fusils de chasse à deux coups, trois millions d’habitants menacés par une gigantesque colonne de chars et de camions… et rien, pas une manifestation de masse annoncée à la République, aux Champs-Elysées, devant l’ambassade de Russie ou devant celle d’Ukraine.
Où sont-ils, les Indignés, les Insoumis, les Nuits-debout, les Anti-pass, les Anti-vax, ceux qui manifestaient contre les restrictions de liberté dues aux lois anti-terroristes ou à l’instauration du pass sanitaire ? Et les libertés des Ukrainiens, alors ?
Où sont-ils les lycéens, les étudiants toujours prêts à s’enflammer pour une noble cause ? Il y a pourtant des lycéens, là-bas ! Des étudiants aussi…
Où sont-ils les hommes politiques, les hommes publics, les comédiens, les philosophes, les intellectuels et tous ceux qui pendant des années nous ont expliqué combien V. Poutine était un homme intelligent, admirable, fort, un homme, un vrai, un fin joueur d’échec, un stratège d’exception ? Où sont-ils, les mêmes qui nous ont savamment démontré que c’était l’Ouest qui avait provoqué le dictateur russe et que nous ne récoltions que ce que nous avions cherché, et qu’en conséquence, il ne fallait pas se plaindre. Où sont-ils ? Ils sont plutôt discrets, ces derniers jours.
Y en aura-t-il un, un seul, pour se lever et dire à ses troupes, ses fans, ses suiveurs, ses disciples : » Oh ! Les gars ! Je me suis planté ! Oui, je me suis trompé sur Poutine, complètement trompé ! Il ne fallait pas me croire ! Poutine, c’est l’horreur absolue ; Poutine, c’est Hitler ! » ?
Un seul ?
Cette « dernière heure » est publiée plus tôt que d’habitude et son heure de rédaction est précisée. On comprendra probablement pourquoi.
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