Dernière heure : Kiev, Lille, Marseille…

UKRAINE J.3     (11 heures du matin)

Dernière heure : Kiev, Lille, Marseille…

La presse : La bataille de Kiev a commencé… La capitale est sous les bombes…

Imaginez une bataille dans une ville historique et moderne de 3.000.000 habitants (dix fois plus importante que Lille, trois fois plus que Marseille.
Imaginez les Lillois aux abris dans les stations de métro, écoutant les sourds impacts des bombes, se demandant comment ils mangeront demain, comment ils survivront à la prochaine journée, espérant un secours qui ne viendra pas… Imaginez les Lillois se bousculer pour monter dans des trains, des bus et des camions à destination de la Belgique, les Marseillais affréter des petits bateaux pour fuir vers l’Italie…
Réalisez que les habitants de Kiev sont semblables aux Lillois, aux Marseillais, aux Parisiens. Ils sont commerçants, dentistes, fonctionnaires, employés de bureau, mères de famille, enfants, vieillards, malades…
Imaginez que leur vie, leur mort, leur futur dépend aujourd’hui d’un nouvel Hitler qui ne craint plus rien ni personne.
Car il faut bien oser le dire, à la fin : Poutine, c’est Hitler, Hitler doté de l’arme nucléaire, plus dangereux encore qu’Hitler dont on sait que, s’il l’avait eu à temps, il l’aurait utilisée.

L’Occident a promis d’envoyer (et peut-être envoie déjà) des aides humanitaires et du matériel militaire. Mais les ports sont bloqués, les aéroports détruits, le ciel sous domination russe. Cette aide ne pourra venir que par la route à travers les frontières des états frontaliers, Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie. Un prétexte de plus pour Poutine pour y intervenir. Mais a-t-il encore besoin de prétexte ? De toute façon, sans même qu’il le demande, il se trouvera toujours des gens pour expliquer qu’encore une fois, l’Ouest l’aura provoqué ! Comme s’il était nécessaire de provoquer un tigre pour qu’il vous saute dessus !

Si je pense ne pas m’être trompé souvent sur Poutine, je n’avais pas imaginé le courage dont V. Zelensky semble faire preuve. Je n’avais pas prévu non plus que l’armée ukrainienne puisse résister, même seulement quelques jours, et encore moins qu’une résistance de la population puisse être seulement envisagée.

Les sanctions et les manifestations anti-russe s’accumulent. Il s’en trouvera toujours pour ironiser et les trouver dérisoires (exclusion de l’Eurovision, déplacement de la finale de la ligue des champions, interdiction faite à Poutine de se rendre sur le territoire des USA), et inefficaces (interdiction d’espaces aériens, d’exportations diverses, d’échanges économiques). Mais que ces malins et demi nous disent ce qu’il convient de faire aujourd’hui, pas ce qu’il aurait fallu faire hier, mais ce qu’il convient de faire aujourd’hui : approuver, accepter  l’invasion, ne rien faire, entrer en guerre ?

Ce qu’on peut encore espérer, pas pour les Ukrainiens mais pour la paix mondiale, c’est que la tactique de Poutine soit celle-ci : être tellement imprévisible et violent dans ses actions et dans ses discours que l’Occident, terrorisé à l’idée de ce qu’il pourrait faire à l’étape suivante, acceptera la moindre promesse, le moindre apaisement comme une concession majeure permettant de lui accorder définitivement ce qu’il voulait au départ.

P.S. F. Fillon a démissionné de ses fonctions chez SIBUR. C’était la moindre des choses, mais quand même, merci.
P.S. G Schroëder, président du Comité des actionnaires de Nordstream 2, membre du Conseil d’Administration de Gazprom, ne l’a pas encore fait, lui, avec l’excuse habituelle que c’est l’Ouest qui a provoqué Poutine.  Na und ? So what ?

2 réflexions sur « Dernière heure : Kiev, Lille, Marseille… »

  1. Cette dernière heure partie comme un missile russe est sans dûe au décalage horaire de CdeF !
    Mais j’aime beaucoup les commentaires de notre correspondant de guère personnel!
    C’est vrai que Zelinsky est habité par son rôle : hier soir glaçant d’entendre le secrétaire d’ambassade russe répondre à la question de l’excellent Darius Rochebin: » envisagez vous l’elimination physique du Président Ukrainien, «  no comment »…

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