Archives mensuelles : août 2017

Le Vialatte est-il inné ou acquis ?

Ce texte, vous l’avez déjà lu. Il date de mai 2014. Mais il a perdu si peu de son actualité que, pour le mettre à jour, je n’aurais eu qu’à remplacer  mes références au Scooter du Pingouin ( que personne n’oubliera) et au Dictaphone de Monsieur Buisson (que tout le monde a oublié) par le transfert d’un footballeur hispano-brésilien dans un club quatari et les pistes cyclables de la rue de Rivoli. Mais, par respect pour Catherine T. à qui il avait été dédié,  j’ai préféré laisser intact ce texte désormais historique. Le voici :

à Catherine T.

L’autre soir à diner, ma charmante voisine de table me disait qu’elle aimait bien lire de temps en temps les petites histoires que je publie dans le Journal de Coutheillas. Laissant les autres dîneurs discuter de problèmes ardus de mécanique présidentielle, à savoir du scooter de Monsieur Hollande et du dictaphone de Monsieur Buisson, nous avons parlé longtemps de la forme et du contenu du JdC. C’est dire si, pour moi, ce fut une bonne soirée.
Mon enthousiaste convive émit cependant une interrogation sur le sens, et peut-être même un doute sur l’opportunité de l’exergue permanent qui figure sous le titre du Journal: « L’éléphant est irréfutable« .
Dans l’instant et les brumes du Haut-Médoc, je n’ai pas su lui donner de réponse satisfaisante, ou plutôt de réponse qui me satisfasse.
Mais à présent, muni de mon meilleur esprit d’escalier, je vais lui en donner, moi, des explications.

L’éléphant est irréfutable
Ces quelques mots constituent le plus bel aphorisme que je connaisse. Mais ce n’est pas que cela : ils forment à eux quatre toute une philosophie, une ligne Continuer la lecture de Le Vialatte est-il inné ou acquis ?

Nostalgie n° 14 – Stagecoach

Stagecoach
(La chevauchée fantastique)
John Ford 1939
John Wayne (Ringo kid) – Claire Trevor (Dallas) – Thomas Mitchell (Doc Boone)

Inspiré d’une nouvelle américaine elle-même vaguement inspirée de Boule de Suif, le film Stagecoach est un pur chef d’œuvre qui a renouvelé totalement le genre du western.

Le film fut un très grand succès lors de sa sortie et un critique avait pu même écrire : « Dans un grand geste superbe, John Ford a balayé dix ans d’artifice et de compromis et a réalisé un film qui fait chanter la caméra ».

On se souviendra en particulier de l’apparition de John Wayne au bout de 18 minutes de film : Ringo apparait de face au bord de la piste, sa selle posée sur l’avant-bras gauche et sa Winchester à la main droite : une des plus belles entrées qui soit pour un acteur. Il a fallu attendre 1962 et Lawrence d’Arabie pour voir aussi bien avec l’apparition d’Omar Sharif comme un mirage dans le désert. Voici quelques scènes de Stagecoach :

 

 

 

 

 

Le film est visible sur YouTube
Et maintenant, qu’est-ce qu’on dit ?

Seule la littérature…

Morceau choisi

Autant que la littérature, la musique peut déterminer un bouleversement, un renversement émotif, une tristesse ou une extase absolue ; autant que la littérature, la peinture peut générer un émerveillement, un regard neuf porté sur le monde. Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit, avec l’intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l’émeut, l’intéresse, l’excite ou lui répugne. Seule la littérature peut vous permettre d’entrer en contact avec l’esprit d’un mort, de manière plus directe, plus complète et plus profonde que ne le ferait même la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitié, jamais on ne se livre, dans une conversation aussi complètement qu’on ne le fait devant une feuille vide, s’adressant à un destinataire inconnu.

Michel Houellebecq – Soumission

Dunkerque – Critique aisée 96

Dunkerque
Christopher Nolan – 2017

Voici Dunkerque. C’est un film. C’est Christopher Nolan qui nous l’apporte.

Comment classer Dunkerque (faut-il classer Dunkerque ?) dans l’œuvre de Nolan ?
Je n’ai vu que deux autres films de lui (qui je crois en a fait 6). Ils m’ont plutôt ennuyé. Il y avait le compliqué Inception avec triple mise en abime et mal de tête assuré, je rêve que je rêve que je rêve que je …
Et il y a eu le prétentieux, l’interminable Interstellar, avec sa philosophie de bazar bio-bobo : seul l’amour télépathique sauvera la planète…

Heureusement, Dunkerque ne ressemble à aucun de ces deux-là. C’est un film d’été, mais bien que ça se passe souvent sur la plage, ce n’est pas Continuer la lecture de Dunkerque – Critique aisée 96

Ah ! Les belles boutiques – 8

Cinéma Le Champollion
51 rue des Ecoles Paris 5

Créé en 1938, le Cinéma Champollion ouvre une deuxième salle en 1955. Sa façade est inscrite au Monuments Historiques

Quel parisien ne connait le cinéma Champollion, le Champo pour les habitués ?
Quel étudiant n’y pas été profondément ému en y voyant un film suédois pour la première fois, ou en flirtant avec une jeune Suédoise pour la première fois ?

Personnellement, mon souvenir le plus fort lié au Champo, c’est ma première vision de La Règle du Jeu. C’était en aout, j’étais seul, j’avais seize ans. Je me souviens que le film était sous-titré en anglais. C’est la Règle du Jeu qui a décidé de toute ma carrière. Non pas que je sois devenu pilote, garde-chasse ou châtelain comme les héros du film, mais c’est en sortant de la séance, ébloui par la mise en scène et le soleil de cette fin d’après-midi, que j’ai décidé de ne pas être devenir réalisateur. Il venait de m’apparaitre que jamais je ne pourrais égaler un tel chef d’œuvre. J’ai donc choisi de devenir astronaute. (1)

Note (1) : Mais ça non plus, je n’y suis pas arrivé.

 

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.
L’organisation : vraisemblablement par quartier de Paris, mais rien n’est certain et on verra bien
Le programme : comme disait Macron : on verra bien.