Rendez-vous à cinq heures : du rêve et des souvenirs

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DU RÊVE ET DES SOUVENIRS

Visiblement, en cette fin d’année, Lorenzo se concentre essentiellement sur deux sujets, le souvenir et le rêve, et les rapports qui existent entre eux. 
Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à deux de ses récentes publications ainsi qu’aux commentaires afférents. (pour pouvoir les relire, il vous suffira de cliquer sur leur titre en rouge.)

Rendez-vous à cinq heures : le souvenir de Lorenzo

Rendez-vous à cinq heures : les rêves de Lorenzo

Le même vient d’ajouter cette réflexion :

« Le rêve ressemble au souvenir mais il s’en distingue pour plusieurs raisons : l’incohérence, l’oubli rapide et notre absence d’âge précis.
Ce dernier caractère pourrait être la conséquence de son incohérence qui est un mélange aléatoire d’événements sans rapports entre eux, survenus à des périodes différentes de notre vie et donc à des âges différents.
Autre élément spécifique du rêve, on ne se voit jamais soi-même, pour la même raison. »

C’est intéressant, mais je ne suis pas nécessairement d’accord. C’est pourquoi j’ouvre cette discussion afin que vous puissiez y faire part de votre avis en ajoutant, si la décence le permet, la narration de vos rêves les plus secrets et de vos souvenirs les plus étranges, ou vice et versa. 

En tout cas, voici mon avis, et je le partage : 

Pour moi, le rêve ressemble pas au souvenir en ceci que, dans le souvenir, je revois des actions, des paysages et personnages, de façon exacte ou transformée, mais je ne les revis pas. En effet, dans un  souvenir, il n’y a aucun effet de surprise, à fortiori rien d’inattendu, et quand, dans ce souvenir, il m’arrive d’accomplir une action, je ne l’accomplis pas véritablement mais, plutôt, je me regarde l’accomplir, sachant ce qui va se passer, car cela c’est déjà passé. 

Dans un rêve (dans mes rêves) je suis toujours acteur, et comme dans la vie, je ne sais pas avec certitude, sauf situation répétitive, ce que sera la minute d’après. Bien sûr, dans les rêves (dans mes rêves), l’action est accélérée et les évènements se succèdent à grande vitesse (et je ne parle pas là de la durée des rêves telle que des scientifiques peuvent la mesurer), mais, mis à part quelques aspects fantastiques de l’environnement dans lequel j’évolue en rêvant, les actions que j’entreprends, cauchemardesques ou agréables, conservent une certaine logique :(…)  je dois prendre un train, je ne sais pas nécessairement pourquoi, mais je dois prendre un train, et je cherche le guichet où on vend les billets, mais mon ami Cottard, qui n’était pas là l’instant d’avant, me dit qu’il va m’emmener à Deauville sur son vélo (…) Je vis tout cela sans savoir si je vais accepter de monter sur ce vélo (alors que si je vivais un souvenir, je saurais bien que Cottard n’a pas de vélo, mais une belle-mère pharmacienne qui habite Orléans.)

Il est vrai que dans un rêve, interviennent des personnages, des lieux, des actions que nous avons connus dans la vraie vie, et que rêver d’eux n’est possible que parce que nous en avons le souvenir. Mais, dans nos rêves, nous pouvons faire intervenir des paysages et des gens que nous n’avons jamais vus. 

Donc, pour moi, le rêve et le souvenir sont de natures différentes. 

Il serait intéressant d’examiner maintenant la relation entre rêve et mémoire et, plus particulièrement, entre rêve et mémoire volontaire d’une part, et rêve et mémoire involontaire d’autre part. Mais là, il est un peu tôt et il va falloir que je me rendorme. 

C’est pareil pour la question de l’âge onirique indéterminé (mais, en ce qui me concerne, toujours jeune) ni du fait qu’on ne se voit pas (pour ce dernier point, il faudra que je vérifie lors de mon prochain rêve), on verra ça plus tard. 
En attendant, vous prendrez bien une tasse de thé ?

3 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures : du rêve et des souvenirs »

  1. Il est vrai que dans nos rêves, les miens en tout cas, des scènes se passent dans des lieux que je ne connais pas, où je ne suis jamais allé et que je n’ai jamais vus en photo ou au cinéma. L’imagination fonctionnerait donc pendant le sommeil profond ? C’est dingue !

  2. Bien que ce soit souvent le cas, je ne pense pas qu’un rêve soit forcément fabriqué à partir de souvenirs, transformés ou pas.
    Si notre esprit conscient est capable d’imaginer des personnages, des lieux, et des péripéties pour l’écriture d’un roman, alors, quand il est inconscient, libéré des ornières logiques, des barrières morales, des inhibitions sociales et de la peur du ridicule, il doit bien être capable de créer des rêves sans avoir à les sortir d’un tiroir.

  3. Je disais que ce à quoi « ressemblaient » le plus les rêves, c’était les souvenirs. De toute façon, un rêve est forcément « fabriqué » à partir de nos souvenirs souvent transformés et parfois méconnaissables. Ce n’est jamais de la science-fiction. Tu dis que la différence, et je suis bien d’accord pour dire qu’ils sont différents, vient du caractère imprévu du rêve alors que le déroulement du souvenir est connu. Je crois que le caractère imprévu du rêve est une autre façon d’exprimer son caractère incohérent. A mon avis, le rêve est imprévu parce qu’il est incohérent.

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